Quelle est la portée des écrits d'Anne Soupa ? Une personne a répondu finement sur Facebook. Non sous le format d'un post, mais en réponse à un autre message (pour cette raison, je n'ai pas pu mettre le lien). En raison de sa pertinence, j'ai cru profitable de le reproduire. J'invite les liseurs à le lire:


Le problème de la crédibilité intellectuelle de madame Soupa est qu’elle ne cesse partout de se proclamer bibliste.
Or un bibliste est un historien qui accomplit un travail d’exégèse et d’herméneutique en collant au texte et en le livrant à une méthode d’analyse. Le travail de Soupa est surtout dominé par des essais et des articles de vulgarisation dans des journaux et lorsque ses ouvrages collent aux fêtes chrétiennes il s’agit surtout de méditations mais pas de l’aride et exigeant travail exégétique de bibliste. En plus, elle cherche fréquemment à relire des passages de la bible afin d’en dénoncer le caractère misogyne ou d’en remettre en question la place qu’y occupe les femmes ceci afin de mettre en accusation ce qui fait partie du corpus biblique. Bref, elle est bien davantage polémiste et son militantisme constitue un biais d’appréciation qui ne permet pas d’apprécier un travail de bibliste objectif. Cela ne signifie pas qu’elle le fasse mal, qu’elle méconnaisse la bible ou qu’elle ne dise pas des choses justes mais ce n’est pas pareil. A ce train la, Zemmour est historien aussi ?
Enfin, la seconde n’est pas soumise au système mais le critique et dans un esprit filial, ce qui n’est pas une attitude que l’on doit honnir. Et surtout, elle a bien davantage fait la preuve de son mérite dans le travail propre à sa discipline.

Donc, Anne Soupa est une militante, une polémiste, une essayiste, une journaliste, une écrivaine, qui a fait des études de théologie et puise aux travaux des biblistes mais ce n’est pas parce qu’on traite, travaille ou commente des thèmes bibliques qu’on pourrait ainsi se proclamer bibliste. On lit les ouvrages de madame Soupa pour stimuler sa réflexion, pour provoquer un regard, pour s’interroger sur ses certitudes mais on ne lit pas un travail de bibliste.
Et le danger consiste justement à s’arroger une qualité sinon un titre pour mieux asseoir la légitimité de ce qu’on dit.
Encore une fois, cela ne signifie pas que madame Soupa n’accomplit pas un travail documenté, nourri, réfléchi, pensé, et qu’elle y consacre du temps depuis de nombreuses années. Mais il serait plus légitime de dire qu’elle est essayiste plutôt que bibliste. Les mots ont un sens et, si on y prend en garde, on les laisse ensorceler notre intelligence.

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