Mais cette loi protège ce qui s'y trouvait avant (même les habits...), pas du vandalisme fait par le clergé (d'abord, plus que les laïcs) depuis le concile et toujours de nos jours, dès lors que cela touche du mobilier non-protégé par la république.
Le Québec est devenu comme l'Irlande et la Belgique, la France viendra bientôt les rejoindre dans la terre brûlée. Le diocèse de Limoges ou de Nevers partout...
L'approche fonctionnaliste et iconoclaste voit encore des bancs détruits, des tables de communion, des chemins de croix, ... Les CDAS sont à cet égard constituées, souvent, d'incapables et de progressistes qui pensent qu'un bâtiment est né avec le concile.
Méditer un déjà ancien article de Jean-Michel Leniaud là-dessus.
Il y a des choses aussi qui me "débectent", comme vous dites, quand des prêtres ne disent jamais la messe à l'année dans des églises, surtout quand ils sont nombreux, quand c'est un presbytère habité par la Cté St-Martin par exemple... A Orléans, le diocèse veut encore adapter le "choeur" à la liturgie, les projets sont en discussion avec l'Etat. La chaire et l'autel IKEA sont bien suffisants. Un évêque voisin, tout ce qu'il y a de plus classique, voulut scier son autel trop large et virer les stalles ! Si l'Etat n'avait pas été là, c'était fait.
Un curé de cathédrale m'a dit un jour qu'il ne se sentait pas à l'aise en célébrant dans son église (il avait aussi une trentaine de clochers par ailleurs). J'ai compris qu'il se sentait dans un lieu trop clinquant, trop "riche". J'ai surtout compris pourquoi en ce moment il s'occupe des clandestins de Paris... comme si cette ville manquait de prêtres alors que son diocèse n'en a plus.
Des maires entretiennent leur église, mais ne peuvent pas y avoir baptême et enterrement. J'ai de nombreux cas de maires totalement désemparés et même fâchés (même quand ils ne sont pas du tout pratiquants). Et messe de rassemblement partout, alors que mon vieux curé, avec sept villages, en disant une tous les samedis soirs quelque part, une à 9 h 30 le dimanche dans un autre village et à 11 h près de son presbytère systématiquement. Chaque village avait son jour de messe le matin en semaine, et il faisait tous les enterrements.
Quand des villes de 10 000 hab. ont une seule église qui ne peut accueillir qu'une centaine de chrétiens, il n'y a pas de quoi se réjouir de la voir remplie à 11 h le dimanche ! Sans parler des gens venant des villages alentour... Cela ne fait qu'1 % de pratique.
Des majorités Nupes nous diront un jour qu'il faut donner des églises (les évêques se plieront...) à l'islam ou que les budgets ne peuvent pas tout entretenir. On voit à Paris comment Hidalgo considère son patrimoine religieux... La dame tortille pour Notre-Dame au côté du curé (qui tortille aussi...), alors qu'elle n'est en rien responsable de cette église. Mais les caméras sont là.
Dans certaines paroisses, plus de messe le dimanche puisqu'il n'y a aucune famille du village qui se déplace ordinairement (!!!). Pour la défense de prêtres, il existe des ensembles paroissiaux démentiels de 90 villages avec deux prêtres.... Les desservants tradis et les curés de ville ne savent pas leur chance d'avoir un public captif. Je sais que certains prêtres tradis sont plus sur les routes que chez eux, le dimanche.
Je rends grâce à la loi de 1905, car je ne suis pas prêt à supporter, avec deux ou trois familles, la charge des fissures qui affectent l'église de mon village. Et pour la région Centre, ce sont 25 millions ces dernières années pour les cathédrales.
Quand bien même l'Eglise serait riche, elle n'aurait pas partout le crédit scientifique et le souci de protéger, de transmettre. Quand on compare la crasse (au sol, confessionnaux, bas-côtés, panneaux d'annonce) de nos cathédrales sans parler des églises, à la propreté des églises portugaises ou des cathédrales réformées de Bâle ou de Lausanne... C'est culturel.
Il y a des curés qui vivent dans leur sacristie et qui repeignent des choses, aménagent avec soin. D'autres qui sont prêts à transformer leur église en salle de réunion, notamment pour leur maudit synode. J'ai vu récemment un immense panneau de projection devant un maître-autel XVIIe s., un arbre sec dans le choeur avec des mots débiles, une crèche sur un autel en plein mois de mai, des chaises en plastique dans des chapelles. Principale église de Pithiviers en synode, alors que d'ordinaire, grâce à la CRMH, c'était l'une des églises les mieux tenues. Le conservateur (athée) qui avait mis le paquet il y a quelques années, est tombé à la renverse de dégoût en voyant mes photos. Et mes enfants, formés à la "beauté", n'ont pas eu besoin d'explication.
clic