Je ne maintiens rien du tout...

Le Forum Catholique

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Signo -  2018-02-09 17:43:11

Je ne maintiens rien du tout...

...je constate simplement les faits: le Concile est pleinement catholique. Ceux qui disent le contraire ne l'ont jamais lu, ou en ont lu des extraits coupés de leur contexte, et avec une grille de lecture qui n'est pas la bonne.

Je constate en outre:
- que Vatican II est le premier concile de l'histoire de l'Eglise à évoquer le chant grégorien, et ce non pas rapidement en passant comme s'il y était obligé (comme l'affirmait Nemo et d'autres), mais à plusieurs reprises et dans des termes dépourvus d'aucune ambiguïté. C'est également l'un voire le Concile qui accorde le chapitre le plus important sur la Vierge Marie, ce qui décidément colle mal avec la thèse d'un Concile soi-disant "protestant".

- la grille de lecture du protestantisme telle qu'employée par les adversaires du concile n'est absolument pas viable pour analyser Vatican II. Avec une telle grille de lecture, ce sont les trois quarts (au moins!) des textes du Concile et des réformes qui ont suivi qui demeurent inexplicables, et le reste ne rentre dans la case "protestantisme" qu'en en déformant le sens en plaquant une interprétation très éloignée de celle qu'ont voulu lui donner les Pères, ce qui est très facile à démontrer.

-qu'au moment de la clôture du Concile, et bien qu'il ait été en désaccord avec certains points, Mgr Lefebvre lui-même n'a rien trouvé dans les textes finaux qui pourrait ressembler à une hérésie ou même à une quelconque rupture. Il espère simplement que Rome tiendra la bride et contiendra les interprétations les plus éloignées de la Tradition, ce qui, hélas, s’avérera impossible. Le fait d'ailleurs que Mgr Lefebvre et moins d'une poignée d'autres évêques aient été les seuls à s'opposer -et ce d'ailleurs plus tardivement en réaction aux abus qui se développaient, et non pas dès la clôture du Concile- aux enseignements du Concile est un fait significatif: on est loin de l'opposition massive à l'hérésie arienne par exemple.

Evidemment, dans la forme, et dans la forme uniquement, le Concile contient quelques formulations malheureuses pouvant être sujettes à diverses interprétations. On peut reprocher à Gaudium et spes, sous certains passages, une analyse de la modernité contemporaine peut-être un peu trop optimiste; mais les quelques passages qui versent dans cette tendance sont contrebalancés par d'autres très critiques; le péché originel, le caractère central et nécessaire de la Rédemption par le Christ sont clairement mentionnés.
On peut également reprocher aux textes conciliaires de mentionner les termes de "liberté religieuse" ou de "liberté de conscience" sans préciser que ces termes sont à interpréter dans un sens catholique et non relativiste. Mais ceux qui critiquent le concile sur ces points oublient que quand les Pères parlent de "liberté religieuse", ils ont en tête la situation des Eglises chrétiennes opprimées derrière le rideau de fer, et non un projet de déconstruction des Etats catholiques, qui pourtant sont à l'époque très critiquables par ailleurs.
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