Il y a pourtant un rapport entre le dogme et les rubriques : leur nature. Ce sont des règles édictées par l'Eglise. Les dogmes sont évidemment infiniment plus importants. Mais, s'écarter des rubriques, c'est, déjà, manquer de confiance dans l'Eglise, dans sa tradition, et l'on n'est pas si loin d'un écart plus important. Il faut nous considérer comme des héritiers, chacun à notre place, et ne pas céder à l'orgueil qui rend si agréable de transgresser telle ou telle règle, aussi peu importante qu'elle soit, pour un but que l'on croit pourtant louable.

De plus, les rubriques se sont constituées, en Occident au moins, précisément pour clarifier l'"application" du dogme, pour écarter toute possibilité d'hérésie. Il est donc logique qu'elle se soient étoffées pendant que le dogme était précisé.

Quant aux moines de Tibhirine, je doute fort qu'ils aient bien suivi les rubriques liturgiques. D'abord, quasiment plus personne ne suis aujourd'hui scrupuleusement le missel de Paul VI. On l'a présenté comme plus libéral que le précédent, et tout le monde a compris que cela signifiait que l'on pouvait désormais faire ce que l'on voulait. Ensuite, avec le nombre de célébrations inter-religieuses auxquelles ils devaient s'adonner, je présume que de nombreuses dispositions de l'Eglise catholique étaient oubliées par ces moines résolument modernistes, comme ils oubliaient les versets gênants du Coran, ou la doctrine gênante de l'Eglise.