Volodymyr Zelenski refuse la médiation du pape

17 mai 2023

Quarante minutes. C’est le temps qu’il a fallu au pape François pour prendre acte de la décision sans appel du chef de l’Etat ukrainien : Volodymyr Zelenski, dont le pays ne cesse de compter les morts, refuse de saisir au bond la proposition de médiation du Vatican afin de mettre un terme au conflit qui ensanglante les portes de l’Europe depuis plus d’un an.

Une douche froide qui n’est pas une surprise pour les observateurs : au moment même – le 13 mai 2023 – où le souverain pontife recevait en audience Volodymyr Zelenski, le chef de la diplomatie vaticane, le cardinal Pietro Parolin, se trouvait à Fatima afin de commémorer le 106e anniversaire des apparitions de Notre-Dame aux trois pastoureaux. Une coïncidence ?

A l’issue de l’audience que lui a accordée le pontife romain, Volodymyr Zelenski a fait un bref communiqué sur ses comptes Tweeter et Telegram : « Je suis reconnaissant au pape François de l’attention qu’il porte personnellement à la tragédie de millions d’Ukrainiens. J’ai parlé des dizaines de milliers d’enfants ukrainiens déportés. Nous devons tout mettre en œuvre pour les ramener chez eux.

« De plus, j’ai demandé à condamner les crimes russes en Ukraine. Parce qu’il ne peut y avoir d’égalité entre la victime et l’agresseur. J’ai également parlé de notre formule de paix comme étant le seul algorithme efficace pour parvenir à une paix juste. La guerre étant sur le territoire ukrainien, le plan de paix ne peut être qu’ukrainien. »

Une porte qui semble se refermer

Une fermeture totale, en somme, que semble confirmer, en langage diplomatique feutré, Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les Etats, quand il affirme la « nécessité de poursuivre les efforts pour parvenir à la paix ».

Le seul terrain d’entente – s’il y en a encore un – entre le Saint-Siège et l’Ukraine, réside peut-être dans le sort des enfants ukrainiens transférés en Russie, un sujet sur lequel le pape François s’implique tout particulièrement, comme sur celui de l’échange des prisonniers.

Le lendemain, sur la place Saint-Pierre, lors de la prière traditionnelle du Regina Coeli, le pontife argentin évoquait le conflit israélo-palestinien en des termes qui pouvaient paraître constituer une réponse à mots couverts à Volodymyr Zelenski : « Avec les armes, la sécurité et la stabilité ne seront jamais atteintes, mais au contraire, tout espoir de paix continuera à être détruit. »

On notera pour finir le cadeau énigmatique que le président ukrainien a offert au successeur de Pierre : un gilet pare-balles. Faut-il y voir un clin d’œil à la troisième partie du secret de Fatima dévoilée en l’an 2000 ?

Mais il faut aussi savoir aller au-delà des mots : il est bien évident que ni l’Ukraine, ni la Russie n’admettront publiquement une médiation du Saint-Siège, surtout dans l’état actuel du front des combats et des bruits de « contre-attaque » du côté ukrainien. Ce qui laisse la possibilité d’une action réellement secrète.

En attendant, quoiqu’il en soit, il faut prier pour que cette guerre trouve sa conclusion le plus vite possible, car un nouveau bain de sang dans les semaines et les mois qui viennent, semble être la seule chose prévisible sans l’intervention de la Providence.

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