Dans les discutions relatives à la liberté religieuse on rencontre facilement l’affirmation de l’opposition entre DH (Dignitatis Humanae) et le Syllabus, et tous ne se rendent pas compte que cela soulève une difficulté majeur du point de vue théologique : comme expliquer une contradiction dans l’enseignement du Magistère.

Le fait est rappelé fort opportunément par Mgr. Gherardini aux partisans de l’herméneutique de la rupture :

« A peine la déclaration sur la liberté religieuse fut-elle approuvée au Concile, que certains n’ont pas manqué, comme je l’ai déjà rappelé, de saluer dans cette approbation le dépassement heureux et longuement attendu de l’encyclique Pascendi dominici gregis (8 septembre 1907) de saint Pie X contre le modernisme et du fameux (certains préféreraient dire « du tristement célèbre ») Syllabus (8 décembre 1864) du bienheureux Pie IX, contenant une vaste collection d’erreurs déjà condamnées par lui dans des documents précédents.

On a même parlé sans ambages d’un véritable « anti-Syllabus ».

En parlant ainsi, on mettait le Magistère ecclésiastique en contradiction avec lui-même, parce que de ses propres mains, il aurait supprimé aujourd’hui tout ce qu’avec ces mêmes mains il avait écrit et décidé hier. »

{Brunero Gherardini – Le Concile Œcuménique Vatican II Un débat à ouvrir – Casa Mariana Editrice 2009 – p. 172}

On a vu même parmi les intervenants du forum certains dire que DH à rendu le Syllabus « obsolète » et parler de lui en lui donnant le qualificatif de « sinistre » !

Il me semble que l’invitation de Mgr. Gherardini à s’extraire du jargon ecclésiastique postconciliaire que se contente d’un certain conformisme intellectuel superficiel (qui fait penser au politiquement correct du monde) est fort utile pour aborder ces points controversés avec la gravité et la profondeur qui leur est propre.