Le message auquel Appuleus répond montre que les actes du Saint-Père auxquels on trouve à redire peuvent être compris sans du tout porter atteinte à l'intégrité de la foi. Appuleus prétend appeller l'histoire à la rescousse pour stigmatiser la soi-disant papolâtrie. On peut toujours recommencer le même débat (qui revient à tous les six mois) sur la question de savoir si on doit obéir au pape seulement quand il définit un dogme (ou répète un dogme déjà défini comme n'importe qui pouvant lire le Denzinger pourrait faire à sa place), et rappeler à ceux qui font semblant de ne l'avoir jamais entendu dire que le magistère pontifical ne se limite pas à l'infaillibilité en matière dogmatique (définie en 1870) mais inclut aussi la primauté en matière de gouvernement (définie en 1300 par Boniface VIII, un précurseur des modernistes comme chacun sait). Au-delà de ce débat, il y a la piété filiale envers le chef de l'Église, qui clairement n'est pas là. Et ça, malheureusement je crois que c'est irrémédiable et que la réunion espérée des tradis de toutes tendances laissera échapper inévitablement, si elle peut s'accomplir, un certain nombre d'irréductibles très mal éclairés. Et ne me parlez pas de la dévotion au siège de Pierre de ceux qui ne veulent pas lui obéir, dans le même ton que les modernistes qui rendent hommage à Jean-Paul II en ignorant ses directives.