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échec de la "messe indienne" en fait une liturgie "brahmanisée"
par Presbu 2011-05-23 14:48:10
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information très significative: l'inculturation liturgique poussée par quelques technocrates catholiques de haute caste n'intéresse absolument pas les catholiques lambda du Nord et du Centre de la République Indienne, habitués à la culture liturgique latine. À peine mise en circulation, il faut déjà la renouveler comme un banal article de mode.
Les modernos essaient de d'en consoler en relançant la "théologie indienne" sur une base philosophique non-aristotélicienne et donc non-thomiste, refusant le principe de non-contradiction.

22/5/11 - 17 H 50

Le christianisme en Inde se veut davantage romain

Les théologiens catholiques indiens se retrouvent cette semaine à Bangalore. Le P. Elias Moses, membre du NBCLC, « laboratoire » d'inculturation, célèbre la « messe indienne ». Nombre d'entre eux travaillent à l'« indianisation », en particulier sur le plan liturgique. Une réflexion est en cours pour renouveler la « messe indienne », qui n'attire plus guère les chrétiens et reste fortement marquée par l'influence des rituels brahmaniques.

Derrière une table basse, le prêtre a revêtu un châle orangé. Lentement, il procède au triple geste de l'arati pour offrir fleurs, encens et feu, tandis que l'assistance entonne une mélodie d'inspiration brahmanique, « Ôm shuddhaya namaha... » (« Nous te louons, Toi le très Saint »), accompagnée au sitar.

Tous les mercredis soir, une « messe indienne » est célébrée dans la chapelle en forme de temple hindou du Centre national biblique, catéchétique et liturgique (NBCLC) de Bangalore. Ce soir-là, comme souvent, la messe indienne n'attire pas grand monde. « Seulement quelques religieuses du voisinage et des étrangers de passage », regrette le P. Cleophas Fernandes, directeur du NBCLC.

Fondé en 1967 par la Conférence des évêques d'Inde afin d'« indianiser » la foi chrétienne, c'est-à-dire de l'enraciner dans la culture indienne, le NBCLC a permis à des milliers de prêtres et de laïcs de toute l'Inde de donner à leur christianisme un visage plus authentiquement indien. « Célébrer ainsi permet de rejoindre profondément ses racines indiennes ; tout prend un sens différent, davantage tourné vers la nature, le cosmos », s'enthousiasme le franciscain Elias Moses, jeune membre de l'équipe du centre.

En 1969, le Vatican autorise « 12 éléments d'adaptation » en Inde

Et d'expliquer l'hommage de l'arati qu'il a pratiqué en début de célébration, comme le font les hindous en guise de prière matinale domestique : « Les pétales de fleurs représentent l'humanité du Christ, la flamme ou la lampe à huile, sa divinité, et l'encens, tel un onguent, signifie sa résurrection. »

En 1969, le Vatican avait autorisé « 12 éléments d'adaptation » pour ces célébrations indiennes, telles la salutation avec les mains jointes devant le nez pour remplacer la génuflexion et l'échange de paix, ou l'utilisation d'encens, de fleurs et de lampes à huile. « Une semaine par an, nous y envoyons nos séminaristes pour qu'ils découvrent cette liturgie », confirme le P. Joseph Titus, enseignant de théologie au séminaire Saint-Pierre de Bangalore.

Mais, depuis ces dernières années, les Indiens chrétiens préfèrent le rite romain, avec servants d'autel et surplis en dentelles. « Ils y sont habitués et n'aiment pas changer », poursuit le P. Fernandes. De plus, les chrétiens originaires des basses castes ne se retrouvent pas dans la « messe indienne », inspirée par les rituels de purification brahmaniques et utilisant le sanscrit, langue morte propre aux brahmanes.

Une « sanscritisation » mal perçue par la majorité des chrétiens d'Inde

Cette « sanscritisation » (terme désignant l'élévation sociale des Indiens des basses castes) en liturgie est mal perçue par la majorité des chrétiens d'Inde, à 60 % chrétiens dalits. Quant aux chrétiens engagés dans le dialogue interreligieux, ils reprochent à la messe indienne de ne pas tenir assez compte non seulement des autres religions présentes en Inde (jaïnisme, sikhisme...) mais surtout des Églises catholiques syro-malankare (de tradition syrienne) et syro-malabare (de tradition chaldéenne).

Ces Églises propres à l'Inde du Sud ont d'ailleurs refusé de participer à la réflexion, lancée en septembre en 2010 par la Conférence épiscopale de l'Inde, en vue de repenser entièrement la messe indienne dans une « culture plus proche de la base ».

Une première réunion de travail était prévue en mai avec l'équipe du NBCLC de Bangalore, mais elle a été repoussée en septembre. Du coup, elle se tiendra après la rencontre des théologiens catholiques indiens qui s'ouvre lundi 23 mai, pour la deuxième fois de l'année.
« Rome a des problèmes avec nous »

En janvier déjà, 26 théologiens de l'Association des théologiens indiens (ITA) et 29 représentants de la Conférence des évêques de l'Inde se sont retrouvés à l'université médicale Saint-Jean de Bangalore, en présence, pour la première fois, d'une délégation de la Congrégation pour la doctrine de la foi du Vatican.

« Nous avons pu parler directement, sans intermédiaire et dans la confiance », estime le P. Jacob Parappaly, président de l'ITA. Il n'hésite pas à qualifier cette rencontre de janvier de « tournant historique » ! Une manière de dire qu'un tel dialogue n'existait plus depuis longtemps.

De fait, la théologie indienne a parfois été regardée avec suspicion ces dernières années. « Avec Rome, certains d'entre nous ont des problèmes. Ou plutôt, c'est Rome qui a des problèmes avec nous », sourit le jésuite George Gispert-Sauch, professeur émérite d'indologie au centre théologique Vidyajyoti de Delhi.

La théologie indienne, une des plus prometteuses dans le monde

Cette théologie indienne est pourtant considérée comme l'une des plus prometteuses dans le monde, notamment dans ses deux principales branches de « théologie dalit », théologie de libération spécifique à l'Inde et d'« indologie », théologie de l'indianisation. Deux branches liées puisqu'elles cherchent à répondre à la pauvreté et au pluralisme religieux de l'Inde, tout en tenant compte de sa richesse philosophique et mystique.

Sur le fond, la pensée indienne n'est pas tant marquée, comme en Occident, par le principe de contradiction et l'analyse, que par la recherche des similitudes et la synthèse. « Un hindou ne voit pas de contradiction à prier Jésus et Krishna », rappelle le jésuite Noël Sheth, professeur de philosophie indienne à l'Institut pontifical de Pune (État du Maharashtra).

Dire Jésus-Christ dans cette riche culture indienne revient donc, aux yeux de beaucoup, à plonger dans l'advaïta, le principe de non-dualité hindou. Un travail que d'aucuns comparent à celui des premiers chrétiens pour dire la foi dans la pensée grecque. « C'est tout aussi essentiel pour l'avenir de l'Église que la formulation par saint Paul du Christ Logos », s'enthousiasme le jésuite Michael Amaladoss, directeur de l'Institut du dialogue avec les cultures et les religions à Chennai (Madras). Pour lui, nul doute que les théologiens indiens y parviendront... « d'ici à vingt-cinq ans ».

CLAIRE LESEGRETAIN, en Inde

http://www.la-croix.com/Religion/S-informer/Actualite/Le-christianisme-en-Inde-se-veut-davantage-romain-_EP_-2011-05-22-617694

     

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