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Réaction de l'enseignant poursuivi pour évocation de la Bible
par Cristo 2020-10-21 13:58:34
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Indre : enseignement et laïcité, une pente parfois glissante

Publié le 20/10/2020

Peut-on encore parler de religion à l’école ? « Oui, ça fait partie de l’enseignement laïque. »

L’assassinat d’un professeur, vendredi, fait resurgir la difficulté rencontrée par les enseignants au moment d’aborder le fait religieux avec leurs élèves.

Le choc, immense, provoqué par l’assassinat d’un enseignant, vendredi soir en région parisienne, laisse aujourd’hui place à des interrogations. Au-delà de l’acte ignoble, c’est l’éducation dans sa globalité qui a été chamboulée, et notamment le sens de la laïcité à l’école.

Cette question, Matthieu Faucher, enseignant, la connaît bien, elle lui a même valu pas mal de déboires judiciaires ces dernières années. Suspendu de ses fonctions à l’école de Malicornay pour avoir montré des extraits de la Bible à ses élèves, il a finalement été mis hors de cause par la justice en août 2019.

« Il y a des dissonances, au sein même de l’Éducation nationale, sur ce que signifie la laïcité. En France, le terme officiel est l’enseignement laïque du fait religieux. Certains sont farouchement hostiles au fait de parler religion, d’apporter une culture de la religion, quelle qu’elle soit. Je crois que nous avons perdu beaucoup de temps à s’interdire d’en parler. Aujourd’hui, ça nous échappe complètement et ça provoque une ignorance qui peut conduire à la violence ».

« Ne pas stigmatiser l’islam »

Le professeur, également référent national au syndicat Action et démocratie CFE-CGC, s’aperçoit qu’aujourd’hui, parler des religions à l’école est devenu difficile pour certains enseignants. « J’ai des collègues qui, terrifiés par les conséquences, amputent complètement leur programme d’histoire pour parler le moins possible du christianisme. D’autres s’autocensurent, mais de façon volontaire, par idéologie. »

Pour Patrick Bléron, formateur à l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation (Inspe) de Châteauroux, « la peur est mauvaise conseillère, et la religion ne doit pas être un sujet tabou. Nous incitons les professeurs à respecter le programme de l’école laïque ». Un programme qui n’occulte pas les religions, mais les aborde toujours d’une manière pédagogique. « Par exemple, si on s’interroge s’il faut ou non organiser une visite d’un monument religieux. La réponse est oui, bien évidemment, sans tomber dans un dogme, mais en abordant plutôt l’aspect historique, culturel et artistique du lieu. »

Mathieu Henner, lui, est professeur d’histoire-géographie au lycée Blaise-Pascal, à Châteauroux. La même matière qu’enseignait Samuel Paty, la victime de l’attentat. Il souhaite pourtant élargir le débat. « Il ne faut surtout pas stigmatiser l’islam, même si on sait qu’il existe un phénomène de radicalisation. Il m’est arrivé de me heurter à l’avis très tranché d’élèves concernant le droit à l’avortement par exemple ou la peine de mort. Ce sont des thèmes sociétaux, comme peut l’être la religion, complexes à aborder. » Selon lui, la mobilisation du monde de l’éducation après les attentats à Charlie Hebdo a été très forte. « En 2015, nous avons d’importants moyens pour aborder cette question. Avant ça, c’était un angle mort, on n’en parlait pas. Il y a eu des actions dans les écoles, des heures d’enseignement moral et civique (EMC), etc. »

Mais ça n’a pas duré, selon le délégué FSU : « Ce n’est aujourd’hui plus une priorité. Jusqu’à l’an dernier, j’avais une heure d’EMC tous les quinze jours, en demi-groupe. C’était bien, les élèves avaient le temps d’échanger, en ayant moins peur de s’exprimer. Aujourd’hui, ça se passe en classe entière, c’est tout de suite plus difficile pour le débat. » Mathieu Henner considère que le flot d’informations emmagasinées par les jeunes, du fait des réseaux sociaux, amène chez eux énormément de confusion. « L’autre jour, j’ai appris en échangeant avec mes élèves qu’une majorité d’entre eux pensait que le voile était interdit dans les lieux publics. C’est faux, ça concerne seulement le voile intégral. Je trouve qu’il y a une parole politique qui envenime certains sujets, et nous, enseignants, on paie les pots cassés. Notre rôle est de démêler le vrai du faux, et ça n’est pas toujours simple. »

https://www.lanouvellerepublique.fr/chateauroux/indre-enseignement-et-laicite-une-pente-parfois-glissante

     

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      Lire à ce sujet un chapitre de René Chiche, La désinstruction nationale par JVJ  (2020-10-21 14:19:08)


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