Depuis l’institution par le Pape Paul VI d’une Commission pour les problèmes de la population, de la famille et de la natalité, on assiste à un étrange phénomène. Le peuple chrétien à leur suite se met à hésiter ; et par peuple chrétien, je n’entends pas seulement les pauvres pécheurs et les couples tentés, tout prêts à secouer la loi qu’ils jugent volontiers un joug impossible à porter, je songe à ces foyers qui, non sans peine, ont fait et font leur devoir, mais finissent par se demander s’ils ne sont pas victimes de scrupules rigoristes, à ces médecins, à ces sages-femmes, à ces conseillers conjugaux, qui jusque là s’étaient, non sans mérite, engagés à fond dans l’apostolat des directives pontificales, voire la lutte contre la propagande du planning familial, et qui hésitent à continuer. Des confesseurs même s’interrogent : “ Sur la foi de Casti connubii, de Pie XI, et de l’allocution de Pie XII aux Sages-Femmes, j’ai, depuis tant d’années, demandé l’héroïsme à mes pénitents.; ai-je le droit d’exiger ce que Dieu n’exige peut-être pas ? Si j’allais être contredit ? ”. Dans l’allocution du 23 juin 1964, où il annonçait aux Cardinaux son intention de promouvoir une étude “ aussi large et aussi profonde que possible ”, il concluait fortement. Mais disons franchement, en attendant, que nous. n’avons pas jusqu’ici de motif suffisant pour considérer comme dépassées et dès lors non obligatoires les normes données par Pie XII à cet égard ; elles doivent donc être considérées comme valides, au moins jusqu’à ce que Nous Nous sentions obligés en conscience à les modifier.