Erreurs fondamentales de Roberto de Mattei – première

Le Forum Catholique

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Amandus -  2016-01-20 08:53:33

Erreurs fondamentales de Roberto de Mattei – première

Vous demandez des objections. En voici une première.

Roberto de Mattei affirme : « Sergius écrivit au pape Honorius pour lui demander qu’ « à l’avenir il ne soit permis à personne d’affirmer qu’il y a deux opérations dans le Christ notre Dieu » et obtenir ainsi son appui contre Sophronius. Honorius accéda malheureusement à sa demande. Dans une lettre adressée à Sergius, il affirma que « la volonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ était seulement une, du fait que notre nature humaine a été assumée par la divinité » et invita Sophronius au silence.

Reprenons Hergenröther :
Dans sa longue explication dogmatique, Honorius fait bien voir sans doute qu’il ignore le fond du débat, mais il n’émet point d’opinion hérétique ou erronée. Il distingue très-exactement les deux natures demeurées distinctes, et ne blesse aucun dogme de l’Église. S’il parle d’une seule volonté en Jésus-Christ, c’est en ce sens seulement que le Verbe a pris la nature humaine, et non son péché, qu’il s’est revêtu de l’humanité telle qu’elle était avant la chute et sans la concupiscence, de sorte qu’il n’y a pas en Jésus-Christ deux volontés humaines contradictoires, celle de l’esprit et celle de la chair, et que la volonté humaine de Jésus-Christ se conforme, se soumet entièrement à la volonté divine. C’est ce que prouvent et les propres paroles du pape relatives à ce qu’avait dit Sergius sur la résistance de la volonté humaine à la passion, et les textes de saint Augustin cités presque textuellement par Honorius, et qui, à les prendre à la lettre, ne sauraient s’entendre dans un sens hérétique, et enfin les déclarations des contemporains compétents : l’abbé Jean, qui fut l’inspirateur de la lettre du pape saint Maxime, l’adversaire le plus résolu du monothélisme, et le pape Innocent IV.
La lettre d’Honorius ne contient aucune erreur dogmatique, mais elle n’atteste pas non plus beaucoup de sagacité et de pénétration ; c’était, en pratique, une bévue, car les ennemis de la foi allaient s’en servir comme d’une arme, contrairement aux prévisions d’Honorius, qui du reste n’était pas un Léon le Grand. Ajoutons qu’en refusant de donner une solution et en laissant l’affaire indécise, suivant le conseil de Sergius, il servait les intérêts du monothélisme. Dans le principe, on fit peu d’attention au premier (et au second) écrit d’Honorius, qui était d’une nature privée, et ce ne fut qu’après la mort de ce pape et de Sergius que les monothélites l’invoquèrent. Il n’est pas douteux qu’Honorius lui-même se fût élevé contre eux, s’il avait survécu à l’abus qu’on fit plus tard de son autorité et aux progrès de l’hérésie. Son seul dessein était de ne pas troubler l’union existante, d’empêcher le retour des subtilités grecques, de conserver la foi ancienne et de prévenir de nouvelles controverses. Le terme « d’énergie » n’était pas encore fixé par l’autorité ecclésiastique.


Il semble donc que Monsieur de Mattei sorte de son contexte la seule citation fournie d’Honorius car je ne trouve nul auteur affirmant qu’il y ait une erreur explicite dans la lettre de ce pape.
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