Une instruction de 1874

Le Forum Catholique

Imprimer le Fil Complet

Turlure -  2018-07-04 16:29:48

Une instruction de 1874

Au moment du passage au rite romain du diocèse de Paris est très éclairante car elle décrit les cérémonies du choeur avec une précision qu'on ne trouve pas toujours ailleurs. C'est le § 4 qui nous intéressera ici. Lien

On y voit que la position du choeur pour chanter quelque chose de plus long qu'une réponse comme Et cum spiritu tuo, Gloria tibi Domine, Dignum et justum est ou Sed libera nos a malo est toujours, debout et "en choeur", c'est à dire tourné vers les stalles d'en face. On est alors toujours appuyés sur sa miséricorde, l'exception étant les chants du Benedictus, duMagnificat et du Nunc dimittis.

Cette position ressemble à une position assise mais doit en réalité être comprise comme une position debout et cette instruction semble laisser penser qu'elle s'applique aussi aux chants du Sanctus et de l'Agnus alors qu'on ne conçoit pas de s'asseoir à ces moments de la messe. On remarque que c'est aussi la position requise pour chanter les psaumes : le fait de s'asseoir complètement est une déformation qui fait mentir l'usage antique qui ne concevrait pas qu'on puisse chanter le psautier assis.

Le prêtre ne pouvant jamais s'appuyer sur une miséricorde puisque sa place est debout à l'autel, le fait que l'usage lui ait accordé une banquette pouvoir s'asseoir à certains moments de pause (quand il a récité le Gloria, l'Epître, le Credo...) se comprend bien.

On voit ici que cette permission s'étend au choeur (même pendant le Kyrie alors même que le prêtre pourrait ne pas être assis). Mauvaise permission ? Peut-être (d'autant que le fait que ceux qui sont dans les stalles sont dans une position de repos lorsqu'ils sont debout). En tous cas, on voit qu'elle ne concerne que le cas où le choeur ne chante pas lui-même : c'est pour le cas où la pièce concernée serait chantée par quelques uns (des chantres, une manécanterie...) et non par tous, que ce soit en plan-chant ou en polyphonie. Si c'est le cas du Sanctus, le choeur s'agenouille après l'intonation (règle peu connue).

Une exception, qui est propre à Paris : le choeur ne s'assoit jamais pendant le Credo et reste donc seulement appuyé sur sa miséricorde, qu'il chante ou non. Cela rejoint les réflexions qui ont été faites ici sur le Credo en particulier.
http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=849324