premier archevêque de Lyon à pouvoir mettre de côté ce prêtre, à une époque où la justice ne s'introduisait pas dans les affaires internes (sic) de l'Eglise.

Il y a des conseils dans un diocèse et des collaborateurs directs de l'archevêque, nommés par lui. Et le cardinal n'était pas archevêque depuis trente ans à Lyon. Il a eu des prédécesseurs, dont un président la CEF je crois.

J'ai pu donner directement mon soutien et ma prière au cardinal, je ne lui fais pas du tout la leçon et je sais aussi où il prenait parfois d'une repos, dans une abbaye hors de France. Je sais aussi où sa maman a fini sa vie et où il se rendait régulièrement, dans la chambre voisine du prêtre qui m'a marié.

Le droit a évolué, comme la curiosité de la justice.
Il y a 30 ans, si j'étais allé dire à un gendarme que telle copine d'école était tabassée, voire pire, par ses parents, le gendarme aurait appeler mes parents pour faire taire mes affabulations. Les inspecteurs d'académie n'intervenaient jamais quand un maître avait un comportement tyrannique, et j'en fus le témoin !
Moi-même, je le re-re-redis, j'ai entendu plusieurs fois un clerc tradi gueuler sur des enfants au caté. Je n'ai rien dit. Je laissais seulement le choix à mon enfant de ne plus y revenir. Et plusieurs adultes le savaient, dont un prêtre. Gueuler et lever une chaise (au moins une fois, cela se voit par la fenêtre).

Tous les évêques étaient aux abris quand le cardinal a été attaqué par la meute, sans parler de la justice. On appelle cela depuis Vatican II la collégialité. Le cardinal a agi à peu près comme 99 % des évêques français ont fait et auraient fait. Mgr Gaillot dort bien je crois. On déplaçait souvent un prêtre d'un diocèse à un autre, soit parce qu'il y avait une femme, ou la plainte verbale de parents. Ou aux études à Paris !

Que l'Isabelle de G* n'a-t-elle pas usé de sa plume et ses relations pour attirer l'attention au lieu d'attendre des décennies pour pondre un bouquin ?!

A mon avis, rares seraient les diocèses à n'avoir pas au moins un cas depuis les années 50. Mais les médias ont mis une pression supplémentaire à Lyon plutôt qu'à Dreux ou Orléans (La défense de Mgr Fort n'a pas osé faire quelques remarques à celui qui est l'honneur de l'épiscopat selon un article de Libé commandé, la veille de l'ouverture du procès. L'archevêque de Tours a même chargé Mgr Fort au tribunal ! C'est glorieux. Or le successeur de Mgr Fort a maintenu en fonction deux prêtres qui avaient un petit dossier, le même que Mgr Fort était censé avoir lu. Je suis sidéré par le manque de curiosité de la presse et je ne suis pas étonné par la curée contre Mgr Fort, qui, de surcroît, disait la messe traditionnelle et était vite émotif).

Il y a le droit des hommes, mais comme le droit de l'Eglise a totalement failli, comme son système d'officialité et de tribunaux...

Quand un prêtre est accusé à tort, il se laisse faire contre son évêque ? Il se suicide ? Il avoue pour qu'on le laisse tranquille ? Il est démis de ses fonctions par mesure de précaution et sait que tout le monde va le soupçonner. C'est invivable !

J'ai été mis aux arrêts 20 jours par un général sous une accusation (évidemment fausse) de racisme par un emploi-jeune de l'armée (musulman très doué pour ne rien faire pendant le ramadan et qui trafiquait les timbres et les CD pornos derrière son ordinateur). J'étais sur le point de le dénoncer. Il a attaqué, car il savait qu'il en allait de son salaire pendant plusieurs années. Le général (un nom célèbre chez les traducteurs de la Bible) m'a convoqué : pas de racisme dans mon service, Lieutenant !
- quoi, mon Général ?
- soit vous reconnaissez, soit je vous mets 20 jours et vous change de service, vous pouvez faire appel.
- mensonge, mensonge. J'étais avec vous, les seuls du service à aller au jubilé militaire à Rome. Vous croyez que je peux être raciste contre les Noirs ?
- dehors Lieutenant !

J'avais encore la journée pour aller saluer chaque membre du service. Un mot de soutien sur une trentaine de personnes. Ben quoi ? On obéit au général et on se fiche de la vérité. Un noir musulman de Mayotte ne peut pas dire de mensonges, puisqu'il est noir et musulman.

Transposez ce dialogue entre un évêque et un prêtre innocent. Vous pouvez faire appel ! Ah bon ? A qui, à quoi ?
Mais pendant ce temps, vous ne croiserez plus d'enfants, vous ne direz plus la messe dès dimanche, j'irai voir vos paroissiens. Etc.

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