Le Forum Catholique

http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=600923
images/icones/bravo.gif  ( 600923 )l'Etat-Providence a détruit l'Europe et détruira l'Amérique par jejomau (2011-07-05 11:40:39) 

Très bonne analyse de la civilisation Occidentale et du sursaut possible depuis un réveil de l'Amérique décrit par Charles Murray dans le Bulletin d'Amérique

EXTRAITS :

LE ROLE GRANDISSANT DE L'ETAT EN AMERIQUE ET SES CONSESQUENCES

"Si nous nous demandons quelles sont les institutions au travers desquelles les êtres humains parviennent à de profondes satisfactions dans leur existence, la réponse est qu’il n’y en a que quatre : la famille, la communauté, la vocation, la foi. Deux précisions : la communauté peut réunir des gens qui sont dispersés géographiquement. La vocation peut inclure les métiers ou les causes pour lesquelles on s’engage."

"Il n’est pas nécessaire, pour un individu donné, de faire usage de chacune de ces quatre institutions, et je ne les dispose pas non plus dans un ordre hiérarchique. J’affirme simplement qu’il n’en existe pas d’autres. La substance de l’existence – les évènements fondamentaux qui entourent la naissance, la mort, l’éducation des enfants, le fait développer tout son potentiel personnel, de faire face à l’adversité, les relations intimes – affronter la vie telle qu’elle existe autour de nous dans toute sa richesse – se rencontre à l’intérieur de ces quatre institutions".

"Vu sous cet angle, le but de la politique sociale est de faire en sorte que ces institutions soient solides et vigoureuses. Et c’est là ce qui ne va pas avec le modèle européen. Il ne remplit pas ce but. Il affaiblit chacune de ces quatre institutions".

"Mettez de côté toutes les manières sophistiquées de conceptualiser les fonctions gouvernementales, et pensez-y en ces termes un peu simplistes : presque tout ce que fait le gouvernement en matière de politique sociale revient à alléger les difficultés de l’existence. Parfois alléger les difficultés de l’existence est une bonne idée. Avoir une police efficace allège la difficulté qu’il peut y avoir à rentrer chez soi la nuit en toute sécurité, et j’en suis fort heureux."

"Le problème est le suivant : à chaque fois que le gouvernement allège une partie des difficultés qu’il y a à remplir les fonctions liées à la famille, à la communauté, à la vocation, à la foi, il fait aussi perdre à ces institutions une partie de leur vigueur – il leur enlève une partie de leur vitalité. Ce phénomène est inévitable. Les familles sont vigoureuses non pas parce que les taches quotidiennes liées à l’éducation des enfants et au fait d’être un bon conjoint sont particulièrement amusantes, mais parce que la famille a la responsabilité de faire certaines choses importantes qui ne seront pas faites si la famille ne les fait pas"


L'ETAT-PROVIDENCE DETRUIRA L'AMERIQUE

"Lorsque l’Etat-providence s’est étendu aux Etats-Unis. Nous avons vu des légions grandissantes d’enfants élevés dans des circonstances inimaginables, non pas à cause de la pauvreté mais à cause de familles dysfonctionnelles, et la transformation de quartiers fonctionnant correctement en champs de tir où régnait une guerre de tous contre tous, à la manière de l’état de nature hobbesien."

"Durant le même temps, nous avons imposés des coûts qui sont rarement pris en compte mais qui sont immensément importants
Je ne suis pas en train de décrire un résultat hypothétique. Je suis en train de décrire des quartiers américains dans lesquels, autrefois, occuper un emploi subalterne pour entretenir sa famille rendait un homme fier de lui-même et lui donnait un statut dans sa communauté, et où désormais tout cela a disparu. Je pourrais donner une demi-douzaine d’autres exemples. Alléger les difficultés de l’existence enlève aux gens – a déjà enlevé aux gens – certaines de ces grandes occasions d’agir qui permettent aux être humains de se retourner sur leurs existences et de se dire : « J’ai été important ».

"Si nous voulons savoir vers quel futur l’Amérique dans son ensemble se dirige – quelle est sa destination – il nous faut regarder vers l’Europe."

"Voyagez à travers la campagne suédoise, comme je l’ai fait il y a quelques années. Dans chaque ville il y avait une belle église luthérienne, fraichement repeinte, sur une pelouse méticuleusement entretenue, entièrement subventionnée par le gouvernement suédois. Et les églises sont vides. Y compris les dimanches. La Scandinavie et l’Europe de l’Ouest sont fières de leurs politiques familiales, qui procurent de généreuses allocations, des crèches gratuites, de longs congés maternité. Mais ces mêmes pays ont des taux de fécondité bien inférieurs au seuil de renouvellement des générations et des taux de nuptialité en chute libre. Ces mêmes pays sont ceux dans lesquels l’emploi est le plus soigneusement protégé par les réglementations et où les avantages sociaux sont les plus généreux. Et cependant, à quelques rares exceptions près, dans ces pays travailler est le plus souvent perçu comme un mal nécessaire, et non comme une vocation, et la proportion de ceux qui déclarent aimer leur travail est la plus basse".

LE SYNDROME EUROPEEN

"Que leur arrive-t-il ? Vous pouvez appeler cela le syndrome européen: ils prennent du bon temps avec leur actuel partenaire sexuel, leur nouvelle BMW, leur maison de vacances à Majorque, et ils ne voyaient dans leurs existences aucun vide qui aurait eu besoin d’être rempli."

"Cela correspond à certaines descriptions, faites par des journalistes et des universitaires, d’une mentalité européenne en train de se répandre. J’insiste sur le terme « en train de se répandre ». Ce que je dis ne s’applique absolument pas à tous les Européens. Cette mentalité est à peu près la suivante : les êtres humains sont des composés chimiques qui s’activent et, après un certain temps, se désactivent. Le but de la vie est de passer cet intervalle de temps de la manière la plus agréable possible".

"C’est ce même désir égocentrique de passer la vie aussi agréablement que possible qui explique pourquoi l’Europe est devenue un continent sur lequel la grandeur n’est plus célébrée. Lorsque le but de la vie est de passer le temps, la notion de grandeur devient irritante et menaçante. Qu’est-ce qui explique l’impuissance militaire des Européens ? Je simplifie certainement, mais cela doit être une partie de l’explication : si le but de l’existence est de passer le temps le plus agréablement possible, quelle cause vaut que l’on meurt pour elle"

LE CHANGEMENT AURA LIEU

« la prémisse de l’égalité »

"Selon la prémisse de l’égalité, dans une société juste, des groupes de gens différents – les hommes et les femmes, les noirs et les blancs, les hétérosexuels et les homosexuels, les enfants des pauvres et les enfants des riches – obtiendront naturellement des résultats statistiquement identiques – le même revenu moyen, le même niveau d’étude moyen, les mêmes proportions entre ceux qui deviendront concierges et ceux qui deviendront directeurs généraux. Lorsque cela n’arrive pas, la cause en est le mauvais comportement des individus et une société injuste. Pendant les quarante dernières années cette prémisse a justifié des milliers de pages de régulations gouvernementales et de lois qui ont porté sur tout, depuis les formulaires qu’il faut remplir pour pouvoir licencier quelqu’un jusqu’au financement des clubs de lutte dans les universités. Tout ce que nous associons avec l’expression « politiquement correct » provient en définitive de la prémisse de l’égalité. Toutes les formes de discrimination positive en découlent."

"D’ici une décennie, plus personne n’essaiera de défendre cette prémisse de l’égalité. On saura que toutes sortes de groupes diffèrent quant aux qualités qui affectent les professions qu’ils choisissent.... Les différences entre les sexes (gender differences) seront concernées les premières, parce ce domaine est de loin celui dans lequel la connaissance s’accumule la plus rapidement."

"Un vide se sera creusé dans l’univers moral de la gauche"

"la prémisse de l’Homme Nouveau"

"Cette prémisse dit que les hommes peuvent être modelés par les interventions appropriées du gouvernement.

La seconde tendance des nouvelles découvertes de la biologie sera de montrer que cette prémisse de l’Homme Nouveau est absurde
Laissez-moi vous donner un exemple. Depuis des années je fais partie de ceux qui affirment que l’accroissement des naissances hors mariage a été une catastrophe sociale – le facteur le plus important dans l’accroissement du quart-monde. Mais si moi et d’autres universitaires avons pu prouver que les autres structures familiales n’ont pas fonctionné aussi bien que la famille traditionnelle, je ne peux pas prouver que les alternatives ne pourraient pas fonctionner aussi bien, et par conséquent les sociaux-démocrates se présentent régulièrement avec le dernier programme ingénieux qui permettra de compenser l’absence des pères."

"Dans les prochaines décennies, les avancées de la psychologie évolutionniste se combineront avec les avancées de la génétique pour conduire à un consensus scientifique qui sera à peu près le suivant : il existe des raisons génétiques, ancrées dans le mécanisme de l’évolution humaine, pour lesquelles les petits garçons qui grandissent dans des quartiers où les pères ne sont pas mariés tendent à atteindre l’adolescence sans avoir intégré les normes de comportement dont ils auront besoin pour garder un emploi et éviter la prison. Ces mêmes raisons expliquent pourquoi la maltraitance des enfants est, et sera toujours, concentrée dans les structures familiales où l’homme de la maison n’est pas l’époux et le père biologique. Et ces mêmes raisons expliquent pourquoi les tentatives de la société pour compenser l’absence de pères biologiques mariés ne fonctionnent pas, et ne fonctionneront jamais."

"Une fois encore, il n’existe aucune raison de craindre ce nouveau savoir. Nous pourrons toujours reconnaitre que beaucoup de mères célibataires accomplissent un travail formidable en élevant leurs enfants. Simplement les sociaux-démocrates devront renoncer à affirmer de manière désinvolte que la famille traditionnelle n’est qu’une alternative parmi d’autres également valables. Ils devront reconnaitre que la famille traditionnelle joue un rôle spécial, un rôle indispensable dans l’épanouissement de l’être humain et que la politique sociale doit être basée sur cette vérité"

"La sagesse humaine millénaire a compris que réussir sa vie requiert de s’impliquer avec ceux qui sont autour de nous. Cela n’est pas de l’idéalisme, c’est la réalité. Il est approprié de penser qu’un Grand Réveil politique parmi les élites pourrait venir en partie de la redécouverte du fait qu’il peut être plaisant de mener une vie de magazine sur papier glacé, mais qu’il est en définitive plus amusant de mener une vie ayant de l’épaisseur, et d’être au milieu de ceux qui mènent une vie ayant de l’épaisseur"

images/icones/1e.gif  ( 600931 )Puisqu'on vous dit que c'est le capitalisme sauvage qui est à l'origine de nos malheurs par Babakoto (2011-07-05 12:46:28) 
[en réponse à 600923]

Au contraire, la Doctrine Sociale de l'Eglise est un vibrant appel à l'Etat Providence pour garantir à chacun un salaire "juste", des conditions de travail décents, un minimum de loisirs, de l'éducation pour ses enfants, un accueil favorable en cas d'immigration, et j'en passe...

Oui je sais, ce ne sont que des affirmations gratuites, c'est bien plus compliqué que cela.

Faites votre choix: vous préféreriez Rerum Novarum ou Quadragesimo Anno ou Centesimus annus ou Mater et Magistra ou pffff...laissez tomber, il fait chaud là...

images/icones/neutre.gif  ( 600938 )J'ai fait mon choix ! par hugues76 (2011-07-05 13:45:38) 
[en réponse à 600931]

Caritas in veritate.
images/icones/1e.gif  ( 600943 )Etat providence? par blamont (2011-07-05 14:27:46) 
[en réponse à 600931]

avec quels fondements moraux?

Si le Prince est moralement fondé sur le Bien commun,l'Etat suivra et les libertés de chacun aussi.

Qu'avons-nous?

Le Prince est celui des Ténèbres, l'Etat collectiviste est athée, les vraies libertés quasi inexistantes quoique prônées à chaque carrefour au profit de l'illusion libérale et l'individu, un assujetti qui se croit roi.
images/icones/4b.gif  ( 600971 )L'Eglise s'est toujours méfié de l'Etat par PEB (2011-07-05 19:02:25) 
[en réponse à 600931]

L'Eglise s'est toujours méfié de l'Etat.

La puissance publique doit être contenue dans de juste mesure et ne doit pas heurter les consciences instruites de la loi divine. Cela explique la hiérarchie des Deux Glaives.

En d'autre termes, rendre à César ce qui est à César ne concerne que la surface de vie. César est incarné par un homme comme un autre, en l'espèce le malheureux Tibère. En revanche, rendre à Dieu ce qui est à son image et ressemblance, c'est ouvrir à chaque homme la porte du Ciel.

La doctrine traditionnelle de l'Eglise est comme suit:
- La famille est, selon le Quatrième Commandement, la dyarchie, père et mère du corps social dans laquelle s'épanouit la jeunesse.
- Les villages, paroisses, arts et métiers, syndics, jurandes et corporations organisent la vie économique et sociale en bon ordre. Ils favorisent la prospérité et la solidarité entre les familles.
- Les villes, pays et provinces veillent à l'harmonie des espaces urbains et ruraux.
- Les royaumes assurent la défense civile et militaire de la société.
- Le Saint-Empire réunit les royaumes pour garder la paix. Aussi l'Empereur ne sert-il pas à grand chose si ce n'est à présider aux bals des nations.
- La Sainte-Eglise est la garante des droits publics et privés des personnes.
- Le Pape, théocrate suprême, dispose de la pleine autorité sur la Chrétienté pour faire triompher la loi de Dieu sur la raison d'Etat. Ses arbitrages, supérieurs à tout autre serment et obligation, sont sans appel possible, sauf à lui-même.

Ce système est essentiellement organique et substitue une société d'ordre à la lutte des classes.

Notons que, dans notre monde actuel, les juges se sont, en partie, substitué à la Sainte Eglise pour la défense du pauvre, de la veuve et de l'orphelin. Les cours internationales (ou continentales) se sont emparés de la juridiction pontificale universelle alors qu'elle est intiment associée au sacerdoce apostolique du vice-roi de l'Univers qui a droit de lier et de délier.
images/icones/2a.gif  ( 600951 )Un conseil par 8Charly (2011-07-05 15:19:39) 
[en réponse à 600923]

Un conseil : trions le bon grain de l'ivraie car il y a du bon comme une partie des critiques relatives à l'état providence et des choses beaucoup plus critiquables comme l'impact de la génétique qui prédestine une partie des hommes les classes modestes à quitter le domicile conjugal.

Pas sur que cette dernière conception soit chrétienne même si elle peut en séduire certains.


L'auteur de cet article est un pur libéral qui prone un état uniquement régalien et fait confiance à l'individu et à la communauté pour régirent l'équilibre la société.

Toute la question est là de quel équilibre parle-t-on ? où se situe l'équilibre ?

Par ailleurs il serait interessant de connaître l'opinion de cet auteur sur la crise de 1929, son origine, son expansion, ses conséquences, ses remèdes confrontée à ses concepts de société.



images/icones/fleche3.gif  ( 600957 )se méfier de ce que racontent les médias par jejomau (2011-07-05 16:26:55) 
[en réponse à 600951]

Si je vous suis la crise de 1929 est dûe au fait que la société était libérale.... Et que, réciproquement, la crise qui a eu lieu en 2008 a été stoppée par l'intervention des Etats.

Voilà mon avis. Effectivement la crise de 1929 est dûe pour l'essentiel à de la pure spéculation sur les marchés boursiers. Mais croyez-vous qu'en 2008 (et dans les crises précédentes d'ailleurs) ce n'est pas le cas ? Pourtant ce sont bien des Etats-providence qui régissent nos sociétés depuis 1950, non ? On peut même dire que les outils de spéculation ont été affinés à l'échelle planétaire.

En outre, il n'y a que Sarkozy lui-même qui croit à sa fable dans laquelle il prétend que son intervention a stoppé la "plus grave crise" qu'ait connu le monde depuis 1945. Lui et les médias y croient. Moi non .
Mais je pense qu'il faut voir plus loin justement.

Le Marché régule par lui-même ses propres excès . Reprenons la crise de 1929. Si elle se produit, c'est que le marché accuse le coup d'un déséquilibre. Le Marché réagit donc . Il y a un réajustement naturel suite au déséquilibre dû à la spéculation.
EN revanche, lorsque les Etats interviennent sempiternellement dans ce jeu naturel, le déséquilibre... s'il semble disparaître... En fait ne s'efface pas . Il est seulement camouflé par des artifices. C'est d'ailleurs pourquoi les déficits budgétaires s'accroissent au point mirifique auxquels ils sont arrivés aujourd'hui.
Nous sommes maintenant à un point de non-retour où les Etats ont atteints de tels déficits qu'ils sont maintenant.... OBLIGES de se plier à la Loi du Marché.

Ainsi : une crise majeure VA arriver. Uniquement parceque les Etats se sont mêlés de ce qui ne les regardait pas . Le Marché EST la réalité naturelle de l'Offre et la demande . C'est donc normal qu'un déséquilibre soit naturellement sanctionné : et ne pas accepter cette réalité fait tourner aujourd'hui les têtes en bourrique !

Néanmoins je suis d'accord pour accepter avec vous le fait que l'Etat ait un rôle, sinon d'intervenant, du moins un rôle régulateur... Par la maîtrise de sa monnaie.

Or justement, c'est là que le bât blesse en Europe puisque nous avons abandonné cet outil en abandonnant également notre souveraineté. On en paiera le prix .
images/icones/1a.gif  ( 600966 )Je n'ai pas par 8Charly (2011-07-05 18:38:22) 
[en réponse à 600957]

Je n'ai pas parlé de la crise de 2008 dite des subprimes.

Concernant la crise de 29 j'ai simplement dit qu'il serait interessant de connaître la position de Mr Murray car ayant lu son article il me semble être quelqu'un d'essence libérale au sens ou les marchés ont en eux-mêmes leur propre capacité à s'autoréguler.

J'ai un vague souvenir du concept de "main invisible" qui a beaucoup inspiré les économistes libéraux et qui est toujours âprement débattue.


Quant à la question de dire que l'Etat providence qui n'a pas su prévenir la crise des subprimes: c'est vrai, mais c'est justement l'absence d'outils de régulation (et de volonté politique) qui a permis l'extraordinaire crise que nous connaissons. Les gens de l'AMF en savent quelque chose.

Je crois néanmoins qu'il faut clore là les échanges car ceux-ci n'ont pas tout à fait leur place sur le forum. (même si la question de la coexistence des concepts du libéralisme économique avec les concepts chrétiens se pose)

Cordialement
images/icones/carnet.gif  ( 600975 )Un ou deux points qui discréditent le marché... par PEB (2011-07-05 19:18:23) 
[en réponse à 600966]

Le marché n'est que le résultat de la croyance des agents à la valeur future de quelque chose. Il est fondamentalement spéculatif.

Il est sujet à des variations imprédictibles car relevant de la loi de distribution fractale de Mandelbrot et non pas de celle de Gauss, hautement déterministe. En observant une courbe de marché sans les abscisses ni les ordonnées, il est difficile de déterminer s'il s'agit, du mois, de l'année ou de la séance. Cela provient de la scalabilité des évènements et des valeurs qui l'affectent. En effet, il est possible de donner à quelque chose une valeur arbitrairement haute ou basse en fonction de la croyance ou de la contingence du moment. L'évolution des valeurs Internet de 2000-2001 est édifiante.

Il existe aussi un aléa moral à savoir l'asymétrie de la connaissance. Le vendeur en sait toujours plus que l'acheteur, l'employeur que le salarié.

De fait, M. le Marché est mythe, un conte pour enfant d'une société ultra-capitalisée, une fable pour un monde où la valeur des biens et les libertés des hommes sont parfaitement interchangeables (tout comme aux pays du socialisme réel qui est un autre capitalisme mais étatisé).

Comme durant la nuit du 4 août 1789, l'être devient l'avoir.
images/icones/1f.gif  ( 601004 )Pas seulement en Europe par Vianney (2011-07-05 22:26:14) 
[en réponse à 600957]


Or justement, c'est là que le bât blesse en Europe puisque nous avons abandonné cet outil en abandonnant également notre souveraineté. On en paiera le prix.


Un peu partout dans le monde, et en particulier aux États-Unis, les banques centrales sont des organismes privés aux mains d’un consortium de grandes banques privées, elles-mêmes dominées depuis des siècles par quelques familles d’usuriers dont nos politiciens ne sont que les fidèles exécutants. Et quand l’un d’entre eux fait mine de se rebiffer, on lui monte un petit scandale médiatique pour l’éjecter de son poste (Nixon, DSK) ou le rendre plus docile (Reagan, Clinton).

Cela sous tous les régimes d’ailleurs, qu’ils soient démocratiques ou non. Peu de gens le savent, mais Hjalmar Schacht, le grand “sorcier” financier d’Hitler – qui a plus qu’aucun autre puissamment contribué à l’arrivée des nazis au pouvoir – jouissait lui-même de la confiance de ces familles d’usuriers. Aussi, après la défaite de l’Allemagne, s’en tira-t-il au bout de quelques années, tout comme les directeurs du cartel I.G. Farben. Pourtant, lors de son réquisitoire à Nuremberg, le procureur général Taylor (U.S.A.) avait déclaré : “sans I.G. Farben, la deuxième guerre mondiale n’aurait pas été possible”...

À l’autre bout de l’horizon politique, Lénine avait écrit que les capitalistes vendraient aux communistes la corde avec laquelle on les pendrait, mais c’est bien plutôt l’inverse qui s’est produit : ayant fini de servir en Europe, le château de cartes communiste s’est effondré en l’espace de quelques mois, à la suite d’une visite d’Henry Kissinger à Moscou, le tout au profit d’une Union européenne dans laquelle le dissident russe Vladimir Boukovsky n’hésite pas à voir... une future nouvelle U.R.S.S. !

V.