Ne pouvant plus chiner pendant le grand confinement, j'ai ouvert un cahier. Il se nomme le "cahier du vent". Non Luc, mon cahier n'est pas un caillon. Peut-être bien que je ferai à l'occasion un chamboule-tout avec la grammaire d'occasion. Pourquoi le forum ne ferait que de la théologie ou de la parapsychologie. La poésie pourrait trouver sa place sans risquer une contravention ou une expulsion par un huissier envoyé par un trouffion. Je donne des idées et c'est gratuit...profitez en !
J'ai ouvert ce cahier par un poème en vers libre. Je préviens. Je commence par notre drame commun à tous. Merci à ma vieille instit qui a relu et effacé quelques traces de guano..
Paris brûle t-il ?
Pourquoi brûle t-elle l'antique cathédrale ?
Et qui me dira ce mystère au coeur de la foule ?
Sinon la gargouille enflammée à la voix sépulcrale ?
Etonnée par ce feu si soudain qui gronde et roule
comme des tambours échappés redoublant de dureté
La province mobilise ses ruisseaux en renfort,
les fleuve joue des reliefs et alertent les beffrois
A Paris, la fumée encercle de stupeur le marais bourgeois
qui réveille à grand cris les députés retors
préparant un verbiage et moult périphrases
Elle flamboie de plus belle dans un cri déchirant,
la Flèche disparaît dans les siècles engloutie
rejoignant au shéol rois, pèlerins et manants,
le long des quais j'entends le sanglot des amants, des amis
la rosace tournoie, un chien esquive de justesse une chimère en fusion
Mais pourquoi brûle t-elle la plus que vive des cathédrales ?
Et qui me dira ce mystère au coeur de la foule ?
Sinon la prière des enfants pour que la foi ne s'écroule
Trois louveteaux, un castor, un totem animal
rejoints par leurs cheftaines égrenant un rosaire
Comme les flammes qui attaquent de plus belle,
l'écorce du credo se fissure en sourdine ;
les péniches se risques aux abords flamboyants
pas de touristes, ni de promeneurs, juste des bateaux de pécheurs.
L'ouvrage millénaire se disperse à tous vents comme fétu de paille
et les princes de ce monde déversent leurs vaniteuses oboles
La foule est nassée comme on parque du bétail
La colère remonte et rançonne la rue des Ecoles
Mais pourquoi brûle t-elle l'antique cathédrale ?
Quasimodo convulsionne quai Montebello
Sa salive s'écoule vers le fleuve médiéval
Le brasier s'agrandit et ça flashe, ça crépite
Autour ça s'active, ça s'invective, ça beugle en troupeau
L'archevêque se tait, s'asseoit, s'agenouille
Aux abord du cinéma "le saint Michel"
Il prie, il supplie, il appelle à l'aide les saints du Ciel
Laissant sur l'autre rive les politiques dans leur tambouille
Au cinéma on rejoue "Le crabe-tambour" et "L'honneur d'un capitaine"
Esmeralda s'est glissée dans la nuit
Offrant à Notre-Dame un joli pot de fleurs sur le petit pont Marie
Elle a regagné son taudis au dessus des toits
Retourne son sablier pour cuire ses oeufs, juste trois
Unique nourriture gagnée à l'arrachée
Dans cinq heures il fera jour
Et toujours plus chaud,
Notre-Dame recherche ses troubadours
Et notre terre se transforme en poële à frire
Car l'on ne fait rien : à en pleurer où à en rire.
Fils du Vent
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