‘La question des relations entre l'ordre naturel et l'ordre surnaturel est trop complexe pour être expédiée en quinze lignes.’ Vous avez bien raison; pourtant la question n’est pas celle des relations entre l’ordre naturel et l’ordre surnaturel en soi, mais de la portée de l’enseignement de Pacem in Terris sur la pensée de Maritain sur l’autonomie du temporel. Dans Humanisme intégrale, Maritain soutient que l’ordre temporel a un fin autonome, qui porte seulement sur les biens temporels, et Pacem in Terris a enseigné que l’ordre temporel porte sur les biens surnaturels, et doit les promouvoir. Il y a ici une contradiction flagrante que quinze lignes suffisent pour exposer. Pour la pensée de Maritain sur ce sujet, voir p. ex. Jacques et Raïssa Maritain, Oeuvres completes vol. XVI (Fribourg: Éditions universitaires, 1999), p. 1086. La question des racines de la pensée de Maritain et de Pacem in Terris ne peut pas non plus être expédiée en quinze lignes, mais l’hypothèse générale selon laquelle Maritain a été influencée dans Humanisme intégrale par la pensée sur l’autonomie du temporel que lui-même a utilisé quand il était membre de l’Action française, et Pacem in Terris a subi l’influence de la pensée de de Lubac sur le non-existence d’un fin naturel de l’homme, me semble quand même assez vraisembable. |