Trois belles réponses de l'archevêque de Lyon, Mgr Olivier de Germay, par pacem tuam da nobis, Domine 2020-12-25 22:31:03 |
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sur trois points importants: liberté de culte, laïcité et mission de l'Église. Elles figurent dans l'entretien qu'il a accordé cette semaine au Figaro. Voir ici pour l'article complet et ci-dessous pour les trois questions et les trois réponses. Je me suis permis de mettre en caractères italiques les passages qui me paraissent les plus importants.
Cordialement.
Pacem tuam da nobis, Domine
Au printemps, l’Église n’a pas saisi le Conseil d’État, ce qu’elle a fait en automne. Passant d’Ajaccio à Lyon, vous avez été discret à ce sujet. Désormais archevêque de Lyon, pensez-vous que l’Église a bien agi?
Oui, car la liberté de culte est fondamentale. On comprend que son exercice puisse être momentanément limité mais en elle-même, cette liberté n’est pas à géométrie variable. Pour nous, catholiques, le culte touche à quelque chose d’essentiel.
Vous avez été au service de l’État en votre qualité d’officier de carrière puis vous êtes entré au service de l’Église: comment abordez-vous la laïcité?
Depuis les débuts de l’Église, les chrétiens ont respecté le pouvoir temporel. L’Église catholique prie chaque dimanche pour les responsables politiques. Cela dit, les relations Église-État n’ont pas toujours été limpides. La présence de l’islam aujourd’hui en France bouscule les équilibres de la loi de 1905. Récemment, M. Macron a déclaré au président égyptien: «Il n’y a rien au-dessus des hommes.» On peut comprendre ces propos ; ils manifestent la crainte qu’une partie de l’islam veuille imposer ses lois à la République. Ils sont cependant pour moi révélateurs d’un glissement. On passe peu à peu d’une laïcité comprise comme la neutralité de l’État à une laïcité dans laquelle l’athéisme serait en quelque sorte religion d’État. C’est oublier que l’athéisme n’est qu’une opinion philosophique - certes respectable - mais qui n’a pas à s’imposer. Ceux qui nient l’existence d’une cause première et supérieure au cosmos ne sont pas plus rationnels que les croyants!
La France, comme tous les pays, affronte une crise: qu’est-ce que l’Église catholique peut apporter?
La première mission de l’Église est d’ordre spirituel. Elle ne vise pas d’abord et directement la transformation du monde mais la mise en relation avec Dieu, qui nous transforme pour qu’ensuite nous transformions le monde. Bien entendu, cela ne s’oppose pas au fait que l’Église, forte de son expérience bimillénaire, apporte une véritable contribution à la réflexion commune. Elle met en lumière, en particulier aujourd’hui, le fait que l’être humain doit résister à la tentation de la toute-puissance. Il doit faire preuve d’humilité et respecter ce qui le précède, à commencer par la nature. Cela apparaît maintenant clairement avec la crise écologique. Mais les lois de bioéthique montrent qu’on ne l’a pas encore intégré pour ce qui touche à la nature humaine qui, elle aussi, nous précède.
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