Sur le pardon des offenses et sur la confession, ne croyez-vous pas

Le Forum Catholique

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le torrentiel -  2017-05-20 03:13:43

Sur le pardon des offenses et sur la confession, ne croyez-vous pas

1. qu'avant de demander à dieu de pardonner nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensé, nous devrions nous contraindre à pardonner à nos offenseurs parce que nous les avons offensés?


2. Qu'il existe un penchant à reprocher leurs offenses à nos frères qui ne diffère pas de celui de l'Accusateur, hommicide depuis le commencement, qui représente nos offenses devant Dieu?


3. Que le premier devoir de l'offenseur-offensé qui veut pardonner et être pardonné est de faire la part des choses, la part que chacun a prise, bon gré, mal gré, à la dégénérescence d'une relation où se sont commises des offenses en série, la part des choses au risque de la lucidité qui peut devenir un fluide glacial et entretenir l'insensibilité, et de ne pas faire la part des choses à seule fin de se justifier, mais d'expliquer et de comprendre?


4. Qu'il faudrait également faire la part de la confession publique et de la confession privée ou auriculaire, savoir: avouer aussi bien ses fautes à ses frères et s'expliquer devant eux, que devant Dieu seul en présence de son ministre, ici pour obtenir le pardon de Dieu, et là pour être vrai devant ses frères et ne pas être un imposteur?


5. Que ce qui éloigne les fidèles du sacrement de pénitence ou de réconciliation, quelle que soit la terminologie, ce sont les deux conditions faites à ce sacrement que sont la contrition parfaite et le ferme propos de ne pas recommencer, l'homme étant trop ambivalent pour savoir éprouver ces sentiments autrement que de façon torturante ou hypocrite, donc stérile dans un cas comme dans l'autre? Que faire quand je ne suis pas psychologiquement prêt à cesser de commettre une faute, que je sais être un mal moral?


6. Que l'Église doit dispenser l'absolution, non pas forcément systématiquement à l'issue de la confession, mais en ménageant une progression, dans une démarche de conversion qui apporterait réparation, et favoriserait la contrition parfaite et le ferme propos de ne pas recommencer?


Dans Une vie (j'en ai déjà parlé sur ce forum), Maupassant moquait les demis pardons accordés par l'abbé bournissen à la candide Jeanne bien qu'elle fût accablée par son veuvage, survenu après une infidélité suivi d'un hommicide auquel elle n'avait pris aucune part, l'abbé ne la délivrant pas sous prétexte qu'elle était trop complaisante avec son péché, et qu'elle ne pouvait pas sérieusement envisager de vivre en chrétienne sous le même toit que le baron, son père, un rousseauiste qui accusait l'autre d'être un antiphysique.

Je ne suis pas homme à me moquer des demis pardons, même si je conçois qu'on puisse leur opposer une légitimité canonique douteuse.



Le torrentiel, engagé dans une épreuve de ce genre, où il s'agit moins de pardonner que de se pardonner, et de faire la part des choses dans la crise d'une relation, toute crise étant un moment critique d'où peut renaître un bien.
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