.qui ne se veulent pas désobligeantes mais remarques quand même...

juste pour nuancer vos propos. Il ne faut pas perdre de vue que le recours aux méthodes naturelles est certes autorisé en cas de nécessité, mais pas conseillé comme mode de fonctionnement normal du couple (sinon c'est exactement cela la mentalité contraceptive), au contraire de ce que veulent nous faire croire les promoteurs à tous crins de ces méthodes, qui ne s'adressent pas qu'à des catholiques dans leurs argumentaires.

C'est pourquoi je suis toujours gênée quand on présente les méthodes naturelles comme le summum de la communication dans le couple, "le" moyen positif de progression dans le dialogue etc etc, bref la panacée absolue à tous les maux réels ou imaginaires de la vie conjugale. On peut dire que la pratique des méthodes naturelles oblige à approfondir le dialogue, c'est entendu, mais elle suppose déjà une bonne communication pour pouvoir être mise en oeuvre. Si c'est l'occasion d'approfondir le dialogue, tant mieux, mais ce n'est pas une raison suffisante en soi pour les pratiquer. Un mari, même le dernier des dinosaures tradis, a forcément remarqué que son épouse fonctionne différemment de lui, et pour peu qu'elle y mette du sien, il n'a pas nécessairement attendu qu'on lui colle une courbe sous le nez, à temps et à contretemps, pour progresser dans la connaissance de sa femme et s'extasier quotidiennement devant la richesse insondable du mystère du cycle de la fécondité féminine (bon j'en rajoute un peu, ne le prenez pas personnellement, je pense à quelqu'un -qui n'est pas vous- en l'écrivant). Pour moi une femme peut (et doit) vivre en étant consciente de sa féminité et de ses variations cycliques, cela fait partie de la connaissance indispensable de soi, et on devrait éduquer les jeunes filles dans ce sens (et en toucher un mot aux garçons aussi), mais cela peut très bien se faire sans forcément pratiquer les méthodes naturelles (chercher à déterminer les périodes fertiles/infertiles de façon très précise pour éviter les unions en période fertile).
Je trouve subséquemment qu'opposer les méthodes naturelles (qui seraient le summum du dialogue) et la contraception (qui serait le summum de l'égoïsme) c'est se tromper de perspective et un peu tout mélanger.

En outre c'est quand même occulter le fait que la fiabilité de ces méthodes repose d'abord sur l'abstinence et que celle-ci n'est pas nécessairement facile à pratiquer pour tout le monde. C'est très beau de dire: abstenez-vous, et vous verrez, le fait d'avoir attendu fera que c'est encore mieux après. Peut-être, et peut-être pas, cela dépend de chacun, et c'est pour cela qu'on ne peut pas en faire un argument de portée générale. Je pense à des couples "hyperfertiles" pour qui les périodes d'abstinence sont le lot quasi quotidien, à des conjoints séparés très fréquemment pour des raisons professionnelles et pour qui la pratique des méthodes naturelles ajoute des tensions supplémentaires, et il y a sûrement d'autres cas sans même aller chercher des exemples extrêmes. C'est le secret de l'intimité de chacun et je trouve vraiment déplacés certains témoignages limite exhibitionnistes (on se moque de savoir si la libido de Mme Y a été régénérée par la méthode Billings).
Pour de nombreux couples le recours aux méthodes naturelles est un choix vraiment contraignant, qu'ils font néanmoins dans un esprit d'obéissance à l'Eglise, mais l'argument "dialogue-compréhension-équilibre-etc" n'est pas toujours pertinent, il faudrait plutôt parler de croix à porter dans certains cas.

Bref: je trouve qu'il faut un juste milieu entre "les méthodes naturelles, c'est tout juste toléré" et "les méthodes naturelles, c'est l'extase quotidienne".

Qu'en pensez-vous? En souhaitant n'avoir pas été trop désobligeante... Juste une question d'argumentation qui ne me satisfait pas.

Hildegarde