" une telle contradiction, quand elle se constate, ne peut jamais provenir de l’Église, en dépit des apparences contraires ", affirmez-vous. Est-il si difficile de penser qu'il est possible qu'elle puisse provenir... de nous ? Saint Augustin, confronté à de grandes difficultés dans son étude des Écritures, écrivait à saint Jérôme : " Et si je trouvais dans ces Saintes Lettres quelque passage qui me parût contraire à la vérité, je n'hésiterais pas à affirmer ou que le manuscrit est défectueux ou que l'interprète n'a pas suivi exactement le texte, ou que je ne comprends pas bien " (Ep. LXXXII, 1). L'option finale est évidemment insupportable aux petits malins que nous sommes tous. Elle est tout juste bonne pour saint Augustin, on est d'accord.

Vous demandiez plus haut dans le fil comment comprendre cet extrait de l’épître aux Galates (I, 8) : « quand même quelqu'un, fût-ce nous-mêmes, fût-ce un ange venu du Ciel, vous annoncerait un évangile différent de celui que nous vous avons annoncé, qu'il soit anathème » ? Peut-être en tenant pour assuré que tout homme qui m'enseignerait à me défier de l'autorité que le Seigneur Lui-même a placée au dessus de moi, autorité qu'il a garantie d'infaillibilité, quand bien même il le ferait angéliquement en m'ouvrant aux bonnes pages les ouvrages des plus éminents docteurs, cette personne, donc, m'induit en erreur et est en grand danger elle-même.

Je profite de l'occasion pour vous souhaiter bien sincèrement une bonne et sainte année, cher Vianney.

Marchenoir