La question liminaire est donc : cette assertion est-elle correcte ?

Réponse :
Votre assertion n'est pas vraiment correcte. Je ne pense pas qu'on puisse dire que c'est un abus d'habiller des servants de Messe laïcs en soutane et surplis. En effet (et c'est peut-être le plus important à comprendre pour toute cette discussion), la fonction que ces laïcs accomplissent est une fonction de suppléance, suppléance au "vrai" personnel liturgique (clérical), supposé absent ou en tous cas en nombre insuffisant. Un servant de Messe (à une Messe basse par ex.) ne fait que remplacer un "vrai" acolyte (ayant reçu l'ordre d'acolyte), parce qu'on n'a pas de "vrai" acolyte sous la main.

Si vous comprenez cette perspective, vous comprendrez pourquoi celui qui remplace, assume (avec la fonction) la tenue (et toute la tenue) de celui dont il tient la place. Un acolyte "laïc" prend la tenue de l'acolyte "clérical" qu'il remplace : une soutane et un surplis - évidemment !

Vous pouvez transposer ce raisonnement aux autres fonctions qu'il n'est pas par ailleurs interdit aux laïcs d'accomplir (en gros, jusqu'au sous-diacre exclu, quoique pour le sous-diacre il était d'usage assez courant en France que cette fonction puisse être accomplie par des laïcs, bien que si on suit la lettre des textes romains, cela est interdit).

Question 1:
A ma connaissance, cet usage très courant (surtout en France mais aussi ailleurs) de soutanes rouges pour les plus petits des servants n'est pas codifié (sauf à voir peut-être dans certaines anciennes lois propres à certains diocèses). Et en tous cas, je ne vous pas en quoi cela serait un abus.

Question 2:
Je ne peux que vous renvoyer aux lois en vigueur dans les instituts concernés (à voir au cas pas cas), mais pour le coup, je ne suis pas du tout certain que cet usage soit traditionnel. Il ne me semble pas avoir déjà vu de photos anciennes où des enfants de choeur porteraient une tenue inspirée de celle des membres de l'ordre qu'ils servent. Du reste je pense que traditionnellement il ne devait pas être si courant que des enfants servent dans un couvent de religieux, par exemple. Les enfants servaient dans leur paroisse.

Remarque supplémentaire pour le col romain:
Puisque (selon le principe ci-dessus), le remplaçant adopte toute la tenue de celui qu'il remplace, je ne vois pas pourquoi un servant non clerc ne pourrait pas porter un col romain (pendant qu'il sert - pas en dehors, évidemment). D'ailleurs je mets au défi quiconque de produire un texte juridique en sens contraire (au niveau de l'Eglise universelle en tous cas). Et ce n'est pas parce que cela ne se fait pas partout que c'est interdit !

BdM