et difficile !
Je vais essayer de vous expliquer la chose:
Tout d'abord, parler d'âme, c'est parler en termes philosophiques, et pas directement en terme religieux, même si la religion vient après pour nous enseigner des choses sur l'âme.
Qu'est-ce que l'âme ? Il faut d'abord saisir une chose: L'âme n'est pas une "pièce de puzzle", un morceau, une "chose". Ce n'est pas non plus quelque chose d'extérieur à l'humain, et surajouté.
L'âme en général est "ce qui fait" l'unité d'un être vivant. Cet être vivant existe comme un tout: un lapin, cela existe, a une vie, une unité: un 1/2 lapin n'en a pas. Ce "principe d'unité" est dont présent tant que l'être est "un", et il disparaît quand l'être disparaît: c'est la mort: Ce qu'il reste: un cadavre: il a tout, sauf le principal! la vie. Il n'a plus d'unité: il peut être disséqué, abîmé de toute manière que ce soit, sans rien changer à sa nature. Pourquoi? Parce qu'il n'a plus d'âme!
L'âme n'étant pas une chose, ni "en soi" matérielle, elle n'a donc pas de lieu, ni de poids, ni de propriété physique: des propriétés physiques manifestent sa présence, mais c'est différent. Le cerveau, par exemple est indispensable à l'exercice des activité du composé vivant. Ceci n'en fait pas le lieu de l'âme.
Venons en à l'homme, cas particulier et le plus significatif. Notre "principe d'unité", c'est à dire notre âme, possède quelque chose de plus que les animaux: il s'agit d'un principe de nature spirituelle, et donc immortel ! Dès lors, quand nous mourrons, ce "principe d'unité" ne jouera plus son rôle vis à vis du corps -le corps étant la partie "matérielle" de l'homme vivant: Comme pour l'animal; il reste un "cadavre", mais il reste aussi séparément cette âme, qui ne retrouvera sa plénitude opératoire (et là, nous quittons la philosophie pour la théologie) qu'au jugement dernier, ou l'âme retrouvera son union avec un corps. Notre âme a par nature besoin des sens pour arriver à "comprendre": l'homme forme profondément un tout: âme est corps. En philosophie, on dit qu'elle saisit l'intelligible (ce qu'il y a à comprendre) dans le sensible.
La notion d'âme a été philosophiquement dégagée et affinée par les philosophes de la Grèce antique, en particulier Aristote. Elle a été approfondie par Saint Thomas d'Aquin, et fait maintenant partie de la "philosophia perennis" la saine philosophie dont on ne peut s'écarter sans témérité comme l'on dit plusieurs papes.
Une autre école ancienne de philosophie, l'idéalisme a une vision différente de l'âme, à la suite de Platon, et la voit comme une entité "autonome", associée mais séparable du "corps", vu parfois comme une prison. Ce n'est pas ce qui est retenu habituellement par l’Église.
J’espère vous avoir - avec mes mots- traduit ainsi les principes qui permettent de voir ce qu'est l'âme, dans son sens le plus profond, à la lumière de Saint Thomas d'Aquin.
Le vocabulaire que vous énumérez ensuite est plus ambivalent. Parfois, un terme signifie un point de vue restreint ou simplifié sur un être humain: C'est l'homme est intelligent, pas l'âme ou le corps, qui j'espère vous l'avoir montré n'existent pas "en soi". Par exemple: un homme est très intelligent, il subit un dramatique accident et devient un "légume", comme on dit vulgairement. Alors, vous voyez bien que cet homme, puisqu'il est encore vivant reste ce qu'il est: âme et corps tant que la vie est présente. Et c'est ce principe spirituel qu'il garde profondément dans sa nature qui fait que la vie reste sacrée, du commencement à la fin, et c'est ce qui fait que l'on ne devait pas tuer Vincent Lambert ! Vous voyez que cela va très loin.
Bien à vous.
Philippilus