Mais, comme souvent dans les milieux catholiques et spécialement, peut-être, catholiques français, vous omettez ou évacuez trop vite la dimension ethnique ou plutôt ethno-culturelle de la réalité humaine.

Comme on en a déjà parlé, vous avez tendance à limiter notre identité à une identité purement "philosophico-religieuse". C'est la raison pour laquelle vous nous parlez de Jérusalem, Athènes et Rome. Jamais n'apparaissent chez vous les racines celtiques et germaniques de la France. On sent là, si vous me le permettez, le discours d'Action Française. Car Jérusalem, Athènes et Rome, c'est très bien, mais ça ne caractérise pas que la France. et entièrement la France. Maurras était de Martigues, il pouvait sans doute, en tant que Provençal, se satisfaire de cette définition. Mais est-ce la cas d'un Breton, d'un Alsacien, d'un Flamand ou même d'un habitant de Bourges ?

En outre, cette façon de penser est l'héritière de la Renaissance, laquelle a prétendu recréer une relation directe entre nous et l'Antiquité, en oubliant, voire effaçant, toute la période médiévale. Pourtant, notre civilisation n'est pas l'héritière directe de l'Antiquité. Notre civilisation est, par contre, l'héritière directe du Moyen-Âge !

Cette façon d'exprimer nos difficultés actuelles est donc en partie vraie, mais en partie seulement. La France, elle est aussi celtique et germanique. La France, c'est le pays des Francs et les Francs étaient des Germains. Notre ami Regnum vous en avait déjà également parlé ici

Les Français souffrent d'abord de ne pas avoir ou de ne plus avoir de conscience ethnique. Ils n'ont pas vraiment d'identité. Ce sont en fait des "Hexagons", les administrés d'un Etat omniprésent qui leur a pris leur identité et qui a détruit les structures sociales et les relations sociales qui vont avec. Les Français sont des monades totalement interchangeables qui vivent chacun dans leur coin sans aucune tradition régionale. Ces traditions existent encore en Espagne ou en Allemagne, par exemple. Ce qui fait la force du Japon et des Japonais et leur imperméabilité à toute immigration, c'est la force de leur identité, de leur conscience ethnique et c'est cette force que nous n'avons pas.

Un homme, c'est une âme, mais, c'est aussi un corps. Nous ne vivons pas seulement de pain, mais aussi de pain. Le surnaturel, c'est bien, mais il se greffe sur le naturel ! Il ne faut jamais l'oublier.

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