merci pour le compte rendu

Le Forum Catholique

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JVJ -  2019-05-25 12:09:22

merci pour le compte rendu

et ce que vous écrivez.

La revue en question participe de la même école sociologisante ! C'est du renvoi de politesse.
La dernière remarque du compte rendu est bien vue, fusion des provinces pour sauver les apparences de la débandade au chapitre tenu au très regretté couvent de Dijon.

L'ouvrage de M. R. du Cl., que j'ai acheté et lu du début à la dernière note (avec un vif intérêt), ne fait pas du tout dans la nuance. Le P. Bonnet s'en prend plein la figure, ce qui devrait surprendre tout lecteur du FC. Les Dominicains qui désapprouvaient en masse les dérives doctrinales et institutionnelles, les modes de vie jusque-là inconnus et condamnés par l'Ordre depuis ses débuts, sont présentés comme des réactionnaires opposés au mouvement de l'Histoire. Cela sentirait presque un point de vue hégélo-marxiste.
Si l'auteur avait bâti sa thèse en décentrant ses sources parisiennes prises aussi auprès de vieux Dominicains qui n'ont jamais fait leur mea culpa ? Disparaître pour renaître ! Les titres reprennent les slogans des réunions et sans doute de chapitres provinciaux (je les ai sur mes rayons...).

L'auteur ne fait aucune critique au sujet de la "théologie déclergifiée" (p. 257 sq). Il sert la soupe. On dirait une oeuvre de commande pour justifier l'injustifiable, car le point de vue adverse n'est presque jamais présenté de manière développée et sérieuse.
J'ai connu des Dominicains qui, pour seule réponse aux excités (dont beaucoup avaient perdu la Foi et l'habit, avant de vivre avec homme ou femme...), attendaient sagement, refusant d'entrer dans la combine et même de donner de l'importance. Ils vivaient leur vie de Dominicain dans leur couvent, tant bien que mal. A tel point que Congar passe pour un conservateur (ce qu'il fut plus qu'on ne pense d'ailleurs) au milieu de ces tueurs de la Province de France !
Les présentations biographiques des Frères sont particulièrement maladroites pour plusieurs.

Les universitaires (je n'en suis pas) sont moins sectaires qu'autrefois en ce domaine, et il n'est besoin d'écrire ce que l'on n'observe pas, surtout quand on se veut historien. Poulat a pu mener sa vie, sans être regardé de biais. On peut travailler sur l'Action Française à l'Université depuis longtemps, O. Dard est à la Sorbonne, ne cache pas les sympathies et vient de sortir une belle petite biographie de Maurras.

G. Cuchet passe très bien et à la rigueur on se moque de ce qu'il pense au fond de lui, s'il pratique et dans quelle église. Il est revigorant et change radicalement, jusque dans sa mise, des vieux de la vieille, gardiens du temple (universitaire) et du concile qui n'est pas allé assez loin. Il a claqué le bec à tous ceux qui ont lu Boulard comme infaillible (la mystique des chiffres et des cartes du sociologue), a bien expliqué pourquoi Boulard a arrêté de diagnostiquer au moment où il dut comprendre l'épouvantable effondrement lié au concile. Un compte rendu publié dans la RHEF, tout en sous-entendu, dut se faire violence en écrivant que jusqu'à présent, seuls les Lefebvristes apportaient des arguments (solides) que désormais un professeur des Universités reprenait à son compte, dûment étayés. L'auteur du compte rendu a dû écrire cela pour disqualifier un peu Cuchet. Je le prends comme une preuve d'honnêteté de Cuchet et si un prêtre de la FSSPX me dit que les séminaires ferment à tour de bras encore dans les années 2019-2020, je ne le contredis pas si les faits lui donnent raison.

Un prêtre de la FSSPX vient de soutenir un deuxième thèse devant une Université publique, et je ne crois pas qu'il ait joué double-jeu. Les membres d'un jury, cela se constitue. Personne ne l'impose. Un directeur, cela se choisit. Et même si dans un jury, un membre détonne (ce qui arrive toujours...), il doit savoir prendre du recul.
J'étais dans le train cette semaine à côté d'un marxiste-léniniste qui habite près de Chambord, je n'ai pas changé de place. Je lui ai même dit que je fais dire des messes pour le comte de Chambord. Cet homme avait l'intelligence de ne pas se braquer. Et sur mes genoux, j'avais la correspondance passive de Charles Maurras et "Charles le catholique" (De Gaulle), achetés tous deux d'occasion dans l'après-midi.
s'il avait sorti son livre rouge, je ne l'aurais pas exorcisé pour autant.

Vous me faites penser à ceux qui disent que la soutane établit un rempart et rebute, qu'on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre... Le livre sur la province de France n'est pas celui de quelqu'un qui "comprend", "connaît" et "aime" les Dominicains sur la longue durée. Mais quand il doit prendre une posture froide d'entomologiste, il se transforme en faire-valoir de toutes les dérives d'une poignée de Frères, parfois soutenus par le provincial. C'est la ligne Hervé Legrand et D. Hervieu-Léger au mieux. Il y avait d'autres méthodes et un autre point de vue pour traiter de ce sujet (un peu récent pour un historien, des témoins existent encore). On nous dit, ex abrupto, que la province a perdu tout contact avec la société dans les années 60. Et vlan ! Le lecteur, surtout celui qui n'y connaît rien, est prié de le croire. Mes amis qui prêchaient le Rosaire, qui suivaient les malades à Lourdes, qui prêchaient dans les églises, qui encadraient le Tiers-Ordre, qui confessaient des heures ! Sous-entendu, les couvents étaient des bunkers remplis de thomistes coupés du monde. Tandis qu'un dominicain habitant dans un HLM avec sa copine et ne disant plus la messe, c'était tout de même mieux et plus conforme au charisme (mot prisé dans la sociologie religieuse) de Dominique (ne plus dire saint Dominique)...

La parole de l'opposition et de la majorité silencieuse apparaît p. 224 seulement.

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