Arnaldo Xavier da Silveira répond à l'abbé Gleize

Le Forum Catholique

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John DALY -  2018-04-13 10:23:55

Arnaldo Xavier da Silveira répond à l'abbé Gleize

Cher BK,

Il est à remarquer que l’abbé Gleize dans sa récente série d’articles sur le pape hérétique commet la même erreur que vous au sujet de la position de Bellarmin, ce qui lui a valu une réponse magistrale, et insuffisamment connue, de la part du savant théologien brésilien Arnaldo Vidigal Xavier da Silveira. Ce dernier écrit:

L’OPINION CONDITIONNELLE [ALTERNATIVE-SUCCCESSIVE] DE SAINT ROBERT BELLARMINE DE D’AUTRES

L’abbé Gleize écrit : « L’opinion de saint Robert Bellarmin est … que jamais le pape ne tombera en hérésie. » (Article 6, §6) D’où, dit-il, pour le Docteur Jésuite, le contraire n’est admissible que « d’une manière purement théorique et par impossible ».
Pourtant saint Robert ne met pas fin à son étude avec la « première opinion » [celle qui nie la possibilité du pape hérétique]. Il la considère « probable » et, peut-être pour écarter d’éventuels doutes, se répète : « elle n’est pas certaine ». C’est pourquoi il soutient la cinquième opinion de manière conditionnelle [alternative-successive]. C'est-à-dire qu’il considère que la première opinion est probable mais, admettant la possibilité que le pape tombe en hérésie, il déclare que parmi les autres opinions, la dernière « est vraie ». En conséquence il faut répondre en toute objectivité que l’opinion adoptée par saint Robert Bellarmin est la cinquième, laquelle il admet d’un point de vue conditionnelle.

On pourrait exprimer son opinion comme suit: de toutes les cinq opinions, le saint tenait de préférence la première en tant que probable, mais puisqu’elle pouvait s’avérer erronée, parmi les autres il tenait la cinquième.
(…)
L’abbé Gleize ne présente pas la véritable position de saint Robert Bellarmin à l’égard de la cinquième opinion. Dans cette opinion, laquelle il adopte comme sienne, Bellarmin maintient que la perte de la papauté se realise ipso facto, par le fait meme de l’externalisation de l’hérésie formelle du pape. Voici ses paroles: “le Pape manifestement hérétique cesse de lui-même d’être Pape et chef, de même qu’il cesse de lui-même d’être chrétien et membre du corps de l’Église.”

En consequence selon saint Robert Bellarmin personne ne dépose le pape si ce n’est lui-même en manifestant son hérésie formelle devant l’Église visible, laquelle se retire de lui de sorte qu’il perd canoniquement son office meme s’il s’obstine à occupier les palais apostoliques… Ce qui se passé est une abdication, un renoncement tacite, en consequence d’adopter une position incompatible avec la papauté.
(…)
Aujourd’hui, plus de quatre siécles s’étant écoulés depuis l’étude de Bellarmin (1588) je suis convaincu que la cinquième opinion doit être qualifiée simpliciter comme théologiquement certaine…




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