Les archives du Forum Catholique
Forum | Documents | Liens | Q.F.P. | Oremus

Les archives du Forum Catholique

JUILLET 2003 A MARS 2011

Retour à la liste des messages | Rechercher

Afficher le fil complet

«... de persécuteur des Chrétiens à prédicateur du Christ» (Conversion de saint Paul) Imprimer
Auteur : Alexandre
Sujet : «... de persécuteur des Chrétiens à prédicateur du Christ» (Conversion de saint Paul)
Date : 2011-01-24 23:18:53


Conversion de saint Paul, par le Caravage (Rome, Ste-Marie du Peuple)

Le 25 janvier

CONVERSION DE S. PAUL, APÔTRE

I. BRÉVIAIRE ROMAIN (1568-1960)

Premier nocturne

Des actes des Apôtres (ch. 9)
1. (vv. 1-5) En ces jours-là, Saul ne vivait encore que pour persécuter et massacrer les disciples du Seigneur. Il alla trouver le grand prêtre et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas: s’il découvrait des adeptes de cette doctrine, hommes ou femmes, il les ramènerait, enchaînés, à Jérusalem. Comme il était en chemin et qu’il approchait de Damas, soudain, une lumière venue du ciel l’enveloppa de sa clarté. Il tomba par terre, et il entendit une voix qui lui disait: «Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu?» Il demanda: «Qui es-tu, Seigneur?» Celui-ci répondit: «Je suis Jésus, celui que tu persécutes. Il t’en coûterait de te cabrer contre l’aiguillon.»

2. (vv. 6-9) Saisi de stupeur et d’effroi, Saul dit: «Seigneur, que veux-tu que je fasse?» Le Seigneur lui répondit: «Relève-toi, entre dans la ville et on te dira ce que tu dois faire.» Les hommes qui l’accompagnaient s’étaient arrêtés, stupéfaits: ils entendaient bien la voix, mais ne voyaient personne. Saul se releva de terre; et quoiqu’il eût les yeux ouverts, il ne voyait rien. On le conduisit par la main pour le faire entrer à Damas. Trois jours durant, il fut aveugle, et il resta sans manger ni boire.

3. (vv. 10-16) Il y avait à Damas un disciple du nom d’Ananie. Le Seigneur l’appela dans une vision: «Ananie!» Il répondit: «Me voici, Seigneur!» Le Seigneur lui dit: «Lève-toi, va dans la rue qu’on appelle Droite, et demande, dans la maison de Jude, un certain Saul de Tarse. Car le voilà qui prie, et il a vu un homme du nom d’Ananie qui entrait et qui lui imposait les mains pour lui rendre la vue.» Ananie répondit: «Seigneur, j’ai entendu beaucoup de gens parler de cet homme et de tout le mal qu’il fait à tes fidèles à Jérusalem. Il est ici avec pleins pouvoirs donnés par les chefs des prêtres pour enchaîner tous ceux qui invoquent ton nom.» Mais le Seigneur lui dit: «Va, car cet homme est l’instrument que j’ai choisi pour porter mon nom devant les nations, devant les rois, et devant les fils d’Israël. Et moi, je lui ferai voir tout ce qu’il doit souffrir pour mon nom.»



Deuxième nocturne

Sermon de s. Augustin, évêque (Sermon 278, n. 1: PL 38, 1268 et Sermon 279, n. 1: PL 38, 1275)
4. On nous a lu aujourd’hui le passage des Actes des Apôtres où l’on rapporte que l’Apôtre Paul devint, de persécuteur des Chrétiens, prédicateur du Christ. Le Christ, en effet, a renversé un persécuteur pour en faire un docteur de l’Église; le frappant et le guérissant, lui donnant à la fois la mort et la vie. Agneau immolé par les loups, il change les loups en agneaux. Dans la célèbre prophétie où nous voyons le patriarche Jacob bénir ses enfants (la main étendue sur ceux qui étaient présents et les yeux fixés sur l’avenir), se trouve prédit ce qui s’est accompli dans Paul. Paul était, comme il l’atteste lui-même, de la tribu de Benjamin. Or, lorsqu’en bénissant ses fils, Jacob fut arrivé à bénir Benjamin, il dit de lui: «Benjamin, loup ravissant» (Gn 49, 27).

5. Quoi? sera-t-il toujours loup ravisseur? Nullement; mais «celui qui, le matin, ravit la proie, partage le soir les aliments» (Gn 49, 27). Voilà ce qui s’est accompli dans l’Apôtre saint Paul, que cette prédiction concernait. Considérons-le maintenant, si vous voulez bien, ravissant le matin, et partageant le soir les dépouilles. Matin et soir sont mis ici pour d’abord et ensuite. Nous entendrons donc ainsi cette proposition: Il ravira d’abord, et ensuite il partagera les aliments. Voyez le ravisseur: Saul, disent les Actes, ayant reçu les lettres des princes des prêtres, allait [à Damas] afin que partout où il trouverait des Chrétiens, il les entraînât et les amenât aux prêtres pour être châtiés.

6. Il allait, respirant et exhalant le meurtre; c’est-à-dire, ravissant le matin. Ainsi quand Étienne, le premier Martyr, fut lapidé pour le nom du Christ, Paul était-il très manifestement présent, et il assistait même au supplice d’Étienne avec des sentiments si hostiles que, pour lui, ce n’était pas assez de le lapider de ses propres mains: afin de se trouver en quelque sorte dans toutes les mains qui lançaient des pierres, il gardait les vêtements de tous les bourreaux, exerçant mieux sa fureur en les secondant tous, que s’il l’eût lapidé de ses propres mains. Nous comprenons la première partie de la prophétie: «Il ravira le matin.» Voyons de quelle manière il partage les vêtements le soir. Du ciel, la voix du Christ le terrasse, il reçoit d’en haut l’ordre de ne plus sévir, et il tombe la face contre terre: il devait être abattu d’abord, puis relevé; d’abord frappé, puis guéri.




Troisième nocturne

Lecture du saint évangile selon saint Matthieu (19, 27-29)
7. En ce temps-là, Pierre dit à Jésus: «Voici que nous avons tout quitté et que nous t’avons suivi: quelle sera notre part?» Jésus leur dit: «En vérité, je vous le dis: vous qui m’avez suivi, quand viendra le renouvellement de toutes choses, lorsque le Fils de l’homme s’assiéra sur le trône de sa gloire, vous siégerez, vous aussi, sur douze trônes, comme juges des douze tribus d’Israël. Et tous ceux qui auront quitté maisons, frères, sœurs, père, mère, enfants ou domaines à cause de mon nom, ceux-là recevront le centuple et auront en héritage la vie éternelle.»

Homélie de saint Bède le vénérable, prêtre (Homélie 17, pour la fête de saint Benoît Biscop: CCL 122, 88-89)
Il est dit parfait celui qui, s’en allant, vend tout ce qu’il possède, le donne aux pauvres et marche à la suite du Christ: il aura aux cieux un trésor inamissible. D’où, en réponse à l’interrogation de Pierre, Jésus dit à ceux qui font de même: «Je vous le dis, à vous qui m’avez suivi, dans la régénération; quand le Fils de l’Homme siégera sur son trône de gloire, vous siégerez, vous aussi, sur douze trônes pour juger les douze tribus d’Israël.» Il a donc enseigné à ceux qui travaillent en cette vie pour son nom à espérer une récompense dans l’autre, c’est-à-dire, au temps de la régénération. Nous serons, en effet, régénérés par la résurrection dans la vie éternelle, après avoir été engendrés pour la mort dans cette vie temporelle.

8. La récompense est bien juste: ceux qui, ici-bas, ont méprisé, pour le Christ, la gloire et l’exaltation du monde, là-haut seront glorifiés singulièrement par le Christ. Ils siégeront avec lui comme juges, eux que nul prétexte n’avait pu détourner de leur marche à sa suite. N’allez pas penser que seuls les douze apôtres seront juges, Matthias comblant la défection de Judas. De même, il n’y a pas que douze tribus à être jugées, ou alors celle de Lévi qui est la treizième pourrait se dérober à ces assises!

9. Et, dans ce cas, Paul, le treizième apôtre, serait frustré de son droit de juge! Alors qu’il dit: «Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges et donc, à plus forte raison, les affaires de cette vie?» (1 Co 6, 3) Sachons-le bien: tous ceux qui, à l’exemple des apôtres, auront renoncé à leurs biens pour suivre le Christ, viendront avec lui comme juges – et c’est le genre humain tout entier qui sera jugé. Le nombre douze a coutume, dans l’Écriture, de signifier la totalité; c’est pour cela que l’ensemble de tous les juges est représenté par les douze sièges des apôtres, de même qu’est désignée par les douze tribus d’Israël l’universalité de ceux qui seront jugés.



II. BRÉVIAIRE ROMAIN (1961)

On prend les lectures du premier nocturne de l’office à 9 lectures (voir supra).




III. LITURGIE DES HEURES (1971)


Homélie de saint Jean Chrysostome, évêque (Panégyriques de saint Paul 2, 1-5; texte grec & trad. française: SC 300, 142-149 – tr. latine: PG 50, 477-480)

Pour l’amour du Christ, Paul a tout enduré

Qu’est-ce que l’homme? Quelle est la noblesse de notre nature? De quelle vertu est capable cette créature vivante? Paul nous l’a montré mieux que n’importe qui.

Chaque jour, il montait plus haut, il était animé d’un nouveau courage contre les dangers qui s’élevaient contre lui. Il le disait clairement: «Oubliant ce qui est en arrière, et tendu vers l’avant» (Ph 3, 13). Alors qu’il s’attendait à la mort, il appelait à partager cette joie: «Soyez joyeux et réjouissez-vous avec moi» (Ph 2, 18). Exposé aux dangers, aux insultes, et à toute sorte d’humiliations, il exulte encore et il écrit aux Corinthiens: «C’est pourquoi j’accepte de grand cœur les faiblesses, les insultes, les persécutions» (2 Co 12, 10). Il appelait cela «les armes de la justice» (cf. 2 Co 6, 7) et montrait qu’il en recueillait le plus grand fruit.

Il échappait de toutes parts à ses ennemis. Accablé de coups, d’insultes, d’outrages, il célébrait une sorte de triomphe continuel; partout il érigeait des trophées, il s’en glorifiait et il en rendait grâce à Dieu, en disant: «Rendons grâce à Dieu qui nous emmène en tout temps dans son triomphe» (2 Co 2, 14).

Il recherchait la honte et les insultes que lui valait sa prédication, plus que nous ne recherchons les honneurs; la mort, plus que nous la vie; la pauvreté, plus que nous la richesse ; les labeurs, plus que d’autres le repos. Une seule chose lui paraissait à redouter et à fuir: offenser Dieu, et rien d’autre. De même rien ne lui paraissait à désirer que de plaire à Dieu.

Ce qu’il tenait pour supérieur à tout, c’était l’amour du Christ; avec cela, il estimait qu’il était le plus heureux des hommes. En dehors de cela, il ne souhaitait d’être ni parmi les souverains, ni parmi les chefs, ni parmi les autorités; mais il préférait être parmi les derniers et même au nombre des condamnés avec cet amour, plutôt que, en dehors de lui, parmi les hommes haut placés et couverts d’honneurs.

Il n’y avait pour lui qu’un seul supplice: perdre cet amour. Pour lui c’était la géhenne, le châtiment, un malheur infini. En revanche, jouir de cet amour, c’était pour lui posséder la vie, le monde, son bon ange, le présent et l’avenir, la royauté, la promesse, le bonheur infini. Tout ce qui peut nous arriver ici-bas, en dehors de cela, il ne le jugeait ni pénible, ni agréable.

Il méprisait toutes les choses visibles autant que de l’herbe pourrie. Les tyrans et les peuples pleins de fureur lui semblaient des moucherons; la mort, les châtiments, tous les supplices: des jeux d’enfants, du moment qu’il avait à souffrir pour le Christ.


La discussion

 «... de persécuteur des Chrétiens à prédicate [...], de Alexandre [2011-01-24 23:18:53]
      25 Jan - Le Saint du Jour et sa Pratique, de Castille [2011-01-25 00:07:28]
          Méditation avec l'Imitation de Jésus-Christ, de ami de la Miséricorde [2011-01-25 01:15:08]
      Merci à vous trois ! , de FilsDeMarie [2011-01-25 16:09:01]