(extrait d'un interview passé sur le journal "Sud-Ouest)

Réponse de Yves Gouyou, prêtre né à Mont-de-Marsan, aujourd'hui responsable général de l'institut séculier des prêtres du Cœur de Jésus chargé de missions internationales. Ancien curé de la cathédrale de Dax pendant de nombreuses années avant d'être nommé en 2002 conseiller ecclésiastique à l'ambassade de France à Rome pendant cinq ans, c'est aussi un passionné de corridas et de tauromachie.

À quand remonte votre passion pour la tauromachie ?

Je suis aficionado depuis l'âge de 8 ou 9 mois ! Je n'ai aucun souvenir de ma première corrida. Je me souviens simplement que j'assistais au spectacle dans les arènes de Mont-de-Marsan assis sur les genoux de mon père. Mais mon attachement à la corrida a été renforcé quand j'étais séminariste. Vous savez qu'il y a toujours un prêtre dans le callejon, or le curé de Mont-de-Marsan me déléguait pour cette mission. Je n'étais pas encore prêtre, mais je portais la soutane... J'accueillais les toreros, je les aidais à prier avant la course que je regardais ensuite à côté d'un certain... Georges Dubos (1). Dubos qui n'aimait pas être dans le callejon, il s'installait dans une petite pièce avec une ouverture donnant sur le ruedo et de là il m'expliquait toutes les subtilités de la corrida... La passion ne m'a jamais quitté et je ne me suis pas limité aux corridas, je suis allé souvent en Espagne au campo...

Quelle est la position de l'Église sur la tauromachie ?

Après la Renaissance, l'Église avait interdit les jeux avec des taureaux ; elle s'insurgeait contre le danger pour l'homme et surtout le spectateur. Il y a eu aussi des sanctions contre ceux qui les organisaient... mais pas contre ceux qui participaient ! Dans le code canonique actuel, les prescriptions ont disparu. Maintenant, l'Église porte toujours assistance aux toreros, il y a généralement un prêtre dans le callejon. Quant aux toreros, ils voient toujours quelque chose de religieux dans leur art......