Platon dans le Phédon place ses paroles dans la bouche de Socrate :
« Dis-nous donc, Socrate, sur quoi l’on peut bien se fonder, quand on prétend que le suicide n’est pas permis.
Pour ma part, pour en revenir à ta question de tout à l’heure, j’ai déjà entendu dire à Philolaos, quand il séjournait parmi nous, et à plusieurs autres aussi, qu’on n’a pas le droit de se tuer.
Mais de précisions sur ce point, personne ne m’en a jamais donné aucune.
Il ne faut pas te décourager, reprit Socrate, il se peut que l’on t’en donne.
Mais peut-être te paraîtra-t-il étonnant que cette question seule entre toutes ne comporte qu’une solution et ne soit jamais laissée à la décision de l’homme, comme le sont les autres.
Étant donné qu’il y a des gens pour qui, en certaines circonstances, la mort est préférable à la vie, il te paraît peut-être étonnant que ceux pour qui la mort est préférable ne puissent sans impiété se rendre à eux-mêmes ce bon office et qu’ils doivent attendre un bienfaiteur étranger.
Alors Cébès, souriant doucement :
« Que Zeus s’y reconnaisse, » dit-il dans le parler de son pays.
« Cette opinion, ainsi présentée, peut paraître déraisonnable, reprit Socrate ; elle n’est pourtant pas sans raison.
La doctrine qu’on enseigne en secret sur cette matière, que nous autres hommes nous sommes comme dans un poste, d’où l’on n’a pas le droit de s’échapper ni de s’enfuir, me paraît trop relevée et difficile à élucider ; mais on y trouve au moins une chose qui est bien dite, c’est que ce sont des dieux qui s’occupent de nous et que, nous autres hommes, nous sommes un des biens qui appartiennent aux dieux.
Ne crois-tu pas que cela soit vrai ? »
Où l'on voit que pour ces philosophes païens le suicide est une impiété parce que nous autres hommes nous nous appartenons pas. Dans ce domaine un rayon de la vérité éternelle parvenait à les éclairer sur un point essentiel.
Bien sur pour nous chrétiens la plénitude de la révélation nous ouvre un horizon infini et éternel.
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