du Vatican II:
* * * * NOUVEAU Jeudi, 7 mai 2020. « Vatican II a clairement voulu inscrire et subordonner le discours sur l’Église au discours sur Dieu : il a voulu proposer une ecclésiologie au sens proprement « théo-logique » ; mais la réception du Concile a jusqu’ici négligé cette caractéristique qualificative en faveur des seules affirmations ecclésiologiques particulières ; elle s’est jetée sur des paroles particulières qu’il était facile de rappeler et, ainsi, elle est restée en deçà des grandes perspectives des Pères conciliaires.
On peut dire quelque chose d’analogue à propos du premier texte que Vatican II a mis au point : la Constitution sur la sainte Liturgie. Le fait qu’elle était située en premier lieu a eu, au début, des motifs pragmatiques. Mais, rétrospectivement, on doit dire que, dans l’architecture du Concile, cela a un sens précis : au commencement, il y a l’adoration. Et donc Dieu. Ce commencement répond à la parole de la Règle bénédictine : « Operi Dei nihil praeponatur ».
La Constitution sur l’Église, qui suit comme second texte du Concile, devrait alors être vue comme intimement liée à la Constitution sur la Liturgie. L’Église se laisse conduire par la prière, par la mission de glorifier Dieu. Par sa nature même, l’ecclésiologie a quelque chose à voir avec la liturgie. (...) Certainement, dans l’histoire de l’après-Concile, la Constitution sur la Liturgie ne fut plus comprise à partir de ce primat fondamental de l’adoration, mais plutôt comme un livre de recettes sur ce que nous pouvons faire avec la liturgie. Entre-temps, il semble qu’il soit sorti de l’esprit des créateurs de la liturgie, occupés qu’ils sont de manière toujours plus pressante à réfléchir sur la manière dont on peut présenter la liturgie d’une manière toujours plus attrayante, et plus communicative, en impliquant activement toujours plus de gens, que, en réalité, la liturgie est « faite » pour Dieu et non pour nous-mêmes. Mais plus nous la faisons pour nous-mêmes, moins elle est attirante, et cela parce que tous ressentent clairement que l’essentiel est toujours davantage perdu. »
Cardinal Joseph Ratzinger, intervention au congrès international sur la mise en œuvre du Concile Vatican II, 27 février 2000.
Source: Pro Liturgia
Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel.
Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici.
D'avance, merci !