en mémoire, tout aussi horrifiantes.
Les pompes funèbres sont devenus les cérémoniaires.
Sur le cercueil de l'abbé Fumery à Orléans le mois dernier, il y avait des litres d'eau bénite, une aube mouillée et sa photo !
Les pompes funèbres ont pris la parole pour remercier, indiquer le sens pour aller bénir... Parfois, ce sont eux qui apportent l'encensoir et presque toujours, ce sont eux qu'il faut contacter en premier, avant le prêtre (les affaires marchent bien).
Et j'entends d'ici les prêtres et les laïcs "en mission" me dire qu'il vaut que mieux que ces gens passent par l'église, que le contraire, quitte à ce que soit le cirque...
Quand il n'y a pas de messe, on peut tout faire.
Et même quand il y a messe, les discours, les chants imposés par la famille...
Souvenir d'une chère organiste de paroisse, très pieuse, qui avait demandé le Magnificat en latin au départ de son cercueil (cérémonie sans messe par le curé, ancien prêtre ouvrier, très énervé).
Ce dernier a lancé son CD de flûte traversière à l'envoi, je suis allé l'éteindre et la jeune organiste (aujourd'hui carmélite) a lancé le Magnificat que deux tiers de l'église chantèrent. Mais le curé a été furieux. En revanche, si on avait demandé une musique de daube ou antichrétienne, on l'aurait eue.
En certains diocèses, la messe ayant été interdite ou supprimée à coup d'argumentaires théologiques et sacramentels (minables), il est vrai que le prêtre, après tout, n'a plus rien à y faire.
Mais pourquoi le prêtre baptise-t-il encore ?
Que les diacres se remuent...
J'ai entendu à des obsèques de jeunes, du hard rock, du heavy metal (ont je ne suis pas le spécialiste, mais qui a fait pleurer la mère et la soeur d'un jeune défunt tant cela les blessait), Le temps des cerises, des chants de la Commune, Etoile des neiges et j'en oublie (tous les chants débiles de comédie musicale ou sirupeuses). Comme les chants des funérailles dans la forme ordinaire sont à peu près évasifs et changent au gré des feuilles, il n'y a pas moyen d'entendre In Paradisum ou le De Profundis en dehors des concerts et de nos salons...
J'en suis venu à m'interroger sérieusement sur ma présence le jour des obsèques de mes propres parents : dans leur paroisse, ce sont des laïcs qui ont tout en main, le jeune curé refuse les obsèques et il n'est pas certain qu'un ami prêtre soit bien accueilli.
Dès lors, je ne vois vraiment pas ce que j'aurais à faire dans ce cirque.
Il vaut mieux être à une messe le jour même.
Je me vois assez bien arriver uniquement au moment de la mise en terre, non sans avoir pris la parole au début de cette... célébration de la Parole.
S'il faut être là pour la famille et la galerie, cela me paraît totalement déplacé.
Pour fréquenter des catholiques solides des campagnes de 70 ans (qui ont connu l'ancien temps), je peux attester qu'ils sont passés à autre chose : les laïcs missionnés par l'évêque et le curé "font cela" aussi bien sinon mieux que les curés.
Ce matin, une des vieilles dames disait, à une minute du début de la messe, très fort, au diacre : "ben pourquoi que tu t'es mis en rose bonbon ?! sur mon Prions en Eglise, c'est violet !!!" (et de faire rire les vieilles autour). La messe n'était pas commencée que j'avais déjà envie de m'en aller, et surtout d'insulter cette dame. L'excellentissime jeune curé s'est justifié, non sans son humour habituel (le rose n'avait rien de politique), sur la couleur au tout début de la messe, mais allez faire comprendre le dimanche de Gaudete à des conciliaires endurcis et obtus (et incultes). J'exclus du lot tous les enfants de l'assemblée et les gens de moins de 60 ans qui n'ont à peu près rien reçu (dès lors qu'ils se taisent avant, pendant et après la messe).
Les obsèques catholiques étaient un sommet de la vie du chrétien.
En trente ans, ce n'est devenu plus rien dans bien des endroits (et on ose demander 200 euros et plus !).
Des amis prêtres continuent d'être là, et même de visiter la famille et d'aller jusqu'à l'inhumation. C'est un moment unique de toucher des personnes très éloignées de l'Eglise. Et même si ces gens s'en moquaient, il y a l'âme du défunt.
C'est un sujet qui m'est très cher et sur lequel je me fâcherais très vite.
L'Eglise en France s'en moque à peu près totalement, en dehors de quelques prêtres, évêques et fidèles.