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Entretien de LifeSiteNews avec M. Martin Mosebach : l’écrivain renommé en Allemagne insiste sur le fait que les catholiques disposent d’un « droit moral » de réponse du pape aux « Dubia »
par Limousin 2017-01-26 14:05:12
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Je vous donne ma traduction, mais je ne suis agréé par les tribunaux comme interprète. Les lecteurs rectifieront au besoin en accédant à la version anglaise de ce texte, publiée par le site LifeSiteNews, ce 23 janvier. J’ai jugé utile d’insérer des crochets mentionnant des ajouts, pour en faciliter la lecture en langue française.

On lira utilement, un entretien réalisé il y a un an avec l’écrivain célèbre, pour le compte de « Christ und Welt » (groupe « Die Zeit »), tirant un premier bilan du pontificat de François 1er. J’en ai réalisé une traduction que je tiens à la disposition des lecteurs (s’adresser au modérateur du site pour que celui-ci prenne mon attache, anonymat oblige).

On lira enfin sa déclaration retranscrite par « Paix Liturgique » au début de ce mois, à l’occasion des dix ans du pèlerinage « Summorum Pontificum » qui se tiendra à Rome en septembre prochain.

Bien entendu ces trois déclarations et entretiens sont à lier pour connaître son approche de fidèle dans la crise de gouvernement papal que nous connaissons à l’heure actuelle (que nous subissons, il vaut mieux dire).





LifeSiteNews, M. Jan Bentz (ci-après LSN) : M. Mosebach connaissez au moins l’un des cardinaux signataires des Dubia ?

M. Martin Mosebach (ci-après, MM.) J’en ai rencontré trois à plusieurs occasions. Il ne fait aucun doute que les quatre cardinaux [signataires des Dubia] constituent une sorte d’élite au sein du collège des cardinaux. Trois d’entre eux ont été des évêques diocésains sur une longue période pendant laquelle ils ont défendu l’Église sans crainte dans les États les plus risqués [pour cette sorte de témoignage]. Le cardinal Brandmueller est un historien brillant qui opte pour une approche sceptique [de l’histoire], ce qui lui permet de considérer la situation présente avec autant de recul que ce que l’on peut dire du passé. C’est un don que l’on trouve rarement chez ces collègues.

LSN : Les cardinaux ont reçu les qualificatifs de « schismatiques » ou de « renégats ». Quel est votre avis ?

MM. : [Comme] c’est curieux, ces reproches viennent de la Curie, que l’on connaissait auparavant comme pratiquant un style curial marqué par la prudence. Il semble qu’il faut adieu à cette tradition qui était fort précieuse.

LSN : La réponse aux questions ne devrait pas être difficile à donner, pour un catholique. Mais pourquoi le pape François n’y répond-il pas ?

MM. : Je ne veux pas entrer dans ce monde de la spéculation depuis qu’il semble que le Saint-Père développe une personnalité fantasque et inconstante, marquée d’une volonté qui cherche le merveilleux (« wondrous » dans la version originale). Cela déclenche cependant des spéculations sur son silence, ce qui donne accroire qu’il se laisse aller à l’esprit du temps (,,Zeitgeist’’, aussi dans la version originale) au dépens de l’Église alors qu’au même moment, il se garde bien de s’exprimer explicitement contre la tradition de l’Église, de telle sorte que tout le monde s’y retrouve dans les mots qu’il emploie et s’en satisfait.

LSN : L’Église catholique en Allemagne se montre souvent très « sélective » pour faire réception des directives venant de Rome. Est-ce que les Dubia peuvent avoir des effets, même dans ce pays ?

MM. : C’est pour cette raison que l’on se trouve dans une situation dramatique à présent : pour les conférences épiscopales du Canada et des Philippines, ainsi que chez plusieurs évêques en Allemagne, ces Dubia [ne sauraient] exister à l’appui de l’interprétation de l’exhortation Amoris Laetitia. Les uns et les autres expliquent que le document papal se débarrasse de toute restriction relative à l’admission des sacrements. Faisant face à cette interprétation de l’Exhortation, qui est omniprésente de toute apparence, une interprétation qui requiert de souligner purement et simplement son ambiguïté, la présentation faite par les quatre cardinaux des Dubia, c’est-à-dire en forme de questions posées apparaissent extraordinairement respectueuses voire policées, surtout si l’on le place du point vue d’autres interprétations [qui n’ont pas cette caractéristique].

LSN : Qu’attendez-vous de la « correction fraternelle » annoncée par le cardinal Burke ?

MM. : Je ne sais pas si ce pape aura cette façon distinguée (« eminence », dans la version originale) que marqua son prédécesseur, Pie XI, qui eut le courage de dire crânement : « Il Papa ha sbagliato » (le pape s’est trompé, commis une faute) lorsqu’on lui rappela qu’il avait une erreur. Mais si le pape François – et cela est probable – tâche de feindre de ne pas connaître les Dubia de façon continuée, alors cela entraînera un dommage pour son autorité, un dommage sans fin. Le résultat devrait être pour le moins le suivant : le Magistère le plus élevé de l’Église ne sait plus comment s’exprimer clairement, n’est plus en mesure de répondre aux incertitudes, et se débarrasser de tout doute. Et de la sorte, il deviendra plus évident qu’aucune personnalité – aussi géniale soit-elle – ne pourra se trouver dans la papauté (version originale : « is up to the Papacy ») si elle ne se conforme pas à la tradition.

     

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 Entretien de LifeSiteNews avec M. Martin Mosebach : l’écrivain renommé en A [...] par Limousin  (2017-01-26 14:05:12)
      Mosebach est toujours très intéressant ! par Jean-Paul PARFU  (2017-01-26 16:01:13)
          En effet, il faut louer l'esprit de synthèse de M. Mosebach par Limousin  (2017-01-26 16:30:47)


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