Bienvenue ! Une présentation de la Bible

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Paterculus -  2016-11-17 20:35:04

Bienvenue ! Une présentation de la Bible

N'achetez pas le missel annuel. Souvent on y mêle l'ivraie et le bon grain. Par exemple, en 2012, ils avaient mentionné le cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie dans le calendrier : les Pieds-Noirs, dont je suis un peu, ont très mal pris la chose.
Un bon missel devrait accompagner toute une vie.


Voici une PRESENTATION DE LA BIBLE.

On distingue deux parties principales dans la Bible: l’Ancien et le Nouveau Testament. Ce mot signifie « alliance »; Dieu ayant fait plusieurs fois alliance avec les hommes. L’Ancien Testament parle de l’alliance avant Jésus, le Nouveau Testament de l’alliance en Jésus.
L’Ancien Testament occupe entre les deux tiers et les trois-quarts de la Bible. L’Evangile occupe une petite partie du Nouveau Testament.

I. L’ANCIEN TESTAMENT.
Il comprend lui-même quatre parties.
1) Le Pentateuque, littéralement « Cinq Volumes »; c’est la Thora ou « Loi » des Juifs.
Il est composé de cinq livres:
- La Genèse, ou « Commencement », qui raconte la création du monde, les débuts de l’humanité et les traditions concernant Abraham;
- L’Exode, ou « Sortie », qui raconte la sortie d’Egypte et les prescriptions de la loi de Moïse; c’est aussi le sujet des livres du Lévitique (prescriptions sacerdotales), des Nombres et du Deutéronome (compilation sans doute tardive).
On a longtemps affirmé que tout cet ensemble était de la main même de Moïse. On n’est pas obligé de le croire: Jésus lui-même affirme que les prêtres de Jérusalem enseignent avec l’autorité de Moïse. Ils étaient donc chargés de légiférer tout au long de l’histoire du peuple de Dieu, en conformité avec les principes révélés à Moïse. L’examen des textes fait apparaître des centres d’intérêt différents, avec des vocabulaires particuliers. On pense donc que le texte actuel est un amalgame de traditions différentes, par exemple la tradition « Eloïste », où Dieu est nommé « Eloïm » et la tradition « Yahviste », ou Dieu est appelé « Yahvé ».
2) Les livres historiques. Ils reprennent l’histoire d’Israël là où le Pentateuque l’avait laissée: juste avant l’entrée en Terre Sainte. On a ainsi surtout les livres de Josué, des Juges, de Ruth, de Samuel, des Rois, des Chroniques, pour l’histoire avant la déportation à Babylone. Puis on a les livres d’Esdras et de Néhémie, pour le retour d’exil, et les livres des Martyrs d’Israël, pour la révolte contre les Grecs. On a intercalé cet ensemble des livres qui ont longtemps passé pour historiques, mais qui paraissent plutôt être des sortes de « romans » à thèse, destinés à faire passer tel ou tel aspect de la révélation: Tobie, Judith, Esther et Job.
3) Les « Sapientiaux » (du latin sapientia, la sagesse).
Le plus connu de ces livres est celui des Psaumes: c’est un recueil de cent cinquante cantiques où l’on retrouve tous les thèmes de l’Ancien Testament. Ils sont encore la base de la prière liturgique des moines et des prêtres en dehors de la messe. Le Cantique des Cantiques est une hymne à l’amour de Dieu. Il y a aussi les Proverbes, l’Ecclésiaste, la Sagesse et l’Ecclésiastique: on y trouve des maximes pour guider sa vie courante sous le regard de Dieu. Certains de ces textes ont pu être rédigés dans la société juive aisée d’Alexandrie en Egypte très peu avant l’ère chrétienne.
4) Les Prophètes. Les plus importants sont Isaïe, Jérémie, Ezéchiel; et Daniel, Baruch étant inséré dans l’ensemble des textes de Jérémie; mais il y a aussi des livres de douze « petits prophètes »:Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie et Malachie.
On pense souvent que le prophète est celui qui annonce les événements futurs. En fait ce mot signifie avant tout celui qui parle devant tout le monde. Les prophètes ont toujours dénoncé avec courage les abus de la société dans laquelle ils vivaient, appelant à se convertir et à revenir à l’observation de la loi de Moïse; ils ont prédit les malheurs qui allaient venir si l’on ne se convertissait pas; enfin Dieu leur donnait aussi de consoler ceux qui souffraient des abus ou du châtiment des abus, en annonçant la venue d’un Sauveur. Ils ont donc par avance fait le portrait du Christ, qui devait naître d’une vierge dans la descendance de David, devait souffrir pour effacer les péchés et finalement ressusciter.

II. LE NOUVEAU TESTAMENT.
1) Les écrits historiques. Dans cet ensemble on a les Evangiles de Matthieu, qui, écrit pour les chrétiens de Palestine, n’a pas besoin d’expliquer les coutumes des Juifs; de Marc, écrit probablement en reprenant la prédication de Saint Pierre à Rome; de Luc, écrit pour les Grecs, et de Jean, qui raconte un certain nombre d’événements dont il n’est pas question ailleurs et explique les choses en profondeur sans se contenter de décrire. On a en plus les Actes des Apôtres, écrits eux aussi par Saint Luc. Matthieu et Jean étaient parmi les douze Apôtres, choisis par Jésus lui-même pour enseigner et fonder l’Eglise en son nom; Marc, plus jeune que les Apôtres, vivait à Jérusalem au temps de Jésus (pour certains, il serait né peu après la mort et la résurrection de Jésus); enfin Luc était un médecin grec d’Antioche de Syrie: converti par Saint Paul, il l’accompagna dans ses missions, vint en Judée consulter les témoins oculaires des faits et gestes de Jésus et des Apôtres et les transcrivit dans ses deux livres.
2) Les Lettres ou « Epîtres ». Saint Paul fut le plus prolixe des écrivains du Nouveau Testament. Juif du monde grec né à Tarse dans le Sud de la Turquie actuelle, il avait commencé à persécuter les chrétiens de Jérusalem où il avait étudié auprès du meilleur théologien juif de l’époque; converti miraculeusement au cours d’un voyage à Damas, il a écrit ses épîtres aux Romains, aux Corinthiens, aux Galates, aux Ephésiens, aux Philippiens, aux Colossiens, et aux Thessaloniciens, toutes communautés de l’Eglise naissante qu’il avait fondées pour la plupart, et ses lettres à Timothée et Tite, deux de ses disciples devenus évêques, ainsi qu’à Philémon, un autre de ses disciples. On attribue souvent à Saint Paul aussi l’épître aux Hébreux. D’autres lettres sont attribuées, avec un maximum de probabilité, aux Apôtres Saints Jacques, Pierre, Jean, et Jude.
3) L’Apocalypse de Saint Jean. Ce texte très particulier et difficile à interpréter rapporte les visions de Saint Jean dans lesquelles il transpose dans une perspective chrétienne les passages de l’Ancien Testament qui parlent du conflit entre le bien et le mal. Cette lutte entre les Anges et les démons en lien avec les combats des hommes atteint son paroxysme au moment où le Christ va revenir.

La Bible est donc un ensemble extrêmement varié de livres dont la rédaction s’est étendue sur près de vingt siècles, depuis les premiers récits des proches d’Abraham jusqu’aux ultimes mises au point des disciples ayant accompagné Jésus sur les routes de Palestine. Les chrétiens y voient l’inspiration de l’Esprit Saint qui s’est servi de toutes sortes de situations et de cultures pour faire connaître le mystère de Dieu. Et l’on peut comparer la Bible à un fruit: l’Ancien Testament est la pulpe, le Nouveau Testament est le noyau, et l’Evangile est le germe.

Votre dévoué Paterculus
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