Le Forum Catholique

http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=737631
images/icones/heho.gif  ( 737631 ) "De qui dépend maintenant l'Institution l'Angélus?" Renseignements pris, voici en un premier jet, quelques éléments de réponse mais avec beaucoup de questions: par Chorus (2013-11-13 12:51:26) 

L'institution l'Angélus est une école-collège-lycée, création de l'Institut du Bon Pasteur par un de ses prêtres, l'Abbé Régis Spinoza, missionné par le supérieur général en 2009. La chapelle existante de l'Angélus était ainsi une chapelle de l'Institut du Bon Pasteur desservie par des prêtres de l'Institut du Bon Pasteur, l'Abbé Spinoza d'abord, puis un certain nombre d'autres prêtres de l'IBP y sont venus célébrer la Sainte Messe. Le bienveillant curé de la paroisse sur lequel est situé l’Angélus y a fait plusieurs visites ; l’Archevêque de Bourges, son vicaire général, le directeur de l’enseignement diocésain, Monseigneur Ricard, d’autres prêtres du diocèse de Bourges, sont tous venus une ou plusieurs fois en visite à l’Angélus… à l’Angélus, œuvre de l’Institut du Bon Pasteur qui est de droit pontifical.
Tous les dons obtenus ont été faits pour des organes de l’IBP, l'école de l'IBP ou la chapelle de l'IBP ou la communauté de l’IBP ou la maison des frères de l'IBP (où il n'y a d'ailleurs hélas jamais eu de frère)...
Or, depuis maintenant un mois, on a appris par l'Abbé Spinoza qu'il "quittait" l'IBP (!!). L'IBP n'a beaucoup participé directement aux financements nécessaires à l'institution ou aux dépenses pour la chapelle, mais l’étiquette « IBP » a certainement motivé une certaine générosité et cet abandon "express" est tout à fait singulier et surprenant. L'IBP a tout de même participé concrètement aux efforts de « construction » de l'Angélus grâce à l’aide de personnes venus dans une émanation de l’Institut du Bon Pasteur en séjour de retraite ou en formation, en camp pour des groupes de scouts ou routiers ou de guides ou guides ainées… ou comme postulants (pour devenir frères) ; l’IBP a aussi envoyé pour 6 mois ou un an, un certain nombre de séminaristes et depuis l'été 2011 un prêtre, puis un deuxième en 2012. Aujourd'hui, un seul des deux prêtres de l'IBP , l’Abbé Cartier, nommé par l'IBP à l'Angélus à mi-2012 s’y trouve encore ; y restera-t-il ? L’Abbé Perrel est là depuis quelque temps (nommé? par ?) .
L’Abbé Spinoza a donc annoncé récemment, la création en date du 22 août 2013, d’une association privée de fidèles telle que mentionnée au canon 298-1...et c'est l'Abbé Spinoza qui la dirige, l’association étant sous la vigilance morale du Révérend Père Abbé de Randol, (l’abbaye de Randol est à 250 km de l'Angélus)... lien : http://fecjm.org/index.php/10-fil-d-actualites/7-editorial-de-la-lettre-aux-amis-d-octobre-2013 voici le commentaire suivant cet éditorial paru sur « Risposte Catholique »: « L’Institut du Bon Pasteur n’a pour l’instant pas fait de communication sur le sujet. Il semble que cette nouvelle fraternité n’ait pas de relation directe avec l’Institut du Bon Pasteur. N’étant qu’une association privée elle n’a pas le pouvoir d’incardiner ses membres, il semble donc qu’elle est vouée à rassembler (au moins dans un premier temps) des membres de différentes communautés mis à la disposition de l’œuvre. »
http://angelus.fecjm.org/actualites/actualites/91-pourquoi-ce-nouveau-nom-de-site
« Le site de l'Angélus change de nom parce que l'Institution change de tutelle : c'est désormais la Fraternité Enseignante des Cœurs de Jésus et Marie qui assure le gouvernement et la gestion de l'école. »
Les canonistes seront plus à même que moi d'analyser cette création d'une association privée de fidèles qui est annoncée prendre la place de l'IBP comme tutelle de l'institution, de la chapelle et de la maison des frères; pour faire simple, doit-on comprendre que l'Abbé Spinoza quitterait la tutelle de l'IBP pour passer sous la tutelle de la FECJM (Fraternité Enseignante des Cœurs de Jésus et Marie) qu’il dirige ? Doit-on comprendre que sa tutelle serait lui-même ?
La FECJM est qualifiée de « canonique » basée sur le canon 298... Mais les canons suivant amènent bien des questions...
images/icones/hein.gif  ( 737654 )Compléments: La FECJM (nouvelle fraternité à l'Angélus) et le droit canon - questions : par Chorus (2013-11-13 16:15:32) 
[en réponse à 737631]

canon 298 et quelques canons suivants : source = http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__PZ.HTM

"TITRE V LES ASSOCIATIONS DE FIDÈLES (Cann. 298 - 339)
CHAPITRE I NORMES COMMUNES
Can. 298 - § 1.Dans l'Église, il existe des associations distinctes des institutes de vie consacrée et des sociétés de vie apostolique, dans lesquelles des fidèles, clercs ou laïcs, ou encore clercs et laïcs ensemble, tendent par un agir commun à favoriser une vie plus parfaite, à promouvoir le culte public ou la doctrine chrétienne, ou à exercer d'autres activités d'apostolat, à savoir des activités d'évangélisation, des oeuvres de piété ou de charité, et l'animation de l'ordre temporel par l'esprit chrétien.
§ 2. Que les fidèles s'inscrivent de préférence aux associations érigées, louées ou recommandées par l'autorité ecclésiastique compétente.
Can. 299 - § 1. Les fidèles ont la liberté de constituer des associations par convention privée conclue entre eux, pour poursuivre les fins dont il s'agit au ⇒ can. 298, § 1, restant sauves les dispositions du ⇒ can. 301, § 1.
§ 2. De telles associations, même si elles sont louées ou recommandées par l'autorité ecclésiastique, sont appelées associations privées.
§ 3. Aucune association privée de fidèles n'est admise dans l'Église à moins que ses statuts ne soient reconnus par l'autorité compétente.
Can. 300 - Aucune association ne prendra le nom de «catholique» sans le consentement de l'autorité ecclésiastique compétente, selon le can. 312.
...
Can. 312 - § 1. Pour ériger les associations publiques, l'autorité compétente est:
1 pour les associations universelles et internationales, le Saint-Siège;
2 pour les associations nationales, qui du fait de leur érection sont destinées à exercer leur activité dans toute la nation, la conférence des Évêques dans son territoire;
3 pour les associations diocésaines, l'Évêque diocésain dans son propre territoire, mais non pas l'administrateur diocésain, exception faite pour les associations dont l'érection est réservée à d'autres par privilège apostolique.
can 312-2. Pour ériger validement dans un diocèse une association ou une section d'association, même en vertu d'un privilège apostolique, le consentement écrit de l'Évêque diocésain est requis; cependant, le consentement donné par l'Évêque diocésain pour ériger une maison d'un institut religieux vaut également pour ériger dans la même maison ou l'église y annexée une association propre à cet institut."

Des questions se posent:
Qui ou quelle est « l’autorité compétente » ?
Qui ou quelle est « l'autorité ecclésiastique compétente » ?
Le Supérieur de l'Institut du Bon Pasteur à la date du 22 août 2013, le Révérendissime Père Abbé de Fontgombault?
Le Supérieur de l'IBP à partir du 12 septembre 2013, date de la confirmation par Rome de l’élection le 31 août 2013 de l'Abbé Philippe Laguérie?
L’Archevêque du lieu, Monseigneur Armand Maillard?
Le Saint-Siège?
La conférence des évêques comme indiqué au canon 312-1-2?
images/icones/neutre.gif  ( 737740 )logiquement l'archevêque de Bourges par Luc Perrin (2013-11-13 23:50:11) 
[en réponse à 737654]

Sauf erreur l'Angélus n'a qu'une maison donc en l'état l'approbation de l'association passe par l'Ordinaire du lieu.

Le problème qui se pose est surtout la sortie de l'I.B.P. suivant les statuts antérieurs de l'Angélus et qui possède quoi sur le plan matériel.

L'autre question sera l'incardination des futurs religieux-enseignants de cette Fraternité nouvelle.
Le projet initial de l'Angélus (dans l'I.B.P.) était la constitution d'une branche de prêtres et frères enseignants ; cela ressemble beaucoup à ce projet initial mais sans ou à côté de l'I.B.P. : l'Institut souhaitait peut-être abandonner cette option enseignante ?

L'association privée de fidèles est vraiment le stade le plus simple ; à terme il faudra une évolution évidemment si le projet est viable et attire des vocations. Il n'est pas dit en l'état qui a reconnu ce statut ni à quelle date ... à moins que la C.E.D. de Mgr Pozzo à nouveau n'ait pris le nouveau né sous son aile ?

Il y a encore bien des brumes autour cette "création" qui n'est pas ex nihilo.
images/icones/1h.gif  ( 737742 )Pas du tout ex-nihilo parce que... par Chorus (2013-11-14 00:17:26) 
[en réponse à 737740]

si tout a été lancé et réalisé grâce à l'Abbé Spinoza, j'ai la désagréable impression que tout ce qui était de l'IBP à l'Angélus est "préempté", que tous les dons faits pour la chapelle, la communauté ou l'école se retrouvent "captés" par une FECJM qui ne se reconnait plus du tout de l'IBP... et qui ne dépend plus que d'elle-même.

Comme vous dites, il y a bien des brumes... Ce qui revient aux questions de mes posts.
images/icones/neutre.gif  ( 737745 )une remarque canonique par Luc Perrin (2013-11-14 00:47:01) 
[en réponse à 737742]

Pour qu'il y ait une "association privée de fidèles", il faut une approbation donc soit l'abbé Spinoza dispose du document (de Mgr Maillard ou de la C.E.D.) soit la formulation correcte aurait été une demande a été déposée pour créer une association privée de fidèles.

Je tendrais à penser s'il affiche le statut sur le site qu'il y a bien un document signé. On peut demander à l'Angélus et à Bourges pour mettre un peu de lumière dans ce brouillard berrichon.

La présence de l'abbé Perrel, le contexte de la sortie de crise de l'I.B.P. ajoutent encore à la brume...


ps. il reste le silence radio de l'I.B.P. sur cette création qui interroge de même. Enfin il y a l'aspect matériel que je soulignais indépendamment du droit canonique : qui est propriétaire des bâtiments par exemple ? Quel lien existait sur le plan civil entre Angélus et I.B.P. ? Une école a forcément une structure en droit civil français.
Si l'abbé et ses amis de la nouvelle FECJM en gestation la contrôlent, il n'y aurait guère alors de moyen à l'I.B.P. de s'interposer ou réclamer des compensations.
Enfin il y a peut-être un accord formel ou tacite pour une séparation à l'amiable : l'I.B.P. renonçant au projet enseignant, la FECJM le reprenant à son seul compte, l'abbé Perrel en porte-à-faux trouvant aussi un investissement personnel dans cette refondation s'il est membre de ladite Fraternité ou mis à disposition par l'I.B.P.

Conjectures et hypothèses dans la brume. Je suis comme vous avec plus de questions que de réponses.
images/icones/neutre.gif  ( 737747 )Pour répondrre à une de vos questions par Vincent F (2013-11-14 01:48:08) 
[en réponse à 737631]

A ce jour l'abbé Spinoza est toujours membre de l'IBP. Il l'a confirmé à L'Homme Nouveau.
images/icones/neutre.gif  ( 737757 )Votre réponse par Raoul (2013-11-14 09:10:18) 
[en réponse à 737631]

se trouve ici


Alors que l'abbé Régis Spinoza vient de fonder une nouvelle fraternité religieuse enseignante, nous avons voulu en savoir plus sur celle-ci et l'itinéraire de son fondateur. À ce titre, il a bien voulu se prêter au jeu de nos questions et éclairer les lecteurs sur son statut et celui de la Fraternité Enseignante des Cœurs de Jésus et Marie.

images/icones/neutre.gif  ( 737782 )Merci Raoul, mais je suis quand même très dubitatif... par Chorus (2013-11-14 15:03:38) 
[en réponse à 737757]

et n'aurai plus la possibilité d'écrire à nouveau avant dimanche ou lundi.
à bientôt donc.
images/icones/neutre.gif  ( 737783 )pas vraiment de réponse complète en fait par Luc Perrin (2013-11-14 15:09:57) 
[en réponse à 737757]

"Tout d’abord, il convient de préciser le statut juridique de la FECJM : c’est une association privée (canon 299 §1) qui bénéficie d’une vigilance morale dans son gouvernement exercée par le très révérend père abbé de Notre-Dame de Randol. À ce stade, elle ne peut pas incardiner les membres. La FECJM a donc une existence de facto. Les clercs qui souhaitent intégrer la FECJM devront solliciter une autorisation auprès de leur ordinaire. Pour les autres membres comme frères ou laïcs, l’intégration se fera selon les prescriptions de la FECJM. Les statuts d’une Association privée comme la Fraternité sont une première étape, statuts que l’Église, dans sa prudence, a établis afin de voir si la fondation répond à un besoin pour le salut des âmes. Si l’œuvre venait à se développer, signe de la Providence, nous ferons appel à une autorité légitime, d’abord pour demander une « laudatio » puis une « commendatio », selon les étapes établies par l’Église et fixées par le canon 299 §2, en attendant une éventuelle « recognitio » canonique." (abbé Spinoza)

Or le canon 299 précise au § 3 qu'il faut une approbation de l'autorité compétente. Qui a donc approuvé ces statuts en l'espèce ?

Cela n'est pas dit.

Sur le support civil en revanche, la réponse est donnée : l'association civile soutient la nouvelle FECJM.

Pour le reste, l'abbé souligne que la FECJM est en gestation et que ses liens canoniques restent dans le flou à ce stade, c'est logique en effet. La viabilité du projet n'est pas encore acquise, c'est bien trop tôt : logique là encore.
Il inscrit cependant la FECJM dans le monde des instituts traditionnels. Cela allait de soi mais c'est mieux en le disant.