resituer ces réticences dans leur contexte

Le Forum Catholique

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Limousin -  2017-05-31 16:42:38

resituer ces réticences dans leur contexte

En effet, il n'est pas certain que le point de vue de MAD soit majoritaire au sein des fidèles se rendant dans les prieurés de la Fraternité, du moins en France (il faut vérifier ce qu'il en est dans les autres pays, en Europe notamment et parmi ceux-ci, ceux qui "coexistent" avec des protestants de toutes obédiences ou des orthodoxes).
L'article du journal "La Croix" fait état de ce point de vue "conciliateur", ce qui ne surprendra pas, mais saluons le fait qu'il n'utilise pas des termes caricaturaux pour s'en exprimer.

La reconnaissance pleine et entière de la Fraternité intervient à un moment où au sein de l'Eglise universelle, se développe un schisme pratique autour de la mise en oeuvre de l'exhortation apostolique "Amoris laetitia" et plusieurs fidèles de la Fraternité se troublent de voir que la reconnaissance des mariages "tradi plus plus" implique la mise en oeuvre de règles canoniques dont le pape François 1er souhaite interpréter dans un sens laxiste (cf. les deux instructions qui ont été publiées il y a trois ans avant même la conclusion du Synode). Cette reconnaissance ne risque t-elle pas d'intervenir dans un contexte aussi laxiste ? Autrement dit, la Fraternité, oeuvrant à cette reconnaissance, ne risque-t-elle pas de passer un marché de dupes ?
Je tiens à préciser, puisque j'ai entendu la lecture de cette lettre des dix doyens, que ceux-ci ont, par cet écrit (parfois dans des termes assez abscons, je reconnais), souligné cette difficulté.

Il y a plus : personne n'ignore, je crois, le fait qu'il y a au sein de la fraternité saint-Pie X, une "bataille du pouvoir". C'est un peu prosaïque de l'écrire, mais cela n'est un secret pour personne. En effet, il se dit que Mgr Fellay tient absolument à cet accord global passé avec "Rome", qui lui permettra de devenir le prieur "à vie" de la Fraternité. Cette ambition - je ne veux pas en parler en des termes connotés - n'est pas unanimement partagée.
à titre personnel, et au vu du fonctionnement de certaines institutions religieuses comparables, surtout si elles ne sont ni contemplatives, ni régulières au sens plein du terme, je ne goûte pas particulièrement les pouvoirs conférés "à vie" à un chef, aussi légitime qu'il soit, car c'est souvent synonyme de pouvoirs illimités et de dérives que le titulaire de ce pouvoir ne sera pas à même de restreindre sinon d'y mettre fin. Je ne citerai pas les congrégations séculières qui ont été victimes de cette configuration de pouvoir, et cela ne s'applique pas seulement aux affaires "de moeurs" (qui affectent aussi la Fraternité saint-Pie-X, soit dit en passant : les évêques ne sont pas seuls à ne pas exercer pleinement leurs responsabilités en la matière.... étant sauve la présomption d'innocence, SVP ; v. mes derniers messages).

Enfin, ce qui est gênant, cher Mgr Fellay, c'est d'avoir ciblé, trop il me semble, sa communication sur la question de la reconnaissance de la Fraternité, alors qu'il me semble qu'il y d'autres priorités bien plus urgentes et bien plus dramatiques au sein de l'Eglise "dans le monde de ce temps", à savoir la défense et l'illustration du magistère infaillible, et soit-dit en passant, pas seulement pour ce qui touche la discipline des sacrements, mais aussi, à titre d'exemple, la Doctrine sociale (largement oubliée dans les communications de Mgr Fellay). L'Eglise est universelle, et il faut que la Fraternité le soit aussi en ne se réservant pas certains domaines "réservés" d'intervention du magistère. Sinon, cette reconnaissance obtenue du Saint-Siège n'apportera pas grand chose à la Fraternité sur le plan spirituel.

Bien entendu, j'exprime un point de vue personnel, que d'autres ne partageront pas nécessairement (à condition de l'écrire en termes courtois, bien entendu).
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