Ne me lancez pas sur Benoît XIII !!!!!!!!!!

Les listes des papes sont modifiables et ont été encore modifiées au début du siècle dernier pour virer Alexandre V et Jean XXIII.

Clément VII et Benoît XIII ont été papes, Jean XXIII aussi (en 1410 !), Félix V, c'est ainsi.
Les historiens sont prioritaires sur toute liste des papes gérée depuis Rome.

Lisez en Français les travaux universitaires de Paul Payan, Armand Jamme et Hélène Millet, pour commencer.

Ce n'est pas une association ou le très apprécié Jean Raspail qui pourront changer quoi que ce soit...

On a déjà bien du mal à ne plus utiliser, chez les universitaires, le terme d'antipape pour les deux papes de l'obédience avignonnaise. Et des spécialistes du Grand Schisme trouveront aussi des arguments pour maintenir les anticardinaux et antipapes...

J'ai lu dans le texte relayé de Chicoutimi des trucs très subjectifs et même faux. Nous ne sommes pas devant un tribunal et ce ne sont pas les historiens qui vont argumenter (et les théologiens sans parler des autres n'y connaissent rien). Dieu se débrouille avec Benoît XIII.
Ce n'est parce que Benoît XIII a envoyé vainement des centaines de bulles que cela en fait quelqu'un de courageux (notion par ailleurs sans intérêt).

Le concile de Pise a d'ailleurs eu tout le mal du monde à faire croire qu'il était un... concile. Cela ne tombe pas du ciel ! Ce fut un coup de force que de faire croire qu'il était autorisé, convoqué par des cardinaux rebelles à leur pape respectif, à déposer les deux papes et à en élire un autre ! (un troisième, pour les historiens).
Lire Hélène Millet, mais il faut vraiment le faire !
Et pardonnez-moi, ce n'est pas après l'avoir lue que le lecteur pourra se dire spécialiste du dossier (appel à l'humilité pour moi et pour tout le monde quand on lit deux bouquins sur un sujet et que l'on pense avoir fait le tour...).

Le concile de Constance fit élire Martin V avec des électeurs qui n'étaient pas des cardinaux... Cela aussi, c'était plus que limite-limite ! Ah la Sainte Eglise en a connu...

Ceci, pour ceux, très nombreux, qui ne lisent pas les bons articles sur le Grand Schisme !

"Il fallut attendre 1947 pour qu’à la suggestion de l’historien et archiviste de l’Église, le cardinal Angelo Mercati, la liste officielle des papes publiée dans l’Annuario pontificio élimine les deux papes « pisans », ce qui autorisa ensuite Angelo Roncalli à prendre le nom de Jean XXIII. Jean XXIII fut considéré comme antipape dès sa déposition, mais Alexandre V ne le rejoignit dans cet opprobre qu’à partir de 1947. Ainsi, c’est encore l’historiographie qui est à la source de la confusion sémantique. Historien de l’Église italienne du XVIe siècle, Roncalli n’ignorait pas qu’un pape s’était déjà appelé Jean XXIII. Il avait pu voir dans le baptistère de Florence son tombeau commandé entre 1425 et 1430 par Cosme Médicis. L’épitaphe du tombeau intacte de Baldassare Cossa ne taisait pas son histoire éminente et mouvementée, puisqu’après sa déposition, Cossa s’était réconcilié avec Martin V qui lui avait donné le titre de cardinal évêque de Tusculum. L’inscription proclamait toujours en gros caractères son nom de pape avec les trois premiers mots sur la première ligne : IOHANNES QUONDAM PAPA / XXIII OBIIT… "

A. Mercati, « The new list of the popes », dans Mediaeval studies, t. 9, 1947, p. 71-80

Les clercs de Bourges, par exemple, n'ont jamais mutilé les vitraux aux armes de Clément VII et de Benoît XIII que l'on peut toujours voir dans la cathédrale. Pas de damnatio memoriae. Ces papes ont été papes, point. Et Benoît XVI comme Jean XXIII - Roncalli le savaient parfaitement.

Méfions-nous des révisions de révisions de révisions.
Dans le canon romain, il n'est pas certain que Lin, Clet, Clément etc aient eu une existence... historique. Et après ?!

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