Il y a dans la nouvelle génération en Bretagne une forme de recherche identitaire et culturelle, qui a tendance à vouloir glorifier un passé presque mythique, par opposition à je ne sais quel sentiment d'infériorité.
Mon arrière grand père était breton, lui et ses frères ont combattu en 14-18 et pas seulement. Et on ne m'a jamais rapporté de telles histoires d'obsessions d'avoir une origine passée particulière qui les aurait rendus meilleurs que tout le monde. Comme tous, ils aimaient leur province, mais la France par dessus tout.
Quant à l'indépendance de la Bretagne, elle ne suffit pas à la qualifier d'Etat ou de Royaume. Les fondamentaux de l'Etat dans nos sociétés actuelles ont bien été initiés ou réinventés dans nos eaux par Guillaume le Conquérant en Angleterre au XIème siècle, et par les rois de France.
La petite Bretagne, longtemps presque vide, a été peuplée à partir de la Grande Bretagne, qui y a importé aussi des chefs presque claniques d'un système encore plus vieux que les vieilles monarchies des rois anglo-saxons, qui commençaient tout juste, eux, à ressembler à quelque chose. La poussée anglo-saxonne a fait passer l'eau à certains Bretons qui se sont installés dans ce qui est devenu notre Bretagne actuelle. Sur l'île, l'Heptarchie et ses royaumes aux contours variables (Northumbie, Essex, Wessex, Est-Anglie, Mercie etc), a connu encore quelques beaux jours, mais a fini elle-même par se réunir aux IXème et Xème siècles absorbée par le royaume de Wessex, formant l'Angleterre d'alors.
Après cela, il s'agissait d'un royaume avec son roi, tel que nous le concevons aujourd'hui, et non plus de plusieurs paires de roitelets éparpillés dans des provinces variables sur un reste de quadrillage romain.
La survivance en Bretagne (continentale) d'une forme monarchique antédiluvienne n'a été rendu possible que par sa position géographique. La féodalité, les défaites et les mariages ont fini par la réintégrer dans un vrai Etat.
Dans notre république, il existe encore une forme de reconnaissance pour les rois des îles Wallis et Futuna, dans le Pacifique, faisant pourtant partie de notre territoire. Il y a encore une forme de prestige là-bas attaché à ce titre. Mais ils savent bien que tout cela n'est plus que folklore. C'est aussi ce que pensent les visiteurs sur l'île, ravis de cet exotisme.
Alors je me passerai de faire la comparaison, mais en effet, certains systèmes sont amenés à s'éteindre ou à disparaître, car le monde change, et parce que le seul titre ne fait pas le pouvoir, si ce n'est localement.
Cette illusion d'indépendance passée, ou d'autonomie illusoire, pourrait très bien être appliquée à d'autres formes actuelles d'Etats qui n'en sont pas vraiment : Monaco, Andorre, le pays Quint ou que sais-je encore.
Cela ne gomme pas l'Histoire locale de quiconque que de dire qu'il faut comparer ce qui est comparable. La Bretagne est donc un attribut de la France, comme le gant est celui de la main. Il n'y a pas de quoi faire des complexes.
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