Pour ce qui est de la gravité… par Marquandier 2020-01-24 21:00:41 |
Imprimer |
18. Ne vous suffit-il pas, pour entendre l’erreur de votre principe, de voir que S. Paul se dit le premier des pécheurs pour un péché qu’il déclare avoir commis par ignorance et avec zèle ?>
19. Ne suffit-il pas de voir par l’Évangile, que ceux qui crucifiaient J.-Christ avaient besoin du pardon qu’il demandait pour eux, quoiqu’ils ne connussent point la malice de leur action : et qu’ils ne l’eussent jamais faite selon s. Paul, s’ils en eussent eu la connaissance ?
20. Ne suffit-il pas que Jésus-Christ nous avertisse, qu’il y aura des persécuteurs de l’Église qui croiront rendre service à Dieu en s’efforçant de la ruiner, pour nous faire entendre, que ce péché, qui est le plus grand de tous selon l’Apôtre, peut être commis par ceux qui sont si éloignés de savoir qu’ils pèchent, qu’ils croiraient pécher en ne le faisant pas ? Et enfin ne suffit-il pas que Jésus-Christ lui-même nous ait appris qu’il y a deux sortes de pécheurs, dont les uns pèchent avec connaissance, et les autres sans connaissance ; et qu’ils seront tous châtiés quoiqu’à la vérité différemment ?
30. Et bien me dit le père, êtes-vous content ? Il semble, repartis-je, qu’Aristote est de l’avis du p. Bauny ; mais cela ne laisse pas de me surprendre. Quoi, mon père, il ne suffit pas pour agir volontairement ; qu’on sache ce que l’on fait, et qu’on ne le fasse que parce qu’on le veut faire ? mais il faut de plus que l’on voie, que l’on sache, et que l’on pénètre ce qu’il y a de bien et de mal dans cette action ? Si cela est, il n’y a guère d’actions volontaires dans la vie ; car on ne pense guère à tout cela. Que de jurements dans le jeu, que d’excès dans les débauches, que d’emportements dans le Carnaval, qui ne sont point volontaires, et par conséquent ni bons, ni mauvais, pour n’être point accompagnés de ces réflexions d’esprit sur les qualités bonnes ou mauvaises de ce que l’on fait ! Mais est-il possible, mon père, qu’Aristote ait eu cette pensée ? Car j’avais ouï dire que c’était un habile homme. Je m’en vas vous en éclaircir, me dit mon janséniste. Et ayant demandé au père la Morale d’Aristote, il l’ouvrit au commencement du 3e livre, d’où le p. Bauny a pris les paroles qu’il en rapporte, et dit à ce bon père : Je vous pardonne d’avoir cru sur la foi du p. Bauny, qu’Aristote ait été de ce sentiment. Vous auriez changé d’avis si vous l’aviez lu vous-même. Il est bien vrai qu’il enseigne, afin qu’une action soit volontaire, il faut connaître les particularités de cette action, singula in quibus est actio. Mais qu’entend-il par là, sinon les circonstances particulières de l’action ; ainsi que les exemples qu’il en donne, le justifient clairement, n’en rapportant point d’autres que de ceux où l’on ignore quelqu’une de ces circonstances ; comme d’une personne qui voulant montrer une machine en décoche un dard qui blesse quelqu’un ; et de Mérope, qui tua son fils en pensant tuer son ennemi, et autres semblables ?
Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel. Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici. D'avance, merci !
|
231 liseurs actuellement sur le forum |