Je ne voudrais pas mettre la zizanie dans le concert d’éloges qui entoure le livre à la mode « le prix à payer » de Joseph Fadelle, mais moi il m’a fait une drôle d’impression. Je suis même surpris de n’avoir découvert aucune voix discordante à ce sujet sur ce Forum qui d’habitude est bien plus critique sur tout ce qui bouge…

Comme beaucoup j’ai dévoré ce livre en deux jours (ce n’est pas dans mes habitudes…) comme un roman, et c’est bien là ce qui m’inquiète : comme un roman. J’ai eu l’impression de lire un roman plus qu’un livre sur une conversion. Alors d’accord, je vais me faire allumer par certains qui me feront remarquer que si je lisais plus de vies de Saints ou de livres de spiritualité, je ne serai peut être pas aussi étonné ; ou encore si ma foi était plus grande, j’aurai de suite décelé la profondeur de ce livre/conversion. Mais voilà, je suis comme je suis, c’est-à-dire plutôt imparfait et mon impression sur ce livre reste la même. C’est probablement une déformation professionnelle de douter de tout et de me méfier de ce qui sort de l’ordinaire, mais je suis un brin suspicieux. J’ai d’autant plus de mal à l’être que tous mes amis, mon Forum, mon pélé, mes prêtres, enfin tout le monde, n’a pas assez de mots pour louer ce livre et cet homme ; ils ont probablement raison, ils ont certainement raison, mais après avoir un peu réfléchi (un peu seulement, ce qui excusera ma critique audacieuse) je me suis dit que je serai la mouche du coche.

Donc, comme je l’ai déjà dit, j’ai d’abord eu le sentiment de lire un roman, ensuite l’écriture du livre m’a paru très occidentale (probablement parce que traduit par un non oriental). Plusieurs fois, je devinais à l’avance la suite des évènements qui me semblaient cousus de fil blanc. Plusieurs passages m’ont laissé très interrogatif, en particulier celui où se trouvant en Jordanie, Joseph voit ses frères dans une voiture et va les rejoindre au lieu de détaler alors que la dernière fois qu’il les a vus il s’est fait tabasser comme un malade, menacer de mort, envoyer en tôle pendant 16 mois où il a été torturé 3 mois !!! Ce n’est plus de la naïveté à ce stade, ni de l’amour filial, c’est de l’inconscience ou une relance de suspens… Et l’histoire de la balle qui disparait miraculeusement de son mollet ! Bon d’accord, si c’est un miracle j’ai rien à dire, homme de peu de foi que je suis.

Voilà, je ne vais pas reprendre tous les passages du livre pour les analyser avec mon œil critique car le but n’est pas là (et en plus je n’ai pas encore bu mon café), mais j’ai pensé utile de vous livrer mon sentiment sur « le prix à payer ». Je suis certainement dans l’erreur en écrivant comme cela, mais je vais quand même mieux me sentir maintenant que je l’ai fait. Soyez plus indulgents avec moi que je ne l’ai été avec Youssef et ne m’assassinez pas pour l’avoir honteusement ramené de la sorte.