Le dogme de l’Immaculée Conception face au rationalisme.

Le Forum Catholique

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Abbé Néri -  2018-12-08 16:23:38

Le dogme de l’Immaculée Conception face au rationalisme.

Avec la définition du dogme de l’Immaculée Conception on a au même temps une condamnation du rationalisme moderne.

Le rationalisme théologique, philosophique, politique et social est la créature du protestantisme. La déification de l’intellect humain est le principe fondamental du rationalisme.

Paul VI lui-même avait en vue se fait quand dans son discours de clôture du Concile Vatican II parlait de la religion de l’homme qui se fait dieu. Mais contrairement à lui son illustre prédécesseur Pie IX ne s’est pas contenté du constat voulant entabler un dialogue.

Puisque la négation du péché originel, du dogme de la Rédemption et de la vie éternelle sont les conséquences logiques de ce système terrible, et celles-ci depuis le XVI siècle sont utilisées par les sectes modernes dans la lutte contre l’Église. On devait condamner à tout prix ces hérésies pernicieuses.

L’état d’âme de toute l’humanité était si enfiévré, l’affaiblissement de la charité chrétienne était si universel, qu’il aurait été presque inutile de répéter les anciennes définitions sur le péché originel et sur la rédemption divine.

Il fallait un remède adapté à l’attiédissement général des esprits de cette époque, on sentait le besoin d’un remède qui puisse non seulement illuminer l’intelligence, mais aussi réchauffer le cœur et le pousser à la vie spirituelle.

L’Église ne pouvait pas choisir un moyen plus efficace pour obtenir ce but désiré, si ce n’est qu’en proposant aux fidèles l’objet du culte dogmatique de la Vierge Immaculée; l’objet qui plaît tant à leur dévotion, et qui est tout à la fois une expression officielle des vérités catholiques qui s’opposent directement aux hérésies et aux erreurs du rationalisme et du semi-rationalisme.

Et de fait, qui ne voit les conséquences logiques et sublimes du dogme de l’Immaculée Conception?

Si Marie a été préservée en vertu d’un privilège particulier, il faut reconnaître que la descendance d’Adam n’est ni pure ni sainte dans son origine; l’humanité est pécheresse et a besoin d’un sauveur.

Si la Bienheureuse Vierge fut préservée du péché originel seulement parce qu’elle devait être la Mère de Dieu, alors son Fils n’est pas un simple philosophe humanitaire : il est une personnalité historique.

Si Marie fut préservée du péché originel par l’œuvre du Rédempteur de l’humanité déchue, alors la mission de Jésus ne fut pas terrestre, ne fut pas seulement sociale, mais fut une mission surnaturelle, céleste, c’est-à-dire la libération de l’homme du péché, de la mort spirituelle, de l’esclavage du diable.

La grâce du Christ n’est pas seulement une illumination ou une culture, mais une religion, une vie surnaturelle, une filiation divine.

Si le genre humain avec le péché d’Adam, dont seule Marie fut préservée, a perdu la justice originelle, alors toutes les actions qui en dérivent pur supprimer en nous la concupiscence et pour réformer les passions rebelles, c’est-à-dire la prière, la pénitence, le jeûne, tout cela n’est pas une folie médiévale, n’est pas un hyper mysticisme; tout cela est bon, est sain, puisqu’avec de tels moyens nous devons atteindre le but de notre vie.

Finalement si l’homme a péché, il n’est pas indépendant par nature : il doit obéir à quelque loi supérieure, et c’est pourquoi l’affirmation de la liberté absolue, de la souveraineté de l’homme, de l’indépendance de la pensée et de l’action est fausse.

A sa manière le Pape François dans la prière de l’angélus d’aujourd’hui rappelle cela en parlant de l’attitude de l’Immaculée au moment de l’annonciation.

Le Pape a analysé le sens du mot ‘me voici’, comme « le mot-clé de la vie », qui fait passer « d’une vie horizontale, centrée sur soi-même et sur ses propres besoins, à une vie verticale, élancée vers Dieu ». Pour le Pape, dire ‘me voici’, c’est se montrer « disponible au Seigneur, c’est le remède contre l’égoïsme, l’antidote à une vie insatisfaisante », « c’est la thérapie pour rester jeune à l’intérieur ». C’est « croire que Dieu compte plus que mon moi ».

Ces vérités se trouvent dans le dogme de l’Immaculée Conception non seulement sous une forme abstraite, mais elles sont aussi concrétisées dans le culte.
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