Ce n'est pas la richesse le problème mais les circuits économiques.
Imaginons, par exemple, que l'IOR blanchisse directement ou indirectement des dollars au profit d'intérêts iraniens quelconques, même sous prétexte d'aide aux fidèles orientaux. Le Donald pourrait exiger le débranchement bancaire du Vatican au nom des embargos.
Or, la situation financière du Saint-Siège est bien plus fragile aujourd'hui qu'il y a cinq siècles. A l'époque, en effet, les finances étaient déconcentrées dans les maisons cardinalices. Le trésor était vide mais le Sacré-Collège pouvait pourvoir à la réfection de la papauté.
De plus, le capital était constitué d'or, de terre et d’œuvres d'art: c'est-à-dire d'actifs réels de réserve ou de rapport. Aujourd'hui, les actifs financiers n'existent que s'ils sont mis en circulation. Si on les bloque, ils ne valent instantanément plus rien!
L'autre fragilité est l'extrême centralisation de l’Église Romaine. Le monopole des investitures et l'amovibilité de pratiquement toutes les charges, ont pyramidé la hiérarchie. A la haute époque où il n'y avait nul limite d'âge ou de durée de mandat, on pouvait plaider un exercice libéral des fonctions. De fait, chaque curé et chaque évêques agissaient comme des indépendants confédérés. Depuis les deux derniers siècles, on est passé du régime de la franchise, où chacun était responsable de ses fesses, à celle de la multinationale à chaine de commandement vertical.
Et le péril est potentiellement monstrueux. Avec les cochonneries du clergé mais aussi avec l'impéritie comptable, on risque de déclarer toute l’Église organisation criminelle. Et là, c'est la fin des haricots: la souveraineté de la cité du Vatican ne pèsera pas bien lourd!
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