« Si le désordre est partout, si tout est bouleversé, c’est parce que nous nous mettons uniquement en peine, comme au théâtre, d’avoir beaucoup d’auditeurs, et non des auditeurs irréprochables. Quel bien la foule nous procurera-t-elle ? Ce sont les saints qui donnent à une assemblée son prix, non le grand nombre de ceux qui en font partie. En voulez-vous une preuve ? Menez à la guerre d’un côté d’innombrables bataillons, de l’autre un seul saint. Vous verrez de quel côté seront les exploits les plus prodigieux. Jésus, fils de Navé, marcha seul au combat, et seul il remporta la victoire, sans que ses compagnons y eussent en rien contribué. Lorsqu’on n’accomplit pas la volonté de Dieu, le nombre, c’est néant. Je voudrais aussi le nombre, je le désire, je consentirais volontiers à être mis en pièces pour y arriver. J’aimerais l’église remplie d’une foule compacte, mais d’une foule sainte en même temps : si nous ne pouvons l’obtenir, qu’il y ait peu de fidèles, mais au moins qu’on n’ait rien à leur reprocher. »

Saint JEAN CHRYSOSTOME, Homélie VIII sur les Actes des Apôtres, 3.