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«Celui qui cherchait à sauver son fils croyait» (Dimanche : textes du Bréviaire) Imprimer
Auteur : Alexandre
Sujet : «Celui qui cherchait à sauver son fils croyait» (Dimanche : textes du Bréviaire)
Date : 2010-10-09 17:08:23


Jésus et le Centurion

Dimanche 10 Octobre 2010

I. BRÉVIAIRE ROMAIN (en vigueur jusqu’en 1960)

VINGTIÈME DIMANCHE APRÈS LA PENTECÔTE
(DEUXIÈME D’OCTOBRE)


Premier Nocturne

Du premier livre des Maccabées (ch. 4)
1. (vv. 36-40) Judas et ses frères dirent alors: «Voici nos ennemis défaits, allons purifier le sanctuaire et le restaurer.» Toute l’armée s’assembla et ils montèrent à la montagne de Sion. Ils virent là le lieu saint désolé, l’autel profané, les portes brûlées, des arbrisseaux poussés dans les parvis comme dans un bois ou sur une montagne et les chambres détruites. Ils déchirèrent alors leurs vêtements, menèrent un grand deuil et répandirent de la cendre sur leur tête. Ils tombaient ensuite la face contre terre et au signal donné par les trompettes ils poussaient des cris vers le Ciel.

2. (vv. 41-46) Judas donna l’ordre à des hommes de combattre ceux qui étaient dans la citadelle jusqu’à ce qu’il eût nettoyé le sanctuaire. Puis il choisit des prêtres sans tache et observateurs de la loi, qui purifièrent les saints parvis et reléguèrent en un lieu impur les pierres souillées. On délibéra sur ce qu’on devait faire de l’autel des holocaustes, qui avait été profané; et il leur vint l’heureuse idée de le supprimer de peur qu’il ne leur devînt un sujet d’opprobre, du fait que les païens l’avaient souillé. Ils le démolirent et en déposèrent les pierres sur la montagne du Temple dans un endroit convenable en attendant la venue d’un prophète qui se prononcerait à leur sujet.

3. (vv. 47-51) Ils prirent des pierres brutes, selon la loi, et en bâtirent un autel nouveau sur le modèle du précédent. Ils réparèrent le sanctuaire et les parties intérieures du Temple et sanctifièrent les parvis. Ayant fait de nouveaux ustensiles sacrés, ils introduisirent dans le temple le candélabre, l’autel des parfums et la table. Ils firent fumer l’encens sur l’autel et allumèrent les lampes du candélabre qui brillèrent à l’intérieur du Temple. Ils disposèrent les pains sur la table, suspendirent les rideaux et achevèrent tout ce qu’ils avaient entrepris.

Deuxième Nocturne

Du livre sur La Cité de Dieu de saint Augustin, évêque (18, 45, 1-2: PL 41, 606)
4. Dès que la nation juive cessa d’avoir des prophètes, elle tomba sans aucun doute en décadence. C’était l’époque de la restauration du Temple, après la captivité de Babylone, alors qu’elle espérait un avenir meilleur. Ce peuple charnel comprenait ainsi la prédiction du prophète Aggée: «La gloire à venir de ce Temple dépassera l’ancienne» (Ag 2, 10). Il s’agissait de la nouvelle alliance. La preuve en est donnée un peu plus haut, dans cette évidente promesse de la venue du Christ: «Et j’ébranlerai toutes les nations, et il viendra, le Désiré de toutes les nations» (Ag 2, 8).

5. C’est en effet de ces élus des nations, pierres vivantes, que la maison de Dieu est édifiée par l’alliance nouvelle. Elle est ornée de bien plus de gloire que n’en eût jamais le Temple bâti par le roi Salomon, et restauré après la captivité. Aussi le peuple juif n’a plus de prophètes depuis ce temps-là. Tant de défaites lui furent infligées et par des rois étrangers et par les Romains eux-mêmes. Ainsi, il n’avait pas lieu de croire que cette prophétie d’Aggée ait trouvé son accomplissement par la restauration du Temple. Peu de temps après, Alexandre survient et il réduit Israël en servitude. Le pays ne fut pas dévasté, certes, parce qu’ils n’osèrent opposer de résistance. La facilité de leur soumission leur valut la bienveillance. Toutefois, la gloire de ce Temple est loin d’être ce qu’elle fut sous la libre domination de ses rois.

6. Après la mort d’Alexandre, Ptolémée-Lagide déporta les Juifs en Égypte. Son successeur, Ptolémée-Philadelphe, celui auquel nous devons la version des Septante, renvoya les déportés avec la meilleure grâce. Les Juifs furent ensuite battus dans les guerres que rapportent les livres des Maccabées. Plus tard encore, ils furent conquis par le roi d’Alexandrie, Ptolémée, dit Épiphane. Enfin, sous Antiochus, roi de Syrie, ils furent contraints par des cruautés inouïes à sacrifier aux idoles. Leur temple lui-même fut profané par les superstitions sacrilèges des païens jusqu’au jour où leur chef, le très vaillant Judas, qu’on appelle aussi Maccabée, le purifia de toute souillure d’idolâtrie après l’expulsion des généraux d’Antiochus.

Troisième Nocturne

Jésus et le Centurion (image de Jésus de Nazareth, film de F. Zefirelli)

Lecture du saint Évangile selon saint Jean (4, 46-53 ; version du Lectionnaire de 1964-65)
7. En ce temps-là, il y avait un intendant royal dont le fils était malade à Capharnaüm. Apprenant que Jésus était arrivé de Judée en Galilée, il vint à lui, et le priait de descendre et de guérir son fils, qui était à la mort. Jésus lui dit: «Si vous ne voyez des signes et des prodiges, vous ne croirez pas!» L’intendant royal lui répondit: «Seigneur, descends avant que mon enfant ne meure!» Jésus lui dit: «Va, ton fils vit.» L’homme crut à la parole que Jésus lui avait dite, et il partit. Déjà il descendait, quand ses serviteurs, venant à sa rencontre, lui dirent que son enfant vivait. Alors il leur demanda à quelle heure il s’était trouvé mieux. Ils lui répondirent: «Hier, à la septième heure, la fièvre l’a quitté.» Le père reconnut que c’était l’heure où Jésus lui avait dit: «Ton fils vit.» Et il crut, lui et toute sa maison.

Homélie de saint Grégoire, Pape (Homélies sur les Évangiles 28, 1; texte latin & autre traduction française: SC 522, 188-189)
La lecture du saint Évangile que vous venez d’entendre, frères, n’a pas besoin d’explication; mais pour ne pas sembler la passer sous silence, disons un mot d’exhortation plutôt que d’explication. Je ne vois rien que nous devions expliquer, sauf ceci: pourquoi celui qui était venu demander le salut pour son fils s’est-il entendu dire: «Si vous ne voyez des signes et des prodiges vous ne croirez pas» ? Il est évident que celui qui cherchait à sauver son fils croyait. Autrement, aurait-il cherché le salut auprès de quelqu’un qu’il ne croyait pas être Sauveur? Pourquoi, donc, est-il dit: «Si vous ne voyez des signes et des prodiges, vous ne croirez pas», à celui qui a cru avant d’avoir vu des miracles?

8. Rappelez-vous ce qu’il a demandé alors vous verrez plus clairement qu’il a douté dans sa foi. Car il lui demanda de «descendre et de guérir son fils». Donc il cherchait la présence corporelle du Seigneur qui, par son esprit était présent partout. C’est en cela qu’il n’a pas cru assez en celui qu’il n’a pas estimé capable de rendre le salut s’il n’était pas présent corporellement. S’il avait cru parfaitement, il aurait tenu pour certain qu’il n’y a pas de lieu où Dieu ne soit.

9. Il a donc grandement manqué de confiance parce qu’il n’a pas rendu honneur à la majesté, mais à la présence corporelle. Il demanda donc le salut de son fils, et cependant il douta dans sa foi. Il crut celui à qui il était venu puissant pour guérir, pourtant il l’estima éloigné de son fils mourant. Mais le Seigneur qui est prié de venir montre qu’il n’est pas absent du lieu où il est invité: par son seul commandement il rendit le salut, lui qui par sa volonté a tout créé.

II. BRÉVIAIRE ROMAIN (1961)

VINGTIÈME DIMANCHE APRÈS LA PENTECÔTE
(DEUXIÈME D’OCTOBRE)


Au Nocturne

Du premier livre des Maccabées (ch. 4)
1. (vv. 36-40) Judas et ses frères dirent alors: «Voici nos ennemis défaits, allons purifier le sanctuaire et le restaurer.» Toute l’armée s’assembla et ils montèrent à la montagne de Sion. Ils virent là le lieu saint désolé, l’autel profané, les portes brûlées, des arbrisseaux poussés dans les parvis comme dans un bois ou sur une montagne et les chambres détruites. Ils déchirèrent alors leurs vêtements, menèrent un grand deuil et répandirent de la cendre sur leur tête. Ils tombaient ensuite la face contre terre et au signal donné par les trompettes ils poussaient des cris vers le Ciel.

2. (vv. 41-51) Judas donna l’ordre à des hommes de combattre ceux qui étaient dans la citadelle jusqu’à ce qu’il eût nettoyé le sanctuaire. Puis il choisit des prêtres sans tache et observateurs de la loi, qui purifièrent les saints parvis et reléguèrent en un lieu impur les pierres souillées. On délibéra sur ce qu’on devait faire de l’autel des holocaustes, qui avait été profané; et il leur vint l’heureuse idée de le supprimer de peur qu’il ne leur devînt un sujet d’opprobre, du fait que les païens l’avaient souillé. Ils le démolirent et en déposèrent les pierres sur la montagne du Temple dans un endroit convenable en attendant la venue d’un prophète qui se prononcerait à leur sujet. Ils prirent des pierres brutes, selon la loi, et en bâtirent un autel nouveau sur le modèle du précédent. Ils réparèrent le sanctuaire et les parties intérieures du Temple et sanctifièrent les parvis. Ayant fait de nouveaux ustensiles sacrés, ils introduisirent dans le temple le candélabre, l’autel des parfums et la table. Ils firent fumer l’encens sur l’autel et allumèrent les lampes du candélabre qui brillèrent à l’intérieur du Temple. Ils disposèrent les pains sur la table, suspendirent les rideaux et achevèrent tout ce qu’ils avaient entrepris..

Lecture du saint Évangile selon saint Jean (4, 46-53 ; version du Lectionnaire de 1964-65)
3. En ce temps-là, il y avait un intendant royal dont le fils était malade à Capharnaüm. Apprenant que Jésus était arrivé de Judée en Galilée, il vint à lui, et le priait de descendre et de guérir son fils, qui était à la mort. Jésus lui dit: «Si vous ne voyez des signes et des prodiges, vous ne croirez pas!» L’intendant royal lui répondit: «Seigneur, descends avant que mon enfant ne meure!» Jésus lui dit: «Va, ton fils vit.» L’homme crut à la parole que Jésus lui avait dite, et il partit. Déjà il descendait, quand ses serviteurs, venant à sa rencontre, lui dirent que son enfant vivait. Alors il leur demanda à quelle heure il s’était trouvé mieux. Ils lui répondirent: «Hier, à la septième heure, la fièvre l’a quitté.» Le père reconnut que c’était l’heure où Jésus lui avait dit: «Ton fils vit.» Et il crut, lui et toute sa maison.

Homélie de saint Grégoire, Pape (Homélies sur les Évangiles 28, 1; texte latin & autre traduction française: SC 522, 188-189)
La lecture du saint Évangile que vous venez d’entendre, frères, n’a pas besoin d’explication; mais pour ne pas sembler la passer sous silence, disons un mot d’exhortation plutôt que d’explication. Je ne vois rien que nous devions expliquer, sauf ceci: pourquoi celui qui était venu demander le salut pour son fils s’est-il entendu dire: «Si vous ne voyez des signes et des prodiges vous ne croirez pas» ? Il est évident que celui qui cherchait à sauver son fils croyait. Autrement, aurait-il cherché le salut auprès de quelqu’un qu’il ne croyait pas être Sauveur? Pourquoi, donc, est-il dit: «Si vous ne voyez des signes et des prodiges, vous ne croirez pas», à celui qui a cru avant d’avoir vu des miracles?


III. COMMENTAIRE PATRISTIQUE DE L’ÉVANGILE DU MISSEL DE 1970-2002

La Liturgia Horarum, c’est-à-dire le nouveau bréviaire romain, ne donne pas de commentaire de l’évangile de chaque dimanche, contrairement à la tradition. Le passage de ce jour (Lc 17, 11-19) se trouve, dans le Missel Romain de 1962, au Treizième dimanche après la Pentecôte. On a donc donné ci-après le commentaire qu’en donne le Bréviaire Romain en vigueur jusqu’en 1960.


Jésus et le lépreux reconnaissant, par R. de Cramer (Missel Dom Lefebvre,1950)

VINGT-HUITIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
(Cycle des lectures C)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (17, 11-19)
Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la Samarie et la Galilée. Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s’arrêtèrent à distance et lui crièrent: «Jésus, maître, prends pitié de nous.» En les voyant, Jésus leur dit: «Allez vous montrer aux prêtres.»
En cours de route, ils furent purifiés. L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta la face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Or, c’était un Samaritain. Alors Jésus demanda: «Est-ce que tous les dix n’ont pas été purifiés? Et les neuf autres, où sont-ils? On ne les a pas vus revenir pour rendre gloire à Dieu; il n’y a que cet étranger.» Jésus lui dit: «Relève-toi et va: ta foi t’a sauvé.»

Homélie de saint Augustin, évêque (Questions Évangéliques 2, 40: PL 35, 1354-1355)
Le Seigneur a purifié dix lépreux et leur a dit: «Allez vous montrer aux prêtres.» A ce sujet, on peut se demander pourquoi il les envoya aux prêtres, de telle sorte qu’en cours de route, ils soient purifiés. Hormis les lépreux, nul de ceux qu’il a gratifiés de bienfaits corporels ne se trouve jamais envoyé aux prêtres. C’était aussi de la lèpre qu’il avait purifié celui auquel il a dit: «Va, montre-toi aux prêtres et offre pour toi le sacrifice prescrit par Moïse pour leur servir d’attestation.»

Il faut donc rechercher la signification de cette lèpre. Ceux qui en sont délivrés ne sont pas dits guéris mais purifiés. La lèpre est à proprement parler une corruption de la couleur plutôt que de la santé ou de l’intégrité des sens et des membres. On peut donc, sans absurdité, penser que les lépreux représentent ceux qui, sans avoir la science de la vraie foi, professent en conséquence les doctrines variées de l’erreur. Loin de cacher leur ignorance, ils la produisent au grand jour comme la science suprême et dans des discours pleins de jactance, ils en font étalage.

Or, il n’est si fausse doctrine qui ne soit mêlée de quelque vérité. Dans une seule et même discussion ou récit d’un homme, les vérités s’entremêlent sans ordre aux erreurs comme si elles apparaissaient dans la coloration d’un seul corps. Ainsi en va-t-il de la lèpre, elle altère et flétrit les corps humains, mêlant aux teintes vraies des fausses couleurs.

Que l’Église se garde donc de tels hommes! Ainsi, s’il se peut, se voyant maintenus à distance ils interpelleront le Christ en une grande clameur, comme ces dix qui s’arrêtèrent à distance puis, élevant la voix, dirent: «Jésus, maître, aie pitié de nous.» Ils l’appellent: «Maître.» Et de ce nom, personne, que je sache, n’a jamais interpelé le Seigneur pour lui demander un remède corporel. C’est assez montrer, je crois, que la fausse doctrine est signifiée par la lèpre dont le bon maître lave la souillure.

Oraison
(= MR1962: 16° dim. après la Pent.)
Tua nos, quǽsumus, Dómine, grátia
semper et prævéniat et sequátur,
ac bonis opéribus
iúgiter præstet esse inténtos.
Per Dóminum...

Traduction de dom Lefebvre
Que votre grâce, Seigneur,
nous prévienne
et nous accompagne toujours,
et qu’elle nous donne
de nous appliquer sans cesse
à la pratique du bien.
Par notre Seigneur...


La discussion

 «Celui qui cherchait à sauver son fils croyait» [...], de Alexandre [2010-10-09 17:08:23]
      Merci Alexandre !, de Jean-Paul PARFU [2010-10-10 07:09:50]
          Il est aujourd'hui couramment admis, de Yves Daoudal [2010-10-10 20:04:53]
              L'abbé Serralda, de Glycéra [2010-10-10 20:26:16]
              Et bien sûr saint Augustin, de Yves Daoudal [2010-10-11 10:52:50]
      Méditation avec l'Imitation de Jésus-Christ , de ami de la Miséricorde [2010-10-10 13:14:31]