Mais c'est simple : il suffit d'aller sur le
site du diocèse d'Ajaccio !
Dans l'édito de février, on lit :
Tout d'abord on lit ces quelques mots énigmatiques :
"Comme vous le savez,
la nature intérimaire de ma mission et le droit canonique lui-même m’interdisent d’innover en prenant d’importantes décisions insuffisamment mûries et qui engageraient le prochain évêque. Je pense qu’il m’est permis tout de même d’exprimer une opinion à partir de quelques semaines d’observation du paysage pastoral diocésain et d’envisager à titre d’hypothèses des dispositions d’avenir"
Puis, voilà la suite :
"Ceci étant établi, un ancrage ecclésial territorial est fondamental pour l’Eglise qui ne pourrait vivre exclusivement sur réseaux. Cet ancrage territorial est d’abord le diocése, «
portion du Peuple de Dieu » (Ch.D.11),
appelé aussi Eglise particulière. En tenant compte du fait qu’il peut exister des prélatures personnelles, création du Concile Vatican II (PO 10 ; AG 20 et 27),
en fonction de besoins particuliers de l’Eglise ; et aussi des parosses personnelles ‘déterminées par le rite, la langue, la nationalité des fidèles d’un territoire et encore pour tout autre motif » (CDC, c.51) Ces prélatures et paroisses ne sont pas déterminées par un territoire. A partir d’un diocèse sont créées des paroisses, le diocèse n’étant pas une fédération de paroisses mais à l’origine des paroisses. L’Evêque « préside » à la tête du diocèse et le curé à la tête de sa paroisse, aidé selon les cas de vicaires paroissiaux ou de prêtres solidairement responsables avec lui de la paroisse sous son autorité de modérateur. Il est avantageux, si l’on veut mener une vie diocésaine et paroissiale ordonnée, de ne point considérer comme obsolète l’une ou l’autre de ces figures juridiques dont les missions sont clairement définies par le droit. Et j’ajoute que la recomposition éventuelle du paysage paroissial appelle la rédaction d’un droit particulier pour soutenir des réalités nouvelles. De nombreuses expériences existent déjà à ce propos. Mais, quoiqu’il en soit, l’on ne peut se passer d’un droit.
Des structure en fonction de l’évangélisation
Toutes ces structures n’existent qu’en fonction de l’évangélisation et de la mission. J’utilise ce mot de mission pour qualifier une évangélisation qui ne consiste pas seulement à entretenir et à nourrir la vie chrétienne d’une communauté, même si cette dimension est indispensable à la vie de l’Eglise, mais une évangélisation qui consiste à aller à la rencontre de ceux que l’Eglise n’atteint pas et qui n’ont jamais entendu parler du Christ et de son Evangile. Ces personnes-là peuplent aujourd’hui nos cités, même en Corse, ne l’oublions pas. On ne peut se contenter d’une Eglise qui accueille, le monde a besoin d’une Eglise « qui va vers ».
En position verticale et transversale
L’ancrage territorial de l’Eglise est un garant de sa catholicité et un remède contre toute tendance exclusive à se regrouper par affinité et cooptation. L’Eglise de Jésus-Christ n’est pas un club de sympathisants, c’est un rassemblement de personnes qu’unit la foi en Jésus-Christ,
en communion avec un Evêque, lui-même en communion avec le Successeur de Pierre et les autres Evêques. Cette perspective territoriale n’exclut évidemment pas des regroupements transversaux, motivés par des aspirations spirituelles ou des nécessités missionnaires. Et c’est ce qui explique l’existence des mouvements ecclésiaux. Mais elle permet de maintenir l’équilibre ecclésial fondamental qui fait que chaque chrétien est toujours le chrétien de quelque part. Tout cet arrière plan théologique et canonique entraîne des conséquences et des exigences"
Dans l'édito de mars enfin :
La langue, pour louer Dieu, bénir notre frère ou le tuer
J’ajoute comme Parole de Dieu pour ce Carême le chapitre 3 de la Lettre de St. Jacques «
contre l’intempérance du langage ». D’abord, dans le monde méditerranéen, nous parlons trop. Parfois pour endormir ceux qui nous écoutent, parfois pour les fâcher, parfois pour ne rien dire, parfois pour amuser. Comme nos accents, ceux du Roussillon, du Languedoc, de la Provence ou de la Corse, plus ou moins chantants ou rocailleux, permettent aux touristes du nord de la Loire de plaisanter aimablement sur notre dos, on peut considérer qu’avec le chant des cigales cela fait un joli concert qui détend l’ambiance plus ou moins morose. Très bien ! Mais quand on parle trop, on court le risque de parler mal.
Et voilà que des rumeurs se colportent sur la place du, marché, au téléphone ou sur internet. C’est ainsi que se constituent des sortes de tribunaux populaires qui n’existent normalement que dans des pays totalitaires mais nullement dans des démocraties de droit ni a fortiori dans l’Eglise. En recevant la Parole de Dieu par la Lettre de St. Jacques, vous entendrez que «
la langue est un fléau sans repos », qu’elle est «
pleine d’un venin mortel ». On ne tue pas qu’à coup de révolver, on peut tuer aussi avec sa langue. «
Par la langue nous bénissons le Seigneur et Père et, par elle, nous maudissons les hommes faits à l’image de Dieu ». Frères et Sœurs, pendant ce Carême, faisons jeûner notre langue. Servez-vous en pour chanter la gloire de Dieu et proclamer le bonheur promis aux hommes par l’Evangile de Jésus. Dites du bien les uns des autres et aux uns et aux autres. Nous avons aussi pendant le Carême beaucoup d’autres lieux et moyens pour jeûner : la table, pour partager avec ceux qui ont faim, l’alcool, le tabac, le portable, souvent utilisé pour se raconter des banalités, internet…etc.
Mais le jeûne de la langue contribuerait beaucoup à favoriser des démarches de réconciliation dans l’Eglise, dans nos familles et dans la société."
...
Je concluerai seulement en disant que ce sont les paroissiens qui ont décidé ensuite pour leurs enfants ...