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Fin de l'Histoire Imprimer
Auteur : Lawrence Wargrave
Sujet : Fin de l'Histoire
Date : 2004-09-10 23:57:11

Trois petits nègres s’en allèrent au zoo, un ours de l’un fit la peau - n’en resta plus que deux.

Deux petits nègres se dorèrent au soleil, l’un d’eux revint vermeil – n’en resta plus qu’un.

Un petit nègre se retrouva tout esseulé, se pendre il s’en est allé – n’en resta plus… du tout.


Ils firent lentement les cent pas dans l’espoir que des secours arriveraient avant qu'il ne les tue. Il s’exclama soudain. Rejeté par la mer, son Korps gisait coincé entre deux rochers. On l'aurait presqu'oublié. Il n'avait pas rejoint l'île avec les autres. Il en restait toujours trois.

Son compteur s'était du même coup bloqué à 711.

Leurs yeux se croisèrent. Ils décidèrent de mettre le corps au sec. Elle en profita pour prendre son revolver. Elle le pointa sur lui. Sur quoi il bondit vif comme une panthère. D’un geste instinctif, elle pressa la détente, le tuant en Plein cœur.

Pas facile de se prendre pour un pape.
Son compteur s'était du même coup bloqué à 406.

Tout semblait fini. Elle regagna la maison. Un petit nègre se retrouva tout esseulé, pensa-t-elle. Puis son sentiment de culpabilité, la tension nerveuse au fait qu’elle venait de tuer un homme, associés à la suggestion presque hypnotique du décor suffit à la pousser au suicide. Elle regagna sa chambre d’ou l’attendait une corde. Elle se passa la corde au cou. D’un coup de pied fit basculer la chaise. Se pendre s’en est allé. N’en resta plus du tout. D'un coup, d'un seul, la lumière s'éteint...

Son compteur s'était du même coup bloqué à 835.

Epilogue : Le superintendant s’emporta. Comment pouvait-il y avoir dix cadavres sur une île et pas âme qui vivent dans les parages ?

On le rechercha mais il était mort. C’est lui qui avait pris toutes les dispositions pour que l’île reste sans secours pendant une semaine malgré d’éventuels appels, comme on leur avait suggéré lors de la fouille de l’île. Et rien de plus simple car les habitants de la ville étaient habitués à considérer que tout ce qui touchait à l’île était forcément invraisemblable.

Le marin qui les avait fait passer sur l’île avait peu de choses à dire, si ce n’est qu’il avait enfreint Ses ordres et sorti un bateau le lendemain après-midi quand il aperçut ses signaux à lui et à elle et averti la police. A ce moment personne ne pouvait quitter l’île sans être aperçu.

La police enquêta sur les accusations faites sur le disque, mais il n’y avait rien de criminel dans ces histoires. Et c’était bien là le problème. La police conclut alors à un fanatique de justice qui cherchait des gens contre qui la justice ne pouvait que se casser le nez. Mais qui était-il ? et comment, et pourquoi avait-il exécuté ce petit monde ?

La surprise fut encore à son comble lorsqu'ils fouillèrent l'île. Ils découvrirent encore deux corps. L'un semblait avoir souffert atrocement, vraisemblablement électrocuté.


Son compteur s'était bloqué à 719.

C'est dans la chapelle qu'ils découvrirent le second. Il semblait ne pas avoir souffert, son visage ne trahissant nulle crainte. Il semblait avoir attendu patiemment son heure. L'Inspecteur eut un doute et fit appeler un médecin. Il se pouvait qu'il vive encore. Il y avait suffisamment de victimes pour ne pas en rajouter...

Son compteur s'était du même coup suspendu à 514.

La police essaya alors de reconstituer une partie du séjour, grâce à leurs notes. Tous les témoignages écrits concordaient jusqu’au décès du juge. Elle réussit à reconstituer la seconde partie du séjour, mais plus difficilement. La dernière chose pour nous, lecteurs, que nous ne sachions pas c’est que lorsque son corps fut découvert, la chaise n’était pas renversée. Elle était alignée contre le mur avec les autres. Et cela avait été fait par quelqu’un d’autre… après sa mort. Par conséquent il y avait forcément quelqu’un d’autre sur l’île. Quelqu’un qui régla les derniers détails une fois que tout avait été fini. Mais qui était-il ? et où était-il ? puisque personne n’avait pu sortir de l’île sans être aperçu.

Devant tant d'interrogations, le Superintendant dut se résoudre à quitter l'île. Il avait pour lui les honneurs, ne s'étant finalement pas fait prendre au petit jeu. Il en était particulièrement fier, et ne manquait jamais de le rappeler autour de lui.

Au fond de lui, pourtant, il avait confusément conscience du fait qu'il avait sa part de responsabilité dans toute cette affaire.

Ah ! s'il n'avait pas adressé lui-même toutes ces invitations, avec cette insouciance qui fait pourtant son charme, peut-être rien de tout cela ne serait-il arrivé ?

Mais il était trop tard désormais. Il devait s'y résoudre.

Alors, il s'en alla avec la première embarcation venue. Il ne saurait peut-être jamais pourquoi tout cela était arrivé. Et pourtant, au fond de lui, il se doutait que ce n'était pas uniquement ce fichu carton qui avait précipité les événements.

Alors, il relut son carnet d'adresses, le parcourut de bout en bout.
Rien ne lui venait. Il avait déjà rayé un nom. Ce ne pouvait venir de là. Et s'il se trompait ? Et si tout ceci était un jeu de dupes ? Non, non, il était sûr de ses amis. Il allait refermer son carnet, après l'avoir épluché une dernière fois, lorsque soudain, le nom s'affichait sous ses yeux.

_ Quel jambon je fais !!!, ne put-il s'empêcher de hurler. Bien sûr ! C'est lui !

Il ne put s'empêcher de rire. Quel joli tour ! Il s'était laissé berner comme une andouille, c'est sûr.

_ Je me ris... Je me ris... Je me ris de moi, murmura-t-il.

Alors, cette fois, il partit définitivement.

Son compteur s'était arrêté du même coup à (plus de) 3099.


La discussion

 Fin de l'Histoire, de Lawrence Wargrave [2004-09-10 23:57:11]
      eh donc, de Tolkien [2004-09-11 00:18:09]
          Ouf !., de cwidow [2004-09-11 02:35:18]
      Test, de Marc B. [2004-09-11 08:11:49]