Traduction d'un article du Catholic Herald:

L'ordination de ''femmes diacres'' nuirait gravement à l'Église

par le Père Alexander Lucie-Smith

Le 25 janvier 2019

Ce changement constituerait une rupture décisive avec la tradition sacrée et conduirait à un exode du service du clergé.

''Vous pourriez être pardonné de penser que la dernière chose dont l’Église a besoin à l’heure actuelle est davantage de confusion, de doutes et de débats au sujet de la doctrine, mais tout le monde ne partage pas ce point de vue. En particulier, quatre membres de la commission du pape chargée d’examiner la question des ''femmes diacres'' ont donné une conférence à l’Université Fordham dans le but de nous amener à réfléchir à cette question urgente (à leurs yeux). En effet, la professeure Phyllis Zagano, une défenseure de longue date des ''femmes diacres'', révèle: "C'est à l'Église de faire du bruit", tout en prévenant que "retarder une réponse positive" sur le point de savoir si les femmes peuvent devenir diacres "est une réponse négative . ”La conférence Fordham est sans aucun doute la salve d'ouverture de beaucoup plus de bruit à venir.

La commission du pape sur la question découle d’une demande faite par une religieuse lors d’une réunion en 2016. L’article cité ci-dessus représente un résumé fidèle de la question à ce jour. Mais il y a certaines observations à faire.

Tout d’abord, cette question du diaconat féminin a été soulevée à maintes reprises, espérant à chaque fois une réponse positive qui n’a pas encore été donnée. Cela semble être le modus operandi de ceux qui veulent un changement dans l'Église. Continuez à demander, jusqu'à ce que vous obteniez ce que vous voulez. C'est la méthode adoptée par les théologiens allemands qui ont demandé au moins quatre fois que les divorcés et remariés soient admis à la Sainte Communion; et ils ont continué à demander, même lorsque Saint Jean-Paul II a donné une réponse négative très claire dans Familiaris Consortio.

Deuxièmement, comme c'est toujours le cas en théologie, la question posée n'est jamais une question simple, car elle soulève de nombreuses autres questions connexes. La question des ''femmes diacres'' ne peut pas être considérée isolément et ne peut être dissociée des autres problèmes avec lesquels elle est imbriquée. Cela soulève des questions très importantes sur la tradition. Nous n’avons pas eu de femmes diacres depuis très longtemps, si jamais nous en avons eu; leur introduction représenterait maintenant une grave violation de la tradition, une innovation. Encore une fois, si nous avions déjà eu des ''femmes diacres'', étaient-elles des diacres au sens moderne, en d'autres termes, étaient-elles des personnes ordonnées et des personnes dans l'état clérical?

La réponse à ces questions, de mon point de vue, est non dans tous les cas. Je suis tout à fait convaincu que la célèbre Phoebe mentionnée dans la lettre aux Romains à 16: 1 n'était pas diacre au sens où l'était saint Étienne, mais plutôt une servante de l'église de Cenchreae. De plus, elle est un exemple isolé et il semble exagéré de reconstruire toute une tradition perdue sur ses épaules. Et si la tradition était perdue, cela ne vous dit pas quelque chose?

Cependant, mis à part les preuves historiques, dont l'interprétation ne fera jamais l'objet d'un accord total, le nœud réel réside dans ceci: les ''femmes diacres'' sont-elles ou étaient-elles comprises comme étant commissionnées ou ordonnées sacramentellement? Le diaconat féminin faisait-il partie du sacrement de l'ordre? C'est sur point que tout repose.

Il est regrettable qu'il en soit ainsi, car nombreux seront ceux qui penseront qu'il s'agit d'une réduction de la question à une minutie. Mais le sacrement de l'ordre est un. Cela me semble un point très évident. La question des ''femmes diacres'' pose la question de l'ordination féminine en tant que telle.

Si l’Église commissionnait des femmes afin de servir comme diaconesses (instituées), de la même manière que l’Église anglicane a fait), semblable à la manière de mandater des ministres extraordinaires de l’Eucharistie, cela poserait des problèmes de prudence. Y a-t-il un besoin? Cela créerait-il de nouvelles attentes? Etc. (L’exemple de la Communion anglicane est instructif.)

Si l’Église ordonnait des femmes en tant que diacres (ordonnées) - ordonnées dans le même sens que l’ordination sacerdotale - ce ne serait alors que révolutionnaire. Cela signifierait un clergé féminin et détruirait toute objection cohérente vis-à-vis des femmes prêtres et évêques. Si cela devait arriver, les conséquences seraient graves. De nombreuses églises locales ne l'accepteraient jamais; et même dans les pays où les conditions culturelles pourraient le rendre acceptable pour beaucoup, de nombreux prêtres actuellement en service trouveraient leur foi dans l'unité des ordres ébranlée. En effet, tout comme l'ordination des femmes a provoquée un exode du clergé de l'Église d'Angleterre, l'avènement de ''femmes diacres'' ordonnées amènerait sûrement de nombreux prêtres en service à se retirer du ministère actif.

Crux rapporte:

''À la fin de l’événement, un membre du public a interrompu, incitant les panélistes à se prononcer sur l’ordination des femmes à la prêtrise. Les panélistes ont toutefois insisté sur le fait qu’il n’était pas utile d’essayer de confondre les thèmes de l’ordination des femmes pour le sacerdoce et le diaconat.''

Je suis désolée d'avoir été si inutile, mais la question de l'ordination des femmes au diaconat est intimement liée à leur ordination sacerdotale. Sinon, je doute que quiconque veuille en discuter. Mais c'est quelque chose que ses défenseurs ne veulent pas que vous entendiez.''

Source

     

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