que c'est long

Le Forum Catholique

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Regnum Galliae -  2017-03-13 10:21:25

que c'est long

pour au final nous faire comprendre que vous n'aimez pas être contredit.

Quant à la réflexion personnelle, c'est intéressant à condition de savoir où elle mène. Sinon, autant se reposer sur les arguments de ceux qui savent. Donapleu ne vous a manifestement pas convaincu, mais je vois dans le précédent échange (au fil duquel vous ne faites pas référence) une référence à Pie XII que vous n'avez même pas relevée malgré les invitations répétées de Donapleu à le faire.

Pour ma part, ma pensée (si vous m'aviez lu vous verriez que j'ai exposé la manière dont je vois les choses) rejoint sans le savoir celle de Pie XII :


Les réanimateurs ont également soumis à Pie XII quelques questions de morale médicale sur les instruments capables de remplacer les fonctions vitales de l’organisme, notamment le respirateur. Il ne faut pas oublier qu’à cette époque, ni le concept de mort encéphalique ni les différents niveaux de coma n’étaient bien définis. La troisième question fait référence à une situation dans laquelle les données cliniques font penser à une vie maintenue seulement grâce à l’utilisation du respirateur : le patient doit-il être considéré comme défunt ? La réponse révèle un très grand respect à l’égard de la profession médicale : « Il appartient au médecin de donner une définition claire et précise de la ‘mort’ et du ‘moment de la mort’ d’un patient qui décède en état d’inconscience. »

Face au devoir de conserver la vie on s’interroge sur le devoir ou obligation morale pour le médecin de la sauvegarder à tout prix, par n’importe quel moyen, même lorsque le traitement est cliniquement inutile ou que la famille s’y oppose.

La réponse est claire et complète. Le médecin a le droit, et non l’obligation, d’avoir recours à tous les moyens, à moins que ne soit en jeu l’accomplissement d’un devoir moral, comme par exemple l’extrême-onction qui exige que le patient soit conscient. Seule obligation : l’utilisation de soins ordinaires qui ne soient pas trop lourds pour le patient. « Il n’y a en ce cas aucune disposition directe de la vie du patient, ni euthanasie, ce qui ne serait jamais licite ; … »

L’expression soins « ordinaires » a été par la suite interprétée comme traitements routiniers alors que le Pape met cette expression en relation avec des circonstances concrètes, afin que le traitement ne soit jamais trop lourd pour le patient. « La raison naturelle et la morale chrétienne disent que l’homme a le droit et devoir en cas de maladie grave de prendre les soins nécessaires (…) mais il n’oblige habituellement qu’à l’emploi de moyens ordinaires (suivant les circonstances de personnes, de lieux, d’époque, de culture), c’est à dire des moyens qui n’imposent aucune charge extraordinaire pour soi-même ou pour un autre. ».



Nous sommes donc bien dans du cas par cas. Dans cette situation, demander des avis médicaux et, dans la prière, rendre une décision en n'ayant que le souci de respecter la volonté divine.
Toujours dans le même lien, voici ce que dit la congrégation pour la doctrine de la foi :


Il est aussi permis d’interrompre l’application de ces moyens lorsque les résultats en sont décevants. Mais pour prendre une telle décision, on tiendra compte du désir raisonnable du malade et de sa famille, ainsi que de l’avis des médecins particulièrement compétents ; ceux-ci pourraient estimer notamment que l’investissement en instruments et en personnel est disproportionné par rapport aux résultats prévisibles, et que les techniques mises en œuvre imposent au patient des contraintes ou des souffrances hors de proportion avec les bénéfices qu’il peut en recevoir. ». Voilà pourquoi « il est toujours permis de se contenter des moyens normaux que la médecine peut offrir. On ne peut donc imposer à personne l’obligation de recourir à une technique déjà en usage, mais encore risquée ou très onéreuse. Son refus n’équivaut pas à un suicide ; il y a là plutôt acceptation de la condition humaine.



Evangelium Vitae nous dit la même chose :


Il est certain que l’obligation morale de se soigner et de se faire soigner existe, mais cette obligation doit être confrontée aux situations concrètes ; c’est-à-dire qu’il faut déterminer si les moyens thérapeutiques dont on dispose sont objectivement en proportion avec les perspectives d’amélioration. Le renoncement à des moyens extraordinaires ou disproportionnés n’est pas équivalent au suicide ou à l’euthanasie ; il traduit plutôt l’acceptation de la condition humaine devant la mort (n. 65), confirmant ce qui a été affirmé par Paul VI : « Le devoir du médecin est de se prodiguer pour calmer la souffrance et non pas de prolonger le plus longtemps possible, par tous les moyens et à n’importe quelle condition, une vie qui se dirige naturellement vers sa propre conclusion ».

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