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JUILLET 2003 A MARS 2011

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question sur la position de la FSSPX Imprimer
Auteur : John L
Sujet : question sur la position de la FSSPX
Date : 2010-04-28 03:14:20

Ma question porte sur la position de la fraternité envers une regularisation canonique, et envers les discussions doctrinales qui se déroulent actuellement à Rome.
Il me semble que la FSSPX maintient:

A). Nous suivons l’enseignement de l’Église; ce sont les autorités ecclésiastiques, et notamment le Curie de Rome, qui ne le suit pas.

B). Pour la situation de la FSSPX vis-à-vis ces autorités ecclésiastiques, il n’est pas question d’un accord pratique: c’est d’abord une question de doctrine, qui doit être réglée avant qu’un accord pratique visant la reintegration canonique de la FSSPX soit possible.

Sur A); sauf peut-être quelques nuances théologiques qui ne touchent pas à l’essentiel, je suis d’accord. Il me semble que la FSSPX en gros ne fait qu’adhérer à des positions enseignées par Grégoire XVI, Pie IX, Pie X, Pie XI, Benoît XV, et Pie XII dans maintes encycliques – positions eux-mêmes enracinées dans l’Écriture Sainte et la tradition.
Mais la question se pose alors: étant donnée que A) est vrai, comment B) peut-il être vrai? Òu est la question doctrinale qu’il faut discuter? Je vois très bien la problème pratique indiquée par A). C’est que les autorités ecclésiastiques – évêques, curie romaine, et dans certains cas papes et pères du concile Vatican II – ne suivent pas ces enseignements de l’Église, et suppriment tous ceux qui veulent les enseigner et les suivre. La FSSPX peut et doit discuter cette question pratique, et dire; ‘Nous enseignons la doctrine de l’Église; vous devez l’enseigner aussi, et cesser de la supprimer’. La fraternité doit aussi exiger un statut canonique qui l’enlève de tout danger. Mais discuter les questions doctrinales? On ne discute pas la doctrine de l’Église; si on est catholique, cette doctrine est hors de discussion. On ne discute pas non plus le droit des prêtres catholiques d’annoncer cette doctrine. On peut certainement discuter de la doctrine en theologie; mais pour avoir des vrais discussions doctrinales, il faut avoir des vrais questions de doctrine pour discuter. Les vraies questions de doctrine ne sont pas du genre ‘est-ce que ces doctrines de l’Église sont vraies?’, mais du genre ‘comment exactement faut-il comprendre la doctrine de l’Église et ses implications?’ Par exemple, on peut discuter si la christologie de l’église copte est vraiment monophysite, dans les sens de ‘monophysite’ qui est condamné par l’Église, ou non. Ceci exige une examination exacte du sens des condamnations de l'Eglise, et du sens de la christologie des coptes. Mais ce n’est pas le cas avec les enseignements soutenus par la FSSPX; ces enseignements se trouvent dans des documents du magistère qui sont très clairs et d’une autorité qu’on ne peut pas rejetter. N’y a-t’il pas aussi une manque de charité envers les autorités romaines quand on discute ces questions doctrinales avec eux? Une telle discussion risque de renforcer leur délusion d’être fidèle à l’enseignment de l’Église, en prenant cette délusion au sérieux. La ‘dialogue’ nécessaire entre la FSSPX et les autorités romaines est très courte. La voilà:

FSSPX: Nous enseignons la doctrine de l’Église, et nous avons le droit de la faire.

Rome: Oui vous avez raison, et voici les moyens canoniques dont vous avez besoin pour remplir cette tâche.

Les discussion doctrinales ne soit pas necessaires pour cette dialogue, et elles sont dangereuses – parce qu’elles obscurcissent le fait qu’il n'y a pas de questions doctrinales en jeu.
On soulèvera probablement l’objection; vous avez raison sur A), mais c’est ce que la curie romaine et le pape ne veut pas admetttre; donc les discussions doctrinales sont nécessaires pour qu’ils parviennent à accepter que les enseignements de l’Église que la FSSPX soutient sont en effet des enseignements de l’Église. Il me semble cependant qu’il n’est ni nécessaire ni utile d’essayer de persuader les autorités ecclésiastiques que de enseignements de l’Église sont des enseignements de l’Église. Il faut plutôt dire: ‘Voilà les enseignements de l’Église; nous les soutenons; donnez-nous les moyens necessaires pour les annoncer.’ Si les autorités ecclésiastiques objectent que la FSSPX faussent les enseignements de l’Église, il suffit de répondre; ‘Montrez-nous la proposition enseignée par l’Église que nous nions.’ Cela n’a jamais été fait, et on ne peut pas la faire. C’est aux autorités ecclésiastiques que la charge de la preuve incombe dans ce cas, et la FSSPX ne doit pas assumer cette charge. L’assumer soulève des doutes, non seulement sur la fidélité de la FSSPX, mais aussi sur les enseignements en question.

Y a-t'il des liseurs qui pourraient m'expliquer comment la FSSPX peut reconcilier A) et B), et répondre à ma question?

John Lamont


La discussion

 question sur la position de la FSSPX, de John L [2010-04-28 03:14:20]
      Bravo, de fadadunucléaire [2010-04-28 04:23:26]
      Recherches sur le forum..., de Antoine [2010-04-28 09:01:28]