Equilibre... pendule ou immobilisme ?

Le Forum Catholique

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Glycéra -  2017-03-21 13:54:04

Equilibre... pendule ou immobilisme ?



Merci Sieur Mboo de votre réponse qui approfondit,


Oui, il est très difficile de rencontrer un maître spirituel. Ste Thérèse d'Avila n'attendit-elle pas quelques 37 ans son cher St Jean de la Croix ? Ste Thérèse de Lisieux ne faillit-elle pas succomber sous les directives de prédicateurs jansénistes ? Mais, n'est-ce pas le plus souvent très nécessaire, ne fut-ce que quelques mois, voire une seule rencontre, et qui marque notre coeur à tout jamais d'une lumière que nul ne peut nous retirer ?

Le maître est celui qui sait, donc qui sait qu'il n'est pas maître en votre coeur. Seul vous en êtes chargé, nul ne peut faire le travail, et c'est bien le drame de trop qui veulent trouver un patron qui les décharge, un gourou qui les oblige (flatterie ou moquerie, c'est toujours moyen non respectueux de ce que Dieu veut d'autrui).

D'un autre côté, en réaction à ces confesseurs du XIX° qui s'imaginaient devoir tout décider pour leurs pénitent(e)s et surtout elles, nous avons le "Vous êtes destinés à être des dieux" qui laissent l'homme seul et désemparé s'il n'est pas certain d'entendre la voix de Dieu expressément, et quasi audiblement. Mais pour atteindre le niveau de pouvoir se fier à son maitre intérieur, il est nécessaire d'avoir assez de savoir sur soi, et de lecture des évènements de sa vie. Et c'est là qu'un maître extérieur, même rencontré brièvement, pourra nous "vérifier" et nous faire part de son resenti sur notre capacité à piloter "seul" notre barque. "Seule" voulant dire sans voir formellement quelqu'un, car nous sommes reliés en bonne qualité à notre ange qui, lui, voit Dieu.

Nul ne peut se certifier lui-même.

Le pendule qui est poussé revient à son équilibre... sans s'y arrêter, et part de l'autre côté. Si nous le voyons dans les idées du monde qui basculent régulièrement, il est trop de gens qui voudraient se cramponner à un seul côté de la trajectoire du pendule. D'autres qui le relancent encore plus loin, et de rares personnes qui savent régler son freinage pour rester proche de l'équilibre central.

In medio stat Virtus.
Les conseils d'Evagre sont bien utiles, lui qui écrivait pour les ermites. Un célibataire consacré n'est-il pas une sorte d'ermite ?
Une belle et féconde vie, quand elle est cadrée. Une vie de bagarres aussi, contre les pressions du siècle, ou ses adulations aveugles.


Vous parlez de pratique courante : préparation au choix de vie. Dans les temps des mariages présentés par les parents, le filtre était là, pas toujours pur, mais il ne faut pas croire les ragots actuels, pas toujours stupidement matériels non plus. Maintenant qu'on ne demande l'avis de personne, c'est la pulsion qui joue le plus.
"Si Madame savait ce qui l'attend, elle n'oserait jamais dire Oui" disait un prêtre conseiller. Ensuite, seulement ensuite, elle dira :"C'est vrai, et c'est encore plus beau que ce que je désirais", mais... les grand'mères ne jouent plus souvent ce rôle sage pour parler aux jeunes gens.


Un défaut de préparations des mariés est notable, certes. Criant même. Est-ce une raison pour diminuer la préparation des autres choix de vie ? Est-ce une raison pour ne pas répondre : votre choix n'est pas encore clair maintenant... il vous faut avancer, peut-être ne le saurez-vous que dans 30 ans... Ce qui n'empêche pas de s'engager pour une durée réduite à ce que la prudence enseigne.


J'ai connu des consacrés laïcs : ils étaient directement rattachés à leur évêque, donc non isolés en fait. Les gens des tiers-ordre sont aussi dans ce cas.

J'espère avoir bien compris le champ de vos réflexions.
Et vous souhaite une bonne poursuite de votre chemin

Glycéra

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