Les archives du Forum Catholique
Forum | Documents | Liens | Q.F.P. | Oremus

Les archives du Forum Catholique

JUILLET 2003 A MARS 2011

Retour à la liste des messages | Rechercher

Afficher le fil complet

Denier de César & Parabole pharisien/publicain (Bréviaire) Imprimer
Auteur : Alexandre
Sujet : Denier de César & Parabole pharisien/publicain (Bréviaire)
Date : 2010-10-23 19:49:43


Le denier de César, par Gustave Doré

Dimanche 24 Octobre 2010

I. BRÉVIAIRE ROMAIN (en vigueur jusqu’en 1960)

VINGT-DEUXIÈME DIMANCHE APRÈS LA PENTECÔTE
(QUATRIÈME D’OCTOBRE)

Premier Nocturne



Commencement du second livre des Maccabées (ch. 1)
1. (vv. 1-6) Aux frères d’Égypte, joie et grande paix de la part des frères de Jérusalem et du pays de Judée. Que Dieu vous fasse du bien, qu’il se souvienne de son alliance en faveur d’Abraham, Isaac et Jacob, ses serviteurs fidèles. Qu’il vous rende tous capables de l’adorer et de faire sa volonté avec un cœur généreux et une âme résolue. Qu’il ouvre votre cœur à sa loi et à ses commandements, et qu’il vous donne la paix. Qu’il écoute vos prières, qu’il se réconcilie avec vous, qu’il ne vous abandonne pas à l’heure de la détresse. En ce moment, ici même, nous sommes en prière pour vous.

2. (vv. 18-19) Comme nous allons célébrer le vingt-cinq Kisleu la purification du Temple, nous avons jugé bon de vous en informer afin que vous célébriez, vous aussi, la fête des Tabernacles et du feu manifesté lorsque Néhémie, ayant construit le Temple et l’autel, offrit des sacrifices. Lorsque nos pères, en effet, furent emmenés en Perse, les prêtres pieux d’alors, ayant pris du feu de l’autel, le cachèrent secrètement au fond d’un puits qui était à sec et ils l’y mirent si bien en sûreté, que l’endroit demeura ignoré de tous.

3. (vv. 20-22) Nombre d’années s’étant écoulées, lorsque tel fut le bon plaisir de Dieu, Néhémie, renvoyé par le roi de Perse, fit rechercher le feu par les descendants des prêtres qui l’avaient caché. Mais comme ils nous expliquèrent qu’ils avaient trouvé non pas le feu mais un liquide épais, il leur ordonna d’en puiser et de le rapporter. Quand on eut disposé ce qui était nécessaire aux sacrifices, Néhémie commanda aux prêtres de répandre ce liquide sur les bois et sur ce qu’on avait placé dessus. Cet ordre une fois exécuté et le moment venu où le soleil, d’abord obscurci par les nuages, se mit à briller, un grand brasier s’alluma, ce qui suscita l’admiration de tout le monde.

Deuxième Nocturne

Du traité de saint Jean Chrysostome sur le psaume 43 (1: PG 55, 167-168)
4. «O Dieu, nous avons entendu de nos oreilles, nos pères nous ont raconté l’œuvre que tu fis de leurs jours.» Ce psaume, c’est bien le prophète qui le dit, pas en son nom, mais au nom des Maccabées; il raconte et prédit ce qui devait arriver de leur temps. Tels sont bien les prophètes: ils parcourent tous les temps, passé, présent et avenir. Qui sont donc les Maccabées, qu’ont-ils souffert, qu’ont-ils fait? Il faut le dire d’abord afin de rendre plus clair le sens du psaume. C’était au temps d’Antiochus, surnommé Épiphane: ayant envahi la Judée et tout dévasté, il avait contraint beaucoup de Juifs d’alors à profaner les institutions ancestrales. Or, les Maccabées demeurèrent inébranlés par ces épreuves.

5.Lorsque sévissait une guerre violente où ils se voyaient impuissants à faire davantage, ils se cachaient – et cela, les Apôtres l’ont fait aussi. Ils ne se produisaient pas toujours pour se jeter au milieu du danger, mais parfois ils se retiraient en fuyant et en se cachant. Après avoir repris un peu souffle, pareils à de jeunes lions courageux bondissant de leurs cavernes et surgissant de leurs refuges, ils décidèrent que le salut n’était plus pour eux seuls, mais aussi pour tous, autant que possible. Parcourant la ville et toute la région, ils rassemblèrent tous les hommes et tous ceux qu’ils trouvaient bien disposés, ils les ramenèrent à leur ancienne fidélité, les persuadant de revenir à la loi de leurs pères.

6.Dieu, leur disaient-ils, est ami des hommes, il ne refuse jamais le salut qui naît du repentir. Par de tels propos, ils constituèrent une armée d’homme courageux: en effet, ce n’était plus pour leurs femmes, leurs enfants, leurs serviteurs, ni à cause de la déportation et de l’esclavage de leur patrie qu’ils combattaient, mais pour la loi et les institutions ancestrales. Leur chef, c’était Dieu lui-même. Quand donc ils se rangeaient en bataille et prodiguaient leurs vies, ils mettaient les ennemis en déroute. Ce n’était pas dans les armes qu’ils plaçaient leur confiance, mais, au lieu de n’importe quelle armure, ils pensaient que suffirait la cause même pour laquelle ils luttaient. En marchant au combat, ils ne s’excitaient pas par des cris et des chants de guerre, ainsi que le font certains, ils ne s’entouraient pas de joueurs de flûte comme dans les autres camps; mais ils invoquaient le Ciel pour que Dieu les assiste, combatte avec eux et leur prête main forte, car c’est à cause de lui qu’ils faisaient la guerre, puisqu’ils se battaient pour sa gloire.

Troisième Nocturne

Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu (22, 15-21)
En ce temps-là, les pharisiens se retirèrent et tinrent conseil contre Jésus, pour le prendre au piège dans ses paroles. Ils lui envoient leurs disciples avec des Hérodiens pour lui dire: «Maître, nous savons que tu es véridique, que tu enseignes la voie de Dieu en toute vérité, et que tu ne tiens compte de personne, car tu ne regardes pas à la condition des gens. Dis-nous donc quel est ton avis: est-il permis de payer l’impôt à César, ou non?» Mais Jésus, connaissant leur méchanceté, répondit: «Pourquoi me mettez-vous à l’épreuve, hypocrites? Montrez-moi la monnaie de l’impôt. » Ils lui présentèrent un denier. Et Jésus leur dit: «De qui est cette image? et cette inscription?» Ils lui répondent: «De César.» Alors il leur dit: «Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu, ce qui est à Dieu.»

Homélie de saint Hilaire, évêque (Sur Matthieu 23, 1-2: PL 9, 1044-1045)
Souvent les pharisiens s’agitent et ne peuvent tirer des faits passés l’occasion d’incriminer Jésus. Car aucun défaut ne pouvait se glisser ni dans ses actes ni dans ses paroles. Mais dans leur malice, ils s’efforcent de découvrir la moindre faille pour l’accuser. Or Jésus appelait tout le monde à passer des vices du siècle et des superstitions religieuses humaines à l’espérance du Royaume des Cieux. Les pharisiens, par conséquent, tendent un piège subtil dans la façon de formuler leur question: ou bien violer le pouvoir séculier, ou bien admettre évidemment l’obligation de payer le tribut à César.

8. Connaissant le secret de leurs pensées, (car Dieu observe ce qui est caché au plus intime des hommes) Jésus se fait apporter un denier, et il s’informe de qui sont l’inscription et l’effigie. Les pharisiens répondent: « De César. » Il leur dit: « A César il faut rendre ce qui est à César, et à Dieu, ce qui est à Dieu. » Réponse vraiment admirable, et solution parfaite que cette parole céleste! Le Seigneur équilibre si bien tout entre le mépris du siècle et l’injure blessante pour César, qu’il décharge les âmes consacrées à Dieu de tous les soucis et embarras humains en décrétant qu’il faut rendre à César ce qui lui appartient. Car s’il ne reste rien de lui chez nous nous ne serons pas obligés de lui rendre ce qui lui appartient.

9. Si au contraire, nous couvons son bien, si nous recourons à son pouvoir, nous nous astreignons aussi comme des mercenaires, à gérer un patrimoine étranger, et il n’y a point à se plaindre d’injustice: il faut rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui lui revient: notre corps, notre âme, notre volonté. C’est de lui en effet que nous les tenons au départ et dans leur accroissement; il est donc juste qu’ils retournent entièrement à celui dont ils reconnaissent tirer tout ensemble l’origine et le progrès.

II. BRÉVIAIRE ROMAIN (1961)

VINGT-DEUXIÈME DIMANCHE APRÈS LA PENTECÔTE
(QUATRIÈME D’OCTOBRE)

Au Nocturne

Commencement du second livre des Maccabées (ch. 1)
1. (vv. 1-6) Aux frères d’Égypte, joie et grande paix de la part des frères de Jérusalem et du pays de Judée. Que Dieu vous fasse du bien, qu’il se souvienne de son alliance en faveur d’Abraham, Isaac et Jacob, ses serviteurs fidèles. Qu’il vous rende tous capables de l’adorer et de faire sa volonté avec un cœur généreux et une âme résolue. Qu’il ouvre votre cœur à sa loi et à ses commandements, et qu’il vous donne la paix. Qu’il écoute vos prières, qu’il se réconcilie avec vous, qu’il ne vous abandonne pas à l’heure de la détresse. En ce moment, ici même, nous sommes en prière pour vous.

2. (vv. 18-22) Comme nous allons célébrer le vingt-cinq Kisleu la purification du Temple, nous avons jugé bon de vous en informer afin que vous célébriez, vous aussi, la fête des Tabernacles et du feu manifesté lorsque Néhémie, ayant construit le Temple et l’autel, offrit des sacrifices. Lorsque nos pères, en effet, furent emmenés en Perse, les prêtres pieux d’alors, ayant pris du feu de l’autel, le cachèrent secrètement au fond d’un puits qui était à sec et ils l’y mirent si bien en sûreté, que l’endroit demeura ignoré de tous. Nombre d’années s’étant écoulées, lorsque tel fut le bon plaisir de Dieu, Néhémie, renvoyé par le roi de Perse, fit rechercher le feu par les descendants des prêtres qui l’avaient caché. Mais comme ils nous expliquèrent qu’ils avaient trouvé non pas le feu mais un liquide épais, il leur ordonna d’en puiser et de le rapporter. Quand on eut disposé ce qui était nécessaire aux sacrifices, Néhémie commanda aux prêtres de répandre ce liquide sur les bois et sur ce qu’on avait placé dessus. Cet ordre une fois exécuté et le moment venu où le soleil, d’abord obscurci par les nuages, se mit à briller, un grand brasier s’alluma, ce qui suscita l’admiration de tout le monde.

Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu (22, 15-21)
3. En ce temps-là, les pharisiens se retirèrent et tinrent conseil contre Jésus, pour le prendre au piège dans ses paroles. Ils lui envoient leurs disciples avec des Hérodiens pour lui dire: «Maître, nous savons que tu es véridique, que tu enseignes la voie de Dieu en toute vérité, et que tu ne tiens compte de personne, car tu ne regardes pas à la condition des gens. Dis-nous donc quel est ton avis: est-il permis de payer l’impôt à César, ou non?» Mais Jésus, connaissant leur méchanceté, répondit: «Pourquoi me mettez-vous à l’épreuve, hypocrites? Montrez-moi la monnaie de l’impôt. » Ils lui présentèrent un denier. Et Jésus leur dit: «De qui est cette image? et cette inscription?» Ils lui répondent: «De César.» Alors il leur dit: «Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu, ce qui est à Dieu.»

Homélie de saint Hilaire, évêque (Sur Matthieu 23, 1-2: PL 9, 1044-1045)
Souvent les pharisiens s’agitent et ne peuvent tirer des faits passés l’occasion d’incriminer Jésus. Car aucun défaut ne pouvait se glisser ni dans ses actes ni dans ses paroles. Mais dans leur malice, ils s’efforcent de découvrir la moindre faille pour l’accuser. Or Jésus appelait tout le monde à passer des vices du siècle et des superstitions religieuses humaines à l’espérance du Royaume des Cieux. Les pharisiens, par conséquent, tendent un piège subtil dans la façon de formuler leur question: ou bien violer le pouvoir séculier, ou bien admettre évidemment l’obligation de payer le tribut à César.

III. COMMENTAIRE PATRISTIQUE DE L’ÉVANGILE DU MISSEL DE 1970-2002

La Liturgia Horarum, c’est-à-dire le nouveau bréviaire romain, ne donne pas de commentaire de l’évangile de chaque dimanche, contrairement à la tradition. On a donc donné ci-après le commentaire que le Bréviaire Romain en vigueur jusqu’en 1960 donne pour l’évangile de la messe du X° dimanche après la Pentecôte: Lc 18, 9-14.


Le pharisien et le publicain, par Jacques Tissot (Brooklyn Museum)

TRENTIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
(Cycle des lectures C)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (18, 9-14; tr. liturgique)

Jésus dit une parabole pour certains hommes qui étaient convaincus d'être justes et qui méprisaient tous les autres :
« Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L'un était pharisien, et l'autre, publicain.
Le pharisien se tenait là et priait en lui-même : 'Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes : voleurs, injustes, adultères, ou encore comme ce publicain.
Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne.'
Le publicain, lui, se tenait à distance et n'osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : 'Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis !'
Quand ce dernier rentra chez lui, c'est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste, et non pas l'autre. Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé. »

Homélie de saint Augustin, évêque (Sermon 115, 2: PL 38, 656)
Si au moins ce pharisien avait dit: Je ne suis pas comme beaucoup d’hommes. Car par ces mots «le reste des hommes» que veut-il dire sinon, tous, lui seul excepté? Moi, dit-il, je suis juste, tous les autres, pécheurs. «Je ne suis pas comme le reste des hommes, injustes, voleurs, adultères.» Et voici pour toi, dans le voisinage d’un publicain, une occasion de te rengorger davantage. «Comme ce publicain-là», dit-il. «Moi, dit-il, je suis un être à part! Celui-là est un des autres!» Non, dit-il, je ne suis pas tel que lui! Grâce à mes œuvres de justice, je ne suis pas un homme malhonnête.

«Je jeûne deux fois la semaine, je paie la dîme de tout ce que je gagne.» Qu’a-t-il demandé à Dieu? Cherche dans ses paroles, tu ne trouveras rien! Il monte prier. Or, il ne veut pas implorer Dieu, mais se louer soi-même. C’est trop peu dire: «Pas implorer Dieu, mais se louer soi-même.» En surplus, il insulte celui qui prie. «Le publicain, lui, se tenait à distance» et cependant, il s’approchait de Dieu. Sa conscience secrète l’en éloignait, sa piété l’en rapprochait. «Le publicain, lui, se tenait à distance», mais, tout proche, le Seigneur lui prêtait attention.

Le Seigneur est le Très-Haut et il regarde l’humilité. Mais les hommes hautains, – et le pharisien était l’un d’eux –, il ne les connaît que de loin. Leurs actes hautains, Dieu les connaît de loin, mais il ne méconnaît pas leur faute. Écoute encore l’humilité du publicain. Non content de se tenir à distance, il ne levait même pas les yeux vers le ciel. Afin d’être regardé, lui ne regardait pas. Il n’osait pas relever les yeux. Sa conscience l’opprimait, l’espérance le soulevait. Écoute encore: «Il se frappait la poitrine.» De lui-même, il exige un châtiment. Aussi le Seigneur épargne-t-il celui qui confesse sa faute. «Il se frappait la poitrine en disant: Mon Dieu, sois indulgent au pécheur que je suis.«Le voilà, celui qui prie! Pourquoi t’étonner? La faute qu’il reconnaît Dieu, lui, ne veut plus la connaître.

Oraison
(= MR 1962: 13° dim. après la Pentecôte)
Omnípotens sempitérne Deus,
da nobis fídei, spei et caritátis augméntum,
et, ut mereámur ássequi quod promíttis,
fac nos amáre quod prǽcipis.

Traduction de D. Gaspar Lefebvre
Dieu tout-puissant et éternel,
augmentez en nous la foi, l’espérance et la charité;
et, pour que nous méritions d’obtenir ce que vous promettez,
faites-nous aimer ce que vous commandez.


La discussion

 Denier de César & Parabole pharisien/publicain (B [...], de Alexandre [2010-10-23 19:49:43]
      En mémoire de saint Raphaël, de Alexandre [2010-10-23 19:59:56]