Le Forum Catholique

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images/icones/fsspx.gif  ( 733854 )Abbé Alain Lorans : la canonisation de Vatican II par Ennemond (2013-10-04 11:15:21) 

la canonisation de Vatican II
images/icones/fsspx.gif  ( 733857 )DICI : le pape s'adresse au clergé romain par Ennemond (2013-10-04 11:34:53) 
[en réponse à 733854]

Le pape s'adresse au clergé romain


Le 16 septembre 2013, le clergé du diocèse de Rome, réuni dans la basilique Saint-Jean-de-Latran, a rencontré le pape François en privé c’est-à-dire sans retransmission en direct conformément aux vœux des prêtres romains et contrairement à ce qui avait été prévu initialement. Une « réunion de famille » au cours de laquelle le pape a répondu à cinq questions posées, en réfléchissant aux « graves problèmes de l’Eglise ».

A propos des scandales qui affectent l’Eglise, le pape François a redit la nécessité de faire face à ces graves problèmes avec lucidité et optimisme, car « la sainteté est plus forte que les scandales. Loin de s’écrouler, l’Eglise, j’ose l’affirmer, ne s’est jamais aussi bien portée qu’aujourd’hui. C’est un beau moment, ce dont l’histoire témoigne. Certains saints sont reconnus hors de l’Eglise catholique comme Mère Teresa, car il existe une sainteté de chaque jour comme celle de tant de mères et épouses, d’hommes œuvrant pour leur famille. Ceci nous remplit d’espérance ». – Cet irénisme volontariste du pape François tranche singulièrement avec le jugement sévère et réaliste que son prédécesseur, Benoît XVI, porta sur la situation de l’Eglise, peu avant son élection : « Souvent, Seigneur, ton Eglise nous semble une barque prête à couler, une barque qui prend l’eau de toute part. Et dans ton champ, nous voyons plus d’ivraie que de bon grain. » (cardinal Joseph Ratzinger lors du chemin de croix du Vendredi Saint, 25 mars 2005)
Sur la pastorale, le pape a rappelé qu’il ne faut pas confondre créativité et innovation. Créer signifie « rechercher un autre moyen de transmettre l’Evangile. (…) Il ne s’agit pas simplement de changer. La nouveauté est suscitée par l’Esprit dans la prière mais aussi en parlant avec les fidèles ». Et de citer des exemples vécus à Buenos Aires, comme l’ouverture toute la journée d’un certain nombre d’églises assurant la présence d’un confesseur ou le lancement de « formation personnelle » pour les couples qui souhaitent se marier, mais ne peuvent suivre les préparations au mariage, parce qu’ils travaillent tard…

A propos de l’accueil des personnes vivant en concubinage, le pape a insisté sur la nécessité d’un accueil cordial. « Les fidèles doivent se sentir chez eux, le prêtre doit les accompagner », a-t-il souligné, mais « toujours dire la vérité » sachant que « la vérité ne se limite pas à la définition dogmatique », mais fait partie de « l’amour et la plénitude de Dieu ».

A également été évoqué le cas des personnes divorcées et remariées qui ne peuvent recevoir la communion si leur mariage précédent n’a pas été déclaré nul canoniquement. La question de la responsabilité de l’Eglise dans ces situations, a encore expliqué le souverain pontife, sera au programme des prochaines journées de travail avec les huit cardinaux chargés de le conseiller, et du prochain synode des évêques qu’il entend consacrer au thème de la famille. Le problème de la discipline des sacrements pour les divorcés remariés, a expliqué le pape, ne peut pas se « réduire seulement au fait de recevoir ou non la communion. Car celui qui pose le problème en ces termes n’a pas compris quel est le vrai problème ». Une question, a-t-il précisé, que Benoît XVI avait « à cœur ».

Il s’agit d’un « problème sérieux », a poursuivi le pontife, qui implique la responsabilité de l’Eglise envers les familles qui vivent dans cette situation. A ses yeux, « l’Eglise doit faire quelque chose pour résoudre les problèmes des nullités » de mariage. Le pape avait évoqué ce point en des termes très similaires dans l’avion qui le ramenait de Rio de Janeiro (Brésil), à la fin du mois de juillet dernier. « On doit regarder cela dans la totalité de la pastorale du mariage », avait-il répondu au journaliste qui l’interrogeait sur un possible changement de discipline. Il avait poursuivi ainsi : « Les orthodoxes ont une pratique différente. Ils suivent ce qu’ils appellent la théologie de l’économie et offrent une deuxième possibilité. Je crois que ce problème (…) doit être étudié dans le cadre de la pastorale du mariage. L’un des thèmes sur lesquels je consulterai le conseil des huit cardinaux, du 1er au 3 octobre, sera de voir comment avancer en termes de pastorale matrimoniale ».

Pour préparer les prêtres du diocèse de Rome à cet entretien, le cardinal Agostino Vallini, vicaire de Rome, leur avait adressé à la demande du pape, une lettre écrite en 2008, lorsqu’il était encore le cardinal Bergoglio, à l’attention des prêtres après la Conférence d’Aparecida. Dans ce document, l’archevêque de Buenos Aires revient sur l’identité du prêtre qui doit « éviter de se perdre dans son moi » pour se sentir appartenir au « troupeau du peuple de Dieu », lié à lui par deux mots : « don et fidélité ». L’Eglise a besoin de « pasteurs du peuple et non de fonctionnaires de l’Etat ». La première exigence, écrit-il, « est que le curé soit un authentique disciple de Jésus-Christ, parce que seul un prêtre amoureux du Seigneur peut renouveler une paroisse ». Mais en même temps « il doit être un missionnaire ardent qui vit avec la soif constante d’aller à la recherche de ceux qui sont loin et qui ne se contente pas d’administrer ». L’image du Bon Pasteur exige donc « des disciples amoureux » et « des missionnaires ardents ».

Commentaire : Au cours de cette réunion avec les prêtres de Rome, le pape François aborde la question des catholiques divorcés et remariés civilement ; dans son entretien aux revues jésuites, le 19 septembre, il dit sur le même sujet : « Je pense à cette femme qui avait subi l’échec de son mariage durant lequel elle avait avorté ; elle s’est ensuite remariée et elle vit à présent sereine avec cinq enfants. L’avortement lui pèse énormément et elle est sincèrement repentie. Elle aimerait aller plus loin dans la vie chrétienne : que fait le confesseur ? » . – Cette façon de poser des questions sans apporter de réponse a été relevée par une journaliste mexicaine, Lucrecia Rego de Planas, qui a adressé, le 26 septembre, au souverain pontife une lettre ouverte -dans laquelle elle le tutoie parce qu’elle lui écrit avec confiance, « comme à (son) propre père ». Voici ses légitimes interrogations : « Quand tu as parlé de la femme qui vit en concubinage après son divorce et un avortement, tu as dit que « maintenant elle vit en paix ». Je me demande : Une femme qui s’est volontairement éloignée de la grâce de Dieu peut-elle vivre en paix ?
 Les papes antérieurs, de saint Pierre à Benoît XVI, ont dit qu’il n’est pas possible de rencontrer la paix loin de Dieu, mais le pape François l’a affirmé. Que dois-je soutenir, le magistère de toujours ou cette nouveauté ? Dois-je affirmer qu’à partir d’aujourd’hui, pour être fidèle au pape, la paix peut se trouver dans une vie de péché ? 
Ensuite tu as posé la question, mais tu l’as laissée sans réponse sur ce que doit faire le confesseur, comme si tu voulais ouvrir la boîte de Pandore, en sachant qu’il y a des centaines de prêtres qui, d’une manière erronée, conseillent de poursuivre dans le concubinage. Pourquoi mon pape, mon cher pape, ne nous a pas dit en quelques mots ce que l’on doit conseiller dans des cas comme celui-là, au lieu d’ouvrir le doute dans des cœurs sincères ? »

Un peu plus haut dans sa lettre, Lucrecia Rego de Planas écrit : « Beaucoup de grands prédicateurs se sont sentis désolés en apprenant que tu avais dit qu’il ne fallait plus parler des thèmes sur lesquels l’Eglise a déjà parlé et qui sont exposés dans le Catéchisme. Dis-moi, cher pape François, que devons-nous faire alors nous les chrétiens qui voulons être fidèles au pape mais aussi au Magistère de l’Eglise et à la Tradition? Devons-nous cesser de prêcher alors que saint Paul nous a dit de le faire ‘à temps et contretemps’ ? Nous laissons de côté les courageux prédicateurs, nous les forçons à se taire, pendant que nous câlinons les pécheurs et qu’avec douceur nous leur disons de lire, s’ils le peuvent et s’ils le veulent, le Catéchisme pour qu’ils sachent ce que l’Eglise dit. »

(Sources : apic/ imedia/VIS/radiovatican/romasette/benoîtetmoi – DICI n°282 du 04/10/13)



images/icones/fleche2.gif  ( 733860 )Contre-sens de DICI par Ion (2013-10-04 12:03:16) 
[en réponse à 733857]

Selon DICI, l'irénisme volontariste du pape François tranche singulièrement avec le jugement sévère et réaliste que son prédécesseur, Benoît XVI, porta sur la situation de l’Eglise, peu avant son élection.

Pour prouver que le jugement de François tranche avec celui de Benoît XVI, DICI met en parallèle deux affirmations (c'est moi qui souligne) :
- Celle de François pour qui "loin de s’écrouler, l’Eglise, j’ose l’affirmer, ne s’est jamais aussi bien portée qu’aujourd’hui"
- Celle de Benoît XVI selon lequel "l'Eglise nous semble une barque prête à couler, une barque qui prend l’eau de toute part et (...) nous voyons plus d’ivraie que de bon grain"

Je regrette, mais il n'y a pas d'opposition tranchée entre ces deux points de vue.

Les apparences peuvent être trompeuses.

Ion
images/icones/neutre.gif  ( 733870 )Hum... par Aigle (2013-10-04 12:48:10) 
[en réponse à 733860]

Cher Ion j'approuve votre volonté de donner un sens rassurant aux propos du saint père . Néanmoins je pense qu il faut une sacrée dose d'irenisme pour ne pas opposer disons le pessimisme du cardinal Ratzinger à l'optimisme du pape François.


D'ailleurs je me demande bien comment et pourquoi le papeFrançois peut affirmer que "l'Eglise ne s'est jamais aussi bien portée !" ???
images/icones/fleche2.gif  ( 733881 )Hum ... par Ion (2013-10-04 14:28:29) 
[en réponse à 733870]

Ou aurais-je prétendu qu'ils étaient tous les deux aussi pessimistes ou tout aussi optimistes l'un que l'autre ? C'est même une évidence qu'ils n'ont pas le même caractère. Ceci dit, leur caractère à l'un comme à l'autre en terme de pessimisme ou d'optimisme cède très vite le pas sur la vertu théologale d'espérance.

Je maintiens en revanche que dans les termes utilisés, la nuance entre "sembler prendre l'eau" et "prendre l'eau" est de taille. Et si Benoît a pris bien soin d'utiliser ce terme de "sembler", ce n'est sans doute pas par hasard.

Ne pensez-vous pas ?

Seulement, les rédacteurs de DICI, à l'image de ceux qui veulent diviser, cherchaient tellement à trouver des oppositions à mettre en avant, qu'ils ont lu un peu trop vite ... ou un peu trop mal, ou plutôt ont-ils lu ce qu'ils voulaient lire dans le discours de Benoît XVI. C'est d'ailleurs compréhensible : voilà une organisation qui ne cesse depuis des décennies de nous dire que l'Eglise va mal (pour les raisons que l'on sait), qui en fait son fond de commerce, alors une phrase comme celle de Benoît XVI tombe à pic ! Sauf que cette phrase peut sous entendre que le fait d'aller mal n'est qu'une apparence.

Je ne dis donc pas que le contre-sens de DICI est volontaire, mais qu'il est là.

Ion
images/icones/nounours.gif  ( 733882 )Bravo ! par Sopotec (2013-10-04 14:42:30) 
[en réponse à 733881]

Vous avez au moins un doctorat en jésuitisme...

Parce que si on vous suit bien, quand Benoit XVI dit que l'"Eglise semble une barque prête à couler", en réalité, il dit que l'Eglise va bien.

Et ça, ce n'est pas un contre sens qui viendrait de ce que vous avez envie de lire dans son discours ?
images/icones/rose.gif  ( 733899 )oui sopotec notre ami Ion s'est surpassé par Luc Perrin (2013-10-04 18:59:25) 
[en réponse à 733882]

dans ce fil ... il pourrait être présentateur télévisé en Corée du Nord.

Il est dit quelque part qu'il n'y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

Bien entendu, DICI ne prétend pas cela, Benoît XVI n'a pas dit que l'Église sombrait : c'est difficilement pensable pour un pape et de toute façon faux. Les catholiques croissent en nombre sur terre et cette croissance en Afrique et en Asie surtout est manifeste.

Il n'empêche que l'Église souffre et que la phrase du pape François est surréaliste : spécialement venant d'un Argentin qui sait très bien que le catholicisme recule fortement en Amérique latine depuis 30 ans au moins. Et ne parlons pas du "Renouveau" qui continue de tuer le catholicisme européen et d'affaiblir celui d'Amérique du Nord.

DICI ne fait donc pas de "contre-sens" : le "pape émérite" était conscient des périls graves internes et externes qui touchent l'Église - même si au total il a peu fait pour les contrer en 8 ans - tandis que le pape actuel paraît être tellement nourri à "l'espérance surnaturelle" qu'il en arrive à oublier notre quotidien bien naturel lui et pas si réjouissant.

Mais cet optimisme échevelé ne surprend pas : il est clairement repris de Jean XXIII en octobre 1962 et il est aussi la vulgate des néo-théologiens, ces "prophètes du bonheur", les tout-va-bien-Madame-la-marquise du catholicisme contemporain qui mourra dans certains pays ... en pleine forme. So to speak.

images/icones/1i.gif  ( 733901 )Au moins Paul VI avait-il reconnu ... par Pensassa (2013-10-04 19:04:47) 
[en réponse à 733899]

...les fumées de Satan pénétrant l'Eglise.
Si le nouveau pape ne voit ni la fumée, ni le feu d'enfer qui a ravagé et continue de ravager l'Eglise comment les combattra-t-il ?
images/icones/neutre.gif  ( 733940 )Hélas Paul VI par Aigle (2013-10-05 09:23:28) 
[en réponse à 733901]

L'a dit une seule fois... Et qu'a t il fait ensuite ?
images/icones/1f.gif  ( 733947 )Oui mais! par Miserere (2013-10-05 09:42:06) 
[en réponse à 733940]

Pouvez-t-il revenir en arrière?

L'histoire nous dit qu'il avait raison.

Miserere
images/icones/neutre.gif  ( 733904 )Quelle logique ? par Aigle (2013-10-04 19:14:49) 
[en réponse à 733899]

Oui cher Luc.

Autant je comprends les efforts faits ici ou là pour donner une interprétation convenable des divers propos du saint père autant je crois que Ion dépasse les bornes et la logique en affirmant la continuité des diagnostics formulés par les deux papes.

Mais je ne vois pas non plus d logique dans la position pastorale du pape François .

Le Pape dit que l'Eglise va très bien et même ne s'est jamais portée mieux - et en même temps il juge utile de le réformer et d'interroger des règles fondamentales comme le refus de faire communier les divorcés remariés ou le célibat des prêtres .

Élu pour réformer la curie il l'a trouve tout à la fois dévouée et lépreuse .


Bizarre ? Soit le pape à des idées qu 'il cache ou dont il distille seulement quelques éléments comme des ballons d'essai ? soit il parle beaucoup sans qu'il faille attacher trop d.importance à ses propos ? Ce dont je doute ...
images/icones/fleche2.gif  ( 733906 )Vous confondez Eglise et ... par Ion (2013-10-04 19:32:30) 
[en réponse à 733904]

... la hiérarchie ecclésiale qui est à son service.

Pourtant François vous a donné dans ses derniers entretiens la bonne définition de l'Eglise : Le Peuple de Dieu, saint et fidèle. Et il a ajouté sa définition du sentire cum ecclesia, le fait d'être au milieu de ce peuple en marche vers son Seigneur.

Affirmer que cette Eglise se porte bien n'est pas du tout contradictoire avec la volonté de réformer la Curie ou revoir la pastorale dans certains cas.

Où avez-vous vu que j'affirmais la continuité des diagnostics formulés par les deux Papes successifs ? Au contraire, je pense qu'ils sont bien différents, et sans doute pas sur le même plan. Mais ils ne s'opposent pas frontalement contrairement aux affirmations de certains.

Ion
images/icones/neutre.gif  ( 733932 )Pourquoi par Aigle (2013-10-05 08:15:42) 
[en réponse à 733906]

Pourquoi pensez vous et pourquoi le pape François ferait il une distinction entre une hiérarchie plus ou moins corrompue et un peuple qui serait resté saint ?

Je ne lis rien de tel dans ses déclarations''

Quand il parle d l'Eglise je pense plutôt qu'il parle d'un ensemble qui unit fidèles laïcs, prêtres, évêques et pape.

Vous noterez que dans certains autres propos le saint père est très sensible au péché à la grâce à l'intercession de la sainte Vierge e au Diable. On nA pas du tout le sentiment qu il voie la vie chrétienne comme un long fleuve tranquille.


Je crois plus simplement que le pape n'est pas un universitaire et qu'il ne s'attends pas à ce qu'on analyse avec trop de précision ses propos.

Dire que "l'Eglise ne s'est jamais aussi bien portée", c'est à mon avis une formule qui veut simplement dire "tout ne va pas si mal".
images/icones/neutre.gif  ( 733920 )Chapeau bas ! par l'Hermitte (2013-10-04 22:25:54) 
[en réponse à 733881]

Dans la catégorie contorsionnisme intellectuel, vous êtes parti pour décrocher la médaille d'or olympique.
À un certain niveau d'art, le peuple s'incline avec respect.
C'est beau !